Après avoir chamboulé complètement les programmes des vacances d'été, le mois de Ramadhan focalise l'attention des ménages et des pouvoirs publics. Coïncidant avec la période des grandes chaleurs, le Ramadhan a contraint la majorité des familles moyennes de sacrifier leurs vacances en raison des dépenses qui les attendent aussi bien pour les besoins du jeûne que pour la rentrée scolaire. Le mois d'août a toujours été consacré aux vacances de la majorité des familles algériennes soit au bord de la mer, en montagne, au bled et ce, parallèlement aux fêtes de mariage. C'est la troisième et la dernière année que le Ramadhan occupe ce mois. La grande crainte des jeûneurs, c'est la canicule et la soif et les conséquences sur la santé des hypertendus, des diabétiques, des enfants et des vieillards. Les services de la Protection civile et les urgences auront du pain sur la planche pendant le mois de Ramadhan. Un autre risque que redoutent les pouvoirs publics : les intoxications alimentaires et les indigestions d'autant plus que le marché informel offre des produits sans aucune hygiène et les consommateurs en sont friands surtout certains jeûneurs qui achètent n'importe quoi n'importe où. A ce propos, les services de contrôle de qualité sont appelés à redoubler de vigilance et à empêcher les vendeurs de «poison» d'écumer et de profiter de l'avidité des jeûneurs inconscients. Les services d'hygiène que le ministère de l'Intérieur a promis d'installer dans chaque commune, seront-ils opérationnels d'ici au moins de Ramadhan ? En moins de deux semaines, il n'est pas évident de doter toutes les communes de cet organisme de proximité si nécessaire pour assainir le marché et rétablir les règles minimales d'hygiène. Le secteur du commerce semble pour sa part, avoir pris les devants pour éviter qu'il y ait pénurie de certains produits comme les viande rouges et blanches très demandées pendant le Ramadhan. Un vaste programme d'importation de viande fraîche et congelée est lancé alors que l'ONAB s'engage dans la distribution afin de faire barrage aux spéculateurs dont les pratiques font monter les prix. Quant aux fruits et légumes, ils restent pour le moment à des niveaux de prix abordables mais l'anarchie qui sévit encore dans le secteur risque de provoquer une flambée comme à l'accoutumée et ce, malgré les assurances du ministère de l'Agriculture qui évoque un surplus de production. A ce propos, les consommateurs sont en partie responsables dans la mesure où ils prêtent le flanc à ce genre de pratique y compris en dehors du mois de Ramadhan. Le fait de vouloir acquérir une denrée à n'importe quel prix justifie le comportement des commerçants véreux qui profitent de toutes les situations pour empocher le maximum de gain en un temps record. Le civisme n'étant pas une qualité du consommateur algérien, il appartient aux services de contrôle des prix d'agir contre les contrevenants pour limiter l'hémorragie des maigres bourses. A. G.