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Questions post-Kadhafi
Publié dans La Tribune le 23 - 08 - 2011

On assiste depuis dimanche à l'effondrement du régime du colonel Mouammar Kadhafi mais pas encore à la fin du guide de la Jamahiriya libyenne. Des incertitudes pèsent sur le sort d'un homme qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. Un satrape qui semble lui-même disposé à crever avec ses idées dans quelque bunker tripolitain, à l'image d'un certain Adolphe Hitler. D'ailleurs, le président du Conseil National de Transition (CNT) a souligné à cet effet que Kadhafi aurait conservé certaines de ses troupes qui ne se sont pas rendues et qui seraient formées de mercenaires. Mais une fois le Guide mort, parti à l'étranger ou entre les mains du CNT, se poseraient alors des questions au sujet de la transition. D'abord les interrogations à propos de la capacité du CNT à en être le gérant efficace, l'acteur légitime et le garant crédible. Le CNT, c'est connu, est un composé brumeux de transfuges du système Kadhafi, d'insoumis de l'intérieur, y compris des islamistes du mouvement des Frères Musulmans et du courant salafiste, et des exilés de retour au pays. L'amalgame prend mal en raison notamment des antagonismes régionaux, tribaux et personnels. Cet assemblage hétéroclite, qui a à sa tête un frêle Mustapha Abdeljalil, dissident du régime, n'a pas été désigné par les animateurs des manifestations de février dernier. Il est issu de l'opposition, notamment de celle établie à l'étranger dont quelques figures sont des agents notoires de puissances occidentales. Circonstance aggravante sur le plan militaire, le CNT s'appuie sur une mosaïque de katibat et de brigades autonomes, sortes de Mad Max libyens. Relation de cause à effet, dans chaque ville, chaque village de Cyrénaïque, de Tripolitaine et du Fezzan, des personnalités locales ont acquis une légitimité militaire et un statut de chef de guerre. Elles revendiquent en toute logique un poids politique à leur mesure et s'estiment mal représentées au CNT. Etat de fait compréhensible dans un pays où il n'y a pas de culture politique et d'Etat central. Le colonel Kadhafi avait crée en effet un système déconcentré avec des dévolutions importantes de pouvoir aux communautés locales et aux tribus. Attelage douteux, le CNT comportait depuis sa naissance des lignes de fracture. Divisions qui se sont aggravées avec l'assassinat du général Abdelfattah Younes Labidi, figure militaire emblématique du conseil, et le limogeage consécutif de quatorze de ses membres. Sa fragilité structurelle et son inconsistance politique interrogent sa capacité d'action et sa légitimité révolutionnaire. Rien ne dit de ce fait que les forces armées, loyalistes ou insurgées, déposeraient les armes, toutes les armes, une fois réglé le sort du colonel Kadhafi. On le constate déjà avec les fronts de guerre de Misrata et de Bréga qui ne se sont pas éteints, par effet induit, dès la prise de contrôle de Tripoli par les rebelles. Insoumis comme fidèles seraient d'autant moins enclins à se désarmer qu'ils ne sont pas prêts à reconnaitre l'autorité du CNT. Il y a deux semaines, lors d'une rencontre à Paris avec le président français, des cadres de la rébellion de Misrata lui ont réclamé une liaison directe sans passer par le CNT. Preuve en est qu'en Libye on se préoccupe avant tout de sa ville ou de sa région. La question du dépôt des armes est évidemment cruciale : leur récupération permet d'éloigner le spectre d'une guerre civile et d'une partition du pays. Elle permet d'éviter aussi un cycle de vendetta entre vainqueurs et vaincus dont Mustapha Abdeljalil a eu à déplorer les premières manifestations. Le désarmement des combattants dans un contexte de relâchement ou d'anarchie postrévolutionnaire, réduirait beaucoup le risque de dissémination d'un armement qui pourrait renforcer encore plus AQMI au Sahel. Demeure, bien au-delà, la question subséquente mais pas subsidiaire de la transition démocratique qui doit être ordonnée, pacifique et inclusive. L'exemple libyen, cas fréquent dans l'histoire moderne, montre que lorsque la conquête du pouvoir se fait par les armes, la légitimité militaire entre en opposition avec la légitimité démocratique. Pour éviter cette contradiction, la transition politique doit intégrer l'ensemble des forces en présence, sans exclure pour autant les éléments les moins compromis parmi les vaincus. Reste à savoir alors si toute la mouvance islamiste, dont certains segments ont des connexions avérées avec AQMI, jouerait le jeu d'une transition démocratique où elle n'aurait pas forcément le premier rôle. Question aussi énigmatique que le sourire de la Joconde.
N. K.

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