Photo :M. Hacène Par Sihem Ammour Dés l'entrée principale du Sila 2011, la musique entraînante et les chants libanais emplissent l'air. Le regard des visiteurs est alors attiré par un grand écran plasma où défilent des paysages du pays du cèdre, invité d'honneur de la 16éme édition du Salon international du livre d'Alger (Sila 2011). C'est dans ce cadre que les visiteurs peuvent accéder au spacieux stand du ministère de la Culture du Liban, où, sur plusieurs présentoirs sont exposés les ouvrages de près de soixante dix éditeurs connus pour la qualité de leurs ouvrages littéraires, scientifiques et éducatifs. Il est à noter, également , en marge de cette exposition, la présence de plusieurs maisons d'édition libanaises dans des stands individuels ainsi que la participation de grands noms de la littérature libanaise, à l'instar de Youmna Al Ayd, Mohamed Abu Samra, Iskander Habache, au programme culturel du Sila 2011.Amal Mansour, attachée de presse du ministère de la Culture Libanais, déclare, à propos de cette participation : «Tout d'abord, nous avons été très honorés par l'invitation du Président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, à participer, en tant qu'invité d'honneur à ce grand Salon dédié au livre. Cette initiative a été suivie par l'accueil très chaleureux de votre ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a mis à notre disposition tous les moyens pour que cet événement se déroule dans de bonnes conditions.»La représentante du ministère de la Culture libanais tient à mettre en exergue le sucées du stand d'exposition auprès du grand public, en soulignant : «Nous avons constaté un grand intérêt chez le public algérien concernant les ouvrages exposés. Les visiteurs sont également très curieux par rapport à nos publications et c'est avec un grand plaisir que nous répondons à leurs questions ; ils nous demandent souvent où ils peuvent trouver les titres de nos auteurs les plus lus dans le monde arabe. C'est un réel plaisir de constater que la littérature libanaise trouve un certain écho positif chez le lectorat algérien.»A propos de la forte présence de la publication libanaise pour enfants, même au niveau des maisons d'édition algériennes, Amal Mansour expliquera que l'une des priorités du ministère de la Culture libanais est l'encouragement de l'édition éducative, scientifique et même littéraire destinée à la jeunesse. Après plusieurs efforts, le Liban est devenu une véritable référence dans ce domaine. Amal Mansour a aussi estimé que cet intérêt est aussi motivé par le fait que le Liban offre aussi des ouvrages bilingues, en arabe ou en français, ce qui rend leurs ouvrages plus attractifs pour les Algériens qui maîtrisent ces deux langues par rapport à d'autres maisons d'édition arabes qui optent plus pour le bilinguisme arabe/ anglais, ce qui n'est pas à la portée des jeunes lecteurs algériens.Pour rappel, Kabi Layoune, ministre de la Culture libanais, avait déclaré, lors de l'ouverture du Sila 2011, que le Liban était favorable à toute coopération avec l'Algérie pour assurer le développement de la coédition du livre dans toutes ses facettes en déclarant : «Nous sommes prêts à consolider ce domaine qui revêt une grande importance.»Il est à souligner que ce n'est pas la première expérience de coopération entre les deux pays. Pour rappel, le Liban était invité à Tlemcen pour la Semaine culturelle islamique et un accord entre les deux ministères de la Culture va être renouvelé prochainement sur le plan culturel et sur celui de l'éducation. A propos des nouvelles tendances de la littérature libanaise, notre interlocutrice explique qu'après avoir brisé le tabou des scissions religieuses et des conflits intercommunautaires au Liban, la nouvelle tendance des auteurs libanais est de briser le tabou du corps et du rapport de l'individu à ce corps. Elle soulignera que cela est un grand indice du retour de la paix au Liban après les années terribles de conflit qui avaient fortement marqué les auteurs dans leur chair et dans leur écriture. Plus personnellement, elle confiera : «Sincèrement, je préfère lire les écrivains hommes, car ceux-ci écrivent mieux sur la femme qu'elle ne le fait elle-même.»Pour conclure, Amal Mansour annonce fièrement que pour le prochain grand Salon du livre libanais, l'Algérie sera l'invitée d'honneur, afin de partager sa littérature et sa culture.