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La crise de liquidités a coûté aux institutions financières la confiance du citoyen
Bien que le problème ait été réglé
Publié dans La Tribune le 13 - 11 - 2010


Photo : S. Zoheïr
Par Ziad Abdelhadi
à huit heures trente, soit quinze minutes après la mise en place des agents de la poste principale de Réghaïa, la tension monte au sein de la longue file d'attente. Elle est plus perceptible à mesure que l'on s'éloigne du guichet. «C'est logique, car si les premiers de la file d'attente percevront leur dû, cela n'est pas du tout évident pour ceux en retrait. Il se peut qu'on nous annonce que l'argent a été épuisé et qu'il faudrait attendre que les caisses soient réapprovisionnées. Mais dans combien de temps ?» s'est inquiété un professeur de lycée, auquel nous avons demandé ce qu'il pensait de cette situation. «Algérie Poste aurait pu prendre les précautions nécessaires pour éviter tous les désagréments causés à ces usagers par le manque de liquidités au niveau des centres de paiement», répond-il sans cacher sa grogne. Et de rappeler : «Les responsables savent pertinemment qu'à la veille de chaque fête religieuse, comme les deux Aïd, la demande des détenteurs de CCP est très importante car elle se traduit par des retraits qui se chiffrent en milliards.» Un cadre du secteur de l'éduction, venu de la ville d'Ouled Moussa, car le bureau de poste de sa cité ne peut opérer des paiements faute de liquidités, a lancé : «Tout cela aurait pu être évité s'il existait une coordination en matière de distribution de monnaie fiduciaire entre la Banque d'Algérie et Algérie Poste.» Et de commenter : «Nous allons continuer à subir ce manque de coordination pour combien de temps encore ?» Quant au distributeur automatique de billets (DAB), la lenteur des opérations de retrait a poussé plus d'un à choisir la file d'attente. Ce DAB est rarement opérationnel du fait qu'il n'est pas alimenté en billets. «C'est à croire qu'il n'est pas rempli volontairement au moment où il est censé répondre en permanence à la demande», a déclaré un usager. Selon un guichetier, le bureau de poste de Réghaïa ne désemplit pas depuis une semaine en raison de la venue massive d'usagers des localités voisines où les travailleurs sont réduits à l'inactivité par manque de liquidités. «Tous les usagers de la région se ruent vers nous, et quand bien même nous disposerions d'argent, il nous est difficile de répondre à la demande en un temps si court car le transfert de la Banque d'Algérie vers les bureaux de poste a ses règles. En d'autres termes, cela demande du temps. Mais nous faisons du mieux qu'on peut», a-t-il expliqué. A Rouiba, zone industrielle et grand centre urbain, les deux centres de paiement que nous avons visités affichaient à la mi-matinée une forte affluence. Les salles d'attentes étaient combles. La file devant le guichet de paiement s'étirait jusqu'à l'extérieur. Là encore, les citoyens étaient de toutes les localités alentour, voire d'autres communes. C'est le cas de Tahar qui travaille dans une entreprise publique locale, mais habite une bourgade dans la wilaya de Médéa. «J'ai commencé à faire la queue très tôt ce matin. Je suis obligé d'attendre le temps qu'il faudra. Car je ne suis pas sûr de pouvoir retirer mon argent dans un bureau près de mon village si je rentrais chez moi vendredi. Imaginez donc que je tente le coup et que je me retrouve sans argent, dans l'incapacité d'acheter le mouton. Je préférerai ne pas rentrer chez moi que de priver les enfants du mouton. D'un autre côté, j'aurais préféré ne pas me déplacer avec toutes mes économies. Mais je n'ai pas le choix. Ils nous obligent à passer par où ils veulent qu'on passe et comme ils le veulent», dira-t-il. Tahar n'est pas un cas isolé. Ils sont nombreux dans le hall de la poste de Rouiba à vivre cette situation. Des ouvriers, des enseignants et des fonctionnaires qui travaillent mais n'habitent pas à Rouiba ont préféré retirer leur salaire à Rouiba parce que, comme Tahar, ils ont peur que les bureaux de poste de leur lieu de résidence ne soient pas approvisionnés. Et tous ces travailleurs allongent les files d'attente des guichets des centres de paiement.A Bab Ezzouar, grande cité dortoir où résident principalement des fonctionnaires et enseignants, qui perçoivent leurs salaires par CCP, les guichets de payement offraient la même image. C'était la cohue et les nerfs sont à fleur de peau. Arrivée en même temps que nous devant le bureau de poste, une dame, retraitée de la fonction publique, ne pouvant cacher son étonnement devant le nombre impressionnant de personnes qui attendent, s'exclame : «C'est à croire que tout Bab Ezzouar s'est donné rendez-vous ici aujourd'hui. Et ils veulent tous retirer leur paie au plus vite ?» «Le fait qu'on ait appris qu'il y avait un manque de liquidités dans les bureaux de poste peut-il expliquer de tels comportements ? Peut-on tolérer le manque de civisme chez certaines personnes, hommes ou femmes, parce qu'elles attendent depuis longtemps ?» En effet, la longue attente use les nerfs et met à rude épreuve la patience des plus flegmatiques. Résultat : les coups de gueule deviennent monnaie courante.Plus loin, à la grande poste d'El Harrach, la file d'attente est aussi longue qu'ailleurs bien que la matinée ait bien avancée. C'est à croire que personne n'a été servi depuis l'ouverture des guichets. Le GAB (guichet automatique) est totalement déserté. Pour quelle raison ? Une question à laquelle nous n'avons pas pu avoir de réponse. L'hypothèse d'une mise hors service serait plausible. S'il n'y a plus de billets, le GAB ne peut donc fonctionner.Et il ne reste plus dès lors qu'à prendre son mal en patience et à attendre son tour, en espérant que ça ne durera pas une éternité et que ce sera la dernière fois qu'on supportera une telle crise inexplicable, inexpliquée et intolérable. Car le souhait de tous est que le calvaire vécu ces derniers jours par les usagers de la poste ne se répète plus et que les responsables d'AP et de la Banque d'Algérie mettent en place un mécanisme efficace qui puisse éviter le risque de manque de liquidités. D'autant plus que cela est, techniquement, possible, il suffirait simplement d'une réelle volonté. Mais il y a aussi du travail à faire pour reconquérir la confiance des citoyens qui s'est bien érodée avec cette crise.
Z. A.
- A septembre 2010, la Banque d'Algérie a enregistré 237 milliards de dinars en circulation.
- La production de la monnaie fiduciaire a augmenté de 23% en 2007, de 24% en 2008, de 10,7% en 2009 et de 230% en 2006.
- A fin 2009, les nouveaux billets de 1 000 dinars ont connu une croissance de 87% contre 4,2% pour les billets de 500 dinars et 7,9% pour ceux de 200 dinars (coupures de 1993).
- De 1992 à 2010, la Banque d'Algérie a imprimé 79 770 paquets de billets de 200 dinars, dont 73% représentent le nouveau modèle de 1992.
- L'édition des billets de 1 000 dinars est de plus en plus importante. Elle a connu une évolution de 130% en 2009 contre 25% pour les billets de 500 dinars.


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