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«Unis par les liens sacrés du son»
2ème Festival culturel de musique symphonique
Publié dans La Tribune le 18 - 12 - 2010

Dès la soirée d'ouverture, l'ambiance du 2ème Festival culturel de musique symphonique (FCMS) était donnée, avec au programme une soirée exceptionnelle animée par l'Orchestre symphonique national et l'Espagne, l'invitée d'honneur de cette deuxième édition, qui se déroulait au Théâtre national algérien (TNA) qui affichait complet de l'orchestre au poulailler. Un enthousiasme du public qui montera crescendo jusqu'à la soirée de clôture où une centaine de mélomanes ont suivi le spectacle debout, faute de place, alors que de nombreuses personnes, dont des familles, avaient attendue jusqu'à près d'une heure après le début de spectacle sous une pluie battante dans l'espoir de pouvoir accéder à la grande salle Mustapha-Kateb du TNA.
Tantonville, rendez-vous incontournable avant le spectacle
Tous les jours, durant le festival, c'est le même rituel, vers 17h30, le Tantonville, café mythique qui se trouve à côté du TNA, est assailli par une foule hétéroclite venant s'abreuver d'une boisson bien chaude avant d'assister au concert. A l'une des tables, un groupe de jeunes sirote thés et cafés accompagnés de «maarek», traditionnel mets algérien dont le café s'est fait une spécialité. Fodil, un jeune d'une vingtaine d'années confie : «Je suis étudiant à la fac centrale et dès la fin des cours, je viens directement ici pour retrouver des amis avant le début du spectacle. Grâce à mes parents, j'ai été initié à la musique classique depuis mon jeune âge. Malheureusement, à part les concerts diffusés sur les chaînes satellitaires on n'a pas beaucoup l'occasion d'assister en direct à des concerts de cette qualité. Grâce au festival, c'est comme si l'on voyageait à travers des concerts organisés dans le monde entier. C'est vraiment fabuleux.» Non très loin de la table tumultueuse des jeunes, deux dames d'un certain âge sont accompagnées de trois enfants dont l'âge varie entre 9 et 15 ans élégamment vêtus, dégustant café, chocolat au lait et croissants. Souad, la mère, confie : «On est venus ici directement après avoir récupéré les enfants de leurs écoles car on a peur de ne pas trouver de place vu qu'il y a beaucoup de monde.», Hanane, la plus jeune, ajoute sur un ton espiègle : «Je suis en période de composition mais j'ai bien révisé auparavant car c'était la condition pour venir, en plus c'est tellement beau que je ne sens pas la fatigue et je suis très contente d'être ici.»Ammi H'med, un habitué des lieux, tient à souligner sur un ton nostalgique : «Vous savez, c'est un miracle toutes ces personnes qui sont ici. Il y a quelques années, on n'aurait même pas imaginé cela. Aujourd'hui, je suis très ému de voir ces familles, ces jeunes, ces femmes venir s'attabler ici en face du square Port-Saïd en toute sécurité et sans que cela soit mal vu. Je pense que c'est un grand pas qui a été fait dans notre société grâce à la culture.»
Un public chaleureux et de fins mélomanes
Il est près de 18h30, lorsque le grand hall du TNA bourdonne de monde. La musique universelle, considérée longtemps comme élitiste, a réuni tous les pans de la société dans une harmonieuse ambiance. Ainsi, aux côtés des jeunes étudiants en jean et blouson se trouvent des cadres en costume-cravate, des dames élégamment vêtues et des familles regroupant trois générations. Certains sont venus des wilayas limitrophes, à l'instar d'Idriss, retraité, venu de Tipasa en compagnie de sa petite famille. Il explique que «c'est par la presse et la radio que j'ai appris l'organisation du festival. Sincèrement, l'année dernière, je n'ai pas pu y assister car j'avais un problème de véhicule et malheureusement il n'existe pas vraiment un réseau de transport public et les taxis sont très chers. Je suis un véritable passionné de musique universelle, une passion que j'ai transmise à mon entourage». Il ajoute : «Cela fait quelques années que je suis les concerts donnés par l'Orchestre symphonique algérien, je trouve que le directeur, qui est aussi le responsable du festival, a fait un merveilleux travail. Je tiens à le remercier et à le féliciter pour cela au nom de tous les anonymes passionnés de musique classique.» Il est à noter que la plupart des personnes présentes posent le problème du transport et de stationnement. Vers 19 heures passées de quelques minutes, le rideau se lève sur le programme musical de la soirée. Le public suit les prestations des musiciens dans un silence respectueux avant de saluer la fin du concert par des applaudissements qui finissent souvent en standing-ovation. A ce sujet, la plupart des troupes participantes ont tenu à saluer «un public fantastique, très chaleureux qui nous transmet
une énergie positive. Nous avons eu beaucoup de plaisir à jouer pour ce public de mélomanes et de connaisseurs», tel que le souligne le violoniste italien Gigiono Maesti. Son compatriote Doro Maurizio ajoute «C'est un véritable plaisir de découvrir l'Algérie et son peuple de mélomanes convivial et chaleureux. Je tiens à ajouter que cette convivialité et hospitalité, on les a également ressenties à l'hôtel où nous résidions et aussi lors de nos déplacements. C'est avec enthousiasme que je reviendrai lors des prochaines éditions.»
Formation dans un esprit d'échange et de découverte
Il est à souligner que l'enthousiasme qui a marqué les concerts était aussi présent lors des conférences et des master class donnés au profit des étudiants des différents instituts régionaux et qui se sont déroulés au niveau de l'Institut national supérieur de musique. A ce sujet, Gigiono Maesti confie que «par rapport à certains pays où nous avons déjà animé des master class, nous avons découvert chez les étudiants algériens un grand intérêt pour apprendre et découvrir tous les aspects de nos instruments et de notre musique. Cela nous motive à partager notre expérience et à répondre à leurs questions». Il a ajouté en direction des étudiants : «Si j'ai un message à donner, c'est d'étudier et de travailler sans cesse jusqu'à une parfaite maîtrise des bases de la musique classique et, ensuite, ils pourront trouver leur propre tempo selon leur personnalité afin de devenir de talentueux virtuoses.»Pour sa part, Ahmed Lachid, étudiant en 1re année à l'INSM, salue l'initiative d'organiser ce genre d'activité pour les étudiants. Muni de son calepin, sur lequel il a griffonné plusieurs notes, il confie sur un ton enthousiaste : «J'ai suivi avec attention la plupart des conférences et des master class. Cela m'a permis de découvrir de nouveaux univers, d'autres cultures et aussi de nouvelles perspectives, notamment à travers la conférence de Bruno Morana portant sur l'harmonie, et qui a montré les rapports qu'il pouvait y avoir entre l'architecture et la musique.» Ce jeune a ajouté que, même si les sujets proposés n'étaient pas en relation directe avec son parcours d'étudiant, il pense que cela est très utile à son développement personnel en tant que musicien et que cela lui sera certainement utile pour la préparation du mémoire de fin d'études. Il ajoute sur le ton de la réflexion : «Quand je vois la fierté des musiciens étrangers de parler et de promouvoir leur patrimoine musical, cela m'encourage à promouvoir ma propre culture musicale et à réaliser mon rêve de promouvoir la musique chaabi sous forme académique.» Les autres étudiants à l'image d'Asma d'Alger, Khalil et Amar de Constantine, Mustapha d'Oran et Adel de Relizane tiennent les mêmes propos sur l'importance de créer ces espaces d'échanges qui permettent aux étudiants de connaître réellement leur niveau et de les motiver à se perfectionner. Sur un ton philosophique, le jeune Mustapha d'Oran déclare : «Il est vrai que nous avons des problèmes de moyens vu notamment la cherté des instruments. Mais on prend réellement conscience lors de ces rencontres que nous sommes injustement menottés dans nos esprits par manque d'assurance. Je pense qu'à travers ce genre d'événement, on peut se rendre compte des potentiels réels qui existent chez la jeunesse algérienne, pour peut qu'on nous encourage et qu'on nous motive à promouvoir notre propre patrimoine vers l'universalisme.»
Un travail de proximité qui a porté ses fruits
Au final, Abdelkader Bouazzara a relevé le défi de la réussite d'un festival, un événement qui pouvait relever de l'utopie il y a à peine quelques années. Mais depuis sa nomination à la direction de l'Orchestre symphonique algérien (OSN), il y a plus d'une dizaine d'années, Abdelkader Bouazzara, violoniste hors pair, diplômé de la prestigieuse université de Kiev, n'a jamais cessé de redoubler d'effort pour la promotion de la musique universelle auprès du large public, la faisant sortir du carcan élitiste grâce à un véritable travail de proximité. Avec le soutien du ministère de la Culture, l'OSN a fait des tournées dans plus de quarante wilayas du pays, et même dans les régions les plus reculées et dont certaines accueillaient un concert de musique universelle pour la première fois depuis l'indépendance. Nommé il y a deux ans en tant que commissaire à la tête du FCIMS institutionnalisé par le ministère de la Culture, il a fait preuve de la même abnégation et de volontarisme pour que cet événement suscite l'engouement du grand public. A la clôture du festival, il confiera : «Je suis très ému par la présence de tout ce public et d'avoir réussi à réunir les ensembles musicaux de 18 pays différents pour le plus grand bonheur des amoureux de la musique. C'est le fruit du travail de toute une équipe motivée par l'amour et la passion de la musique universelle. C'est aussi le fruit d'une politique culturelle lancée il y a quelques années par les hautes institutions de l'Etat à travers le soutien de la ministre de la Culture qui a toujours œuvré pour que ce rêve devienne enfin réalité.» Il a conclu ses propos en déclarant : «Au final, je pense que le credo de cette édition qui est «Universalisme, harmonie et patrimoine» a atteint ses objectifs pour le plus grand bonheur des mélomanes algériens et surtout de la culture algérienne qui retrouve sa place dans le concert des nations.»
S. A.


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