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La démocratie ou l'ingérence ?
Publié dans La Tribune le 19 - 02 - 2011

Dans la vie des peuples et l'organisation des Etats, il y a, en période de crise, des signes objectifs annonciateurs, des réalités politiques, culturelles, économiques et sociales expertisées, qui peuvent donner des solutions, éclairer l'avenir et baliser des étapes. Penser un instant que tout sera comme hier, que l'Algérie de 2011-2012 sera la même que celle de 2010, avec le même fonctionnement systémique, les mêmes recettes éculées de gouvernance et les mêmes médias lourds surréalistes, coupés de la société, c'est prendre deux gros risques. Le premier serait une volonté manifeste de persister dans la voie des échecs. Le deuxième serait d'être désavoué par le réel en mouvement, avec des dangers prévisibles. Dans certains pays arabes, on fait jouer des contre-manifestants, on humilie les médias lourds en leur faisant «soutenir» le régime en place, on monte une tribu contre une autre… De fait, on orchestre la guerre civile pour garder le pouvoir.Les vieilles peurs, les «bourourous» d'hier, la subvention de produits alimentaires et les rentes publicitaires distribuées à une faune journalistique sans audience aucune sont dépassés par le «clic» d'un jeune sur un
clavier. A titre d'exemple, les mouvements islamistes et les vieux appareils issus de la guerre de libération, infiltrés, manipulés, utilisés, redressés, tordus, financés, ruinés n'inquiètent plus que des commentateurs stériles bloqués sur 1980-2000, qui squattent les
plateaux de télévision d'Europe à l'image des jumeaux Eric Lerance et la fille le Pen. A-t-on déjà oublié qu'un grand dirigeant de l'ex-FIS a fini super conseiller au palais du gouvernement, aux côtés de «spécialistes» en communication, pour sombrer dans l'oubli, et que A. Benhadj, inconnu de ceux qui ont 20 ans, erre comme un zombie, à qui on fait de la publicité par des arrestations gratuites ?
Indéniablement, l'Algérie est grosse d'un enfant, comme le sont (encore un point commun) d'autres sociétés arabes dont les experts font la liste des différences et des ressemblances dominantes qui font que les «ingérences» constituent un seul package pour différents destinataires. L'étranger, au sens large du terme, qu'il soit sur tel ou tel continent, défend ses intérêts, ni plus ni moins, en analysant les évolutions du monde et des sociétés arabes. Dans ces dernières, la jeunesse, les élites, les citoyens, les oppositions, les syndicats sont perméables aux modèles nouveaux qui prennent forme en Tunisie, en Egypte, et aux convulsions du Yémen, en Libye, au Bahreïn, en Iran… Facebook, l'Internet, les chaînes satellitaires y ajoutent des images, des émotions, de l'identification (articulée sur la foule de similitudes), la simultanéité, qui n'étaient ni recevables et encore moins visibles il y a dix ou vingt ans. Dans ce panorama, parler d'ingérences, faire jouer l'hymne national, procède d'un anachronisme hallucinant et fait montre d'un blocage définitif. Les peuples arabes n'ont jamais eu de relations avec les gouvernements occidentaux, les services secrets des grandes puissances, les parlements démocratiques d'Europe, les fonds d'investissement américains, les marchands d'armes de toutes les nationalités. Ce sont les gouvernements arabes et africains qui ont des relations avec des «partenaires». Ceux-ci s'ingèrent pour leurs intérêts, éloignés de ceux des populations pour qui l'ingérence est un pathos d'avant la mondialisation, qui ne peut inquiéter que le «haut» qui ne peut plus mobiliser des «organisations de masse», sauf en Libye, dont les chefs choisis sont grassement payés, sur des thèmes de «trotsko-papistes» qui grappillent à la marge d'un système qui les intègre en les «institutionnalisant» selon des quotas-alibis qui ne trompent personne. Et encore moins les Etats-Unis qui apprécient les décisions récentes de M. Bouteflika.En Algérie, qui n'est pas l'Europe, les clivages gauche-droite n'ont aucune pertinence dans un système où personne ne peut, avec rigueur, définir quelles sont les politiques industrielle, énergétique, alimentaire, éducative, sportive, culturelle, pour la Méditerranée et le Maghreb sur la période 2011…2014. La politique du médicament change chaque semaine, au même titre que la valeur de certains diplômes universitaires. Les scandales financiers, ceux de l'autoroute et de la Sonatrach s'enlisent dans les sables mouvants… Parler alors de gauche et de droite en Algérie revient à essayer de se moquer des gens. L'Algérie va connaître, d'une manière ou d'une autre, de sérieuses turbulences, des drames, des émeutes, des grèves, des affrontements qui sont évitables. Faire la politique de l'autruche, celle de l'ENTV battue à plates coutures par des jeunes qui savent manier le portable, le twitt, Facebook, ou creuser la fracture entre policiers et manifestants. D'autres l'ont fait sous d'autres cieux avec des résultats catastrophiques.Le peuple algérien a payé un prix inimaginable, unique au XXe siècle dans l'horreur, face au terrorisme. Ce dernier qui tue encore, bien qu'il fût «résiduel», battu, sinon agonisant, n'a pas vu tous ses crimes et dégâts jugés, condamnés, du moins soldés dans un consensus pour que le pays fasse son deuil. Cependant, son intensité a grandement baissé et ses sanctuaires sont circonscrits. Mais les partis et les élites (pouvoir et opposition) ont été incapables ou empêchés, contre la barbarie, de bâtir un front politique, transpartisan, uni derrière un simple slogan basique : «Non au terrorisme et à l'utilisation criminelle de la religion dans le champ politique.» Des forces, hautement intéressées, ont décidé à un moment crucial que
l'islamisme et le terrorisme étaient, et sont, leur propriété privée, leur rente nourricière, et que, eux seuls, à leur manière, avaient la légitimité, le savoir infus pour les combattre. Depuis, des héritages ont été fructifiés pour déboucher sur la corruption, le blanchiment, l'informel en milliards lourds et…pour finalement allonger les listes tenues à jour par ceux qui font de «l'ingérence» pour s'en servir au bon moment.L'Algérie appartient aux jeunes, aux élites et aux chômeurs, aux soldats et aux femmes, à l'opposition, aux chrétiens et musulmans d'Algérie, aux athées et aux laïcs, qui, tous, ont un seul pays, éventuellement un passeport, contrairement à certains qui ont le choix d'en avoir plusieurs. C'est le moment de discuter pacifiquement pour éviter les drames montrés en direct du monde arabe. En une seule page du journal, M. Mehri, dont la jeunesse d'esprit et la pertinence analytique rendent jaloux, a fait, en un retour sur le passé, des propositions fiables, claires et raisonnables, fort utiles pour la jeunesse, ce que les apeurés par l'ingérence sont incapables de fournir, ensemble ou séparés, d'ici 2038. Il y a une seule méthode pour imposer le respect au monde entier, c'est de faire en sorte que l'ingérence, si elle a lieu, soit repoussée par des populations libres, partie prenante dans la gestion de la cité, avec des responsables partisans qui affrontent le suffrage universel, ne serait-ce que dans un scrutin communal. Les «manipulations» brandies à chaque fois qu'un citoyen pense différemment ne sont-elles pas uniquement l'expression d'un profond mépris du peuple qui ne serait qu'un estomac manipulable à merci, et qui ne sait pas que la manipulation est celle d'un média lourd qui lui dit juste le contraire de ce qu'il vit chaque jour ?La dernière déclaration de la Maison-Blanche à l'égard des dernières décisions positives de M. Bouteflika peut s'avérer être un accélérateur et un soutien au président algérien pour aller plus vite et plus loin dans des réformes indispensables pour l'avenir. L'Amérique, dont l'importance n'est plus à démontrer dans les affaires du monde, et qui a les moyens d'analyse et de prospective du plus haut niveau, ne confond pas Ben Ali, Moubarak et d'autres dictateurs avec M. Bouteflika. L'appui américain n'est sûrement pas destiné à tous les appareils du pays et encore moins aux tenants de la fermeture et de l'autoritarisme. Entre les propositions de M. Mehri, qui n'est demandeur de rien, et le point de vue d'une puissance comme les Etats-Unis, le président de la République peut mettre le turbo, pour ne pas voir sa crédibilité, ses soutiens et l'avenir de son pays parasités de l'intérieur par des intérêts très éloignés de ceux de la jeunesse et du pays profond.
A. B.


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