La révision du statut de l'éducateur sportif fait déjà des victimes. Ils sont, en effet, 29 étudiants à avoir suivi une formation dans l'Institut national de la formation supérieure des cadres de la jeunesse (INFSCJ) sis à Tixeraïne, pour se retrouver dans un chômage spécifique et qui risque de durer très longtemps. Chômage spécifique parce que ces étudiants ont suivi leur formation dans un système qui n'est plus en vigueur. Chômage prolongé en ce sens que leur diplôme a perdu toute sa valeur aux yeux de la fonction publique. Le système classique, qui durait deux ans, a été «enterré» pour passer à un cycle de formation de trois ans. Une promotion de 70 étudiants avait entamé sa formation avant la révision de la réglementation. Sur les 70 diplômés, 29 ne savent plus quel itinéraire emprunter. «Pour que nous soyons recrutés, la fonction publique exige la troisième année. Et à l'Institut, on nous renvoie», s'indigne un groupe de diplômés de l'Institut de Tixeraïne. Venus de divers horizons, les 29 diplômés de l'Institut national de la formation supérieure des cadres de la jeunesse ont tenté, hier, d'exposer leur cas au premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports. Peine perdue. «Ils ne veulent pas nous recevoir», se plaint un éducateur de la jeunesse. «Même le chef de cabinet refuse de nous recevoir», ajoute-t-il au moment où le service d'ordre tente de disperser le groupe réuni devant le siège du ministère de la Jeunesse et des Sports. Les diplômés de l'INFSCJ se posent, par ailleurs, la question de savoir pourquoi des postes budgétaires ont été bloqués par la tutelle. Grande fut leur surprise en apprenant par la voix d'un cadre du ministère cette proposition : attendez que les 700 cadres répartis sur tout le territoire national s'expriment pour qu'une solution soit trouvée. «Tout d'un coup, ils [les responsables, ndlr] se rappellent d'autres diplômés pour justifier leur incapacité à traiter notre revendication», souligne une étudiante issue de la dernière promotion sortie en juin 2009. A. Y.