Photo : Riad Par Hasna Yacoub Comme à l'accoutumée, c'est le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui présidera aujourd'hui l'ouverture de l'année judiciaire 2010-2011. La teneur du discours qu'il devra prononcer à cette occasion pourrait, éventuellement, renseigner sur son satisfecit ou non des avancées enregistrées par ce secteur, étant l'un des plus sensibles, car intimement lié aux préoccupations du citoyen et à la notion de l'Etat de droit. Le chef de l'Etat ne manquera donc pas, certainement, de rappeler l'intérêt de mener à bon port tous les chantiers inhérents à la réforme du secteur de la justice, entamés depuis quelques années. Comme il l'a déjà fait lors de l'audition du premier responsable du secteur, en août dernier. Lors de cette séance, où le ministre a présenté son bilan, le premier magistrat du pays avait tenu à souligner les progrès notables réalisés par le secteur de la justice «qui a franchi d'importantes étapes, qu'il s'agisse de l'adaptation de la législation nationale ou de l'amélioration des prestations judiciaires dans le but de servir le citoyen, faciliter les conditions d'accès à la justice et assurer la protection des droits des justiciables». Il avait également attiré l'attention sur le fait que «ces réalisations ne doivent pas, cependant, nous détourner de l'impératif de consolider toujours et davantage le processus de réforme». Et pour ce faire, le président Bouteflika a exhorté son gouvernement «à mettre en place les mécanismes nécessaires et les mesures qu'il convient pour préserver les acquis réalisés et parachever les projets inscrits au titre des programmes tracés à cet effet, particulièrement, ceux destinés à un renforcement qualitatif des ressources humaines, à la consolidation du programme de modernisation du fonctionnement des juridictions, ainsi qu'à la réalisation des infrastructures». Il est à préciser que la réforme de la justice, qui a porté sur un large éventail d'activités, a permis d'enregistrer une amélioration et un perfectionnement du secteur. L'adaptation et la révision du dispositif légal et réglementaire, le développement de la ressource humaine, la modernisation du fonctionnement du secteur, le renforcement des infrastructures et des moyens ou encore la réforme du système pénitentiaire, sont autant d'actions menées depuis le début de cette réforme dans le seul objectif d'assurer une plus grande protection des libertés et des droits fondamentaux des citoyens et faciliter davantage l'accès à la justice. Mais le plus important pour le secteur de la justice dans un pays est d'assurer, comme l'a déclaré à l'ouverture de l'année judiciaire précédente le chef de l'Etat, «l'égalité en droits et en devoirs entre tous les citoyens». L'objectif d'instaurer un état de droit figure parmi les priorités du président de la République, qui a assuré, à maintes reprises, que «la justice est l'objectif escompté de la réforme. Cette orientation demeurera une option irréversible et une priorité nationale. Notre détermination restera entière et notre ambition de réaliser ces objectifs ne sera aucunement altérée aussi longtemps que nous n'aurons pas mené la réforme à un stade où toute violation des droits et des libertés et tout mépris de la loi seront irrémédiablement vaincus, à quelque niveau que ce soit et dans tous les domaines de la vie privée ou publique». Arriver à instaurer une justice véritablement indépendante est un des plus grand défis de l'Algérie, notamment au moment où les enjeux de la vie politique et économique du pays se font plus grands.