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«L'arsenal juridique ne peut tout endosser sans l'implication de la population»
L'architecte consultante Mme Abed Sahraoui soutient :
Publié dans La Tribune le 17 - 11 - 2011

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
«Avec cet état d'esprit que les représentants de la Culture ont montré et défendu […], aucun des centres historiques de l'Algérie ne sera ni protégé ni sauvegardé», affirme un éminent architecte étranger ayant assisté à un séminaire sur le patrimoine à Skikda. «Traiter une vielle ville telle qu'un monument, c'est la ruine du patrimoine urbain», a-t-il déclaré dans une missive adressée à l'un de ses confrères en Algérie. Cette analyse dénote de la confusion qui prévaut dans le secteur à l'échelle locale où le secteur de la culture et celui du patrimoine ne sont pas encore parvenus à une convergence de vues apte à répondre aux «exigences techniques, culturelles, historiques» des sites sauvegardés. On brandit fièrement cette fameuse adhésion au Comité du patrimoine à l'Unesco. C'est un acquis. Mais doit-on laisser notre patrimoine dépérir à cause d'une mauvaise interprétation de l'opération de sauvegarde ? «Traitement du bâti colonial, des monuments, des sites,… Chaque forme détient ses critères en matière de réhabilitation, qu'il ne faudra en aucun cas mêler», ne cessent de répéter les spécialistes. Sous peine, non seulement de défiguration architecturale, mais aussi de perte de repères et d'identité. Que pèsera t- elle alors, la loi 98/04, devant ce cafouillis, d'autant que des expériences engagées par le passé n'ont pas été menées à bon port pour des raisons anodines.A ce titre, la wilaya de Constantine allait bénéficier du Fonds de solidarité de priorité (FSP) quant à la préservation et à la réhabilitation de son patrimoine matériel. Une proposition pourtant effective émise lors d'une entrevue entre les acteurs spécialistes locaux et les mécènes venus de France ayant voulu retenir la ville du vieux rocher parmi les cinq métropoles en vue d'une réhabilitation «spécialisée», garnie d'ateliers. L'option est tombée à l'eau, «en sourdine» de surcroît, sans qu'aucune explication n'ait été donnée, au grand dam d'une cité recélant un riche patrimoine, hélas, en nette déperdition.La loi 98/04 élaborée par les pouvoirs publics visant la préservation des legs n'aura été perceptible que dans son caractère juridique et administratif, puisque l'arsenal dégagé se heurte à des thèses demeurées à l'état brut, de l'avis de plusieurs spécialistes locaux. On retiendra pour cela l'action du genre entreprise au niveau de la vieille ville. Mais faute d'un engagement assidu et d'une mobilisation citoyenne, les sites «usés» concernés par la restauration et la préservation sont restés en l'état si l'on excepte quelques liftings sous forme de prototypes réalisés à la rue Mellah Slimane. «Il faut qu'il y ait une mobilisation et une prise de conscience de la population pour espérer un jour voir ce valeureux patrimoine réhabilité au terme d'un chantier d'envergure. Les gens ont cru à un certain moment à cette opération. La vieille ville en est l'exemple. Cependant, une fois les premières esquisses achevées, on semble revenir à la case départ. Le chantier est à l'arrêt pour des causes pas tout à fait ‘‘explicites''», expose l'architecte et consultante Mme Abed Sahraoui qui aura assisté et contribué ces dernières années à la réalisation de la configuration globale de «la fiche technique» des actions devant être effectuées en la matière. «Il existe des entreprises artisanales qui peuvent apporter leur touche dans la restauration. Seulement, il faut vraiment vouloir le faire. Par ailleurs, le rôle des associations n'est pas négligeable dans ce vaste chantier. Il faudra qu'elles fassent des propositions qui seront étudiées » devait-elle ajouter. Sur un autre chapitre, notre interlocutrice est revenue sur les lenteurs ayant retardé l'accomplissement et l'élargissement de ladite préservation. «Pour chaque action d'envergure du genre, il y a nécessité de disposer de manuels de réhabilitation. Ce qui n'est pas le cas .Cet outil indispensable au respect des orientations arrêtées pour la confection des tâches devra accompagner tout bureau d'étude ou entreprise habilités à y œuvrer.» Si pour les monuments et autre bâti colonial, la problématique ne se pose pas de façon cruciale, étant donné l'aspect de bonne conservation de ces sphères architecturales, il n'en est pas de même pour des sites dont les maisons, places, repères,…appellent une mobilisation générale. Et la charte arrêtée au terme d'un numéro de loi ne pourrait, à elle seule, reconfigurer ces espaces. Une identification assortie de l'occupation du sol devra s'effectuer en amont. C'est une étape importante pour tracer les contours des sauvegardes. A la vieille ville, c'est le statu quo. Il semblerait, selon les dernières nouvelles, que l'on se dirige tout droit vers une partie théorique entérinée au terme de la première étude ficelée par les italiens : le fameux master plan. En parallèle, on annonce la venue d'autres bureaux d'étude dont des espagnols. Aussi, tout porte à croire que «Réhabimed», firme étrangère, pourrait s'investir dans le patrimoine afin de le sauvegarder. En fait, toutes ces options ont été ratifiées il y a quelques années, mais attendent leur matérialisation. Pour reprendre le cas éloquent et lancinant à la fois de la vieille ville, la spécialiste exposera : «La médina devra se délester d'une grande partie de ses espaces voués au commerce. Ce ne sera pas dans l'immédiat. Mais un urbanisme commercial est nécessaire pour revoir la copie des aires inhérentes aux différentes activités», a soutenu notre interlocutrice. Toutefois, le projet de vente de maisons et d'aires commerciales, jusque là mis en veilleuse, et qui permettrait d'en finir avec les «squatteurs ou revendeurs» illégaux semble avoir été réactivé. Ce qui pourrait bien compliquer davantage le travail voué à la préservation alors que les moyens mis à la disposition du secteur sont abondants. «C'est une politique pluridisciplinaire et collégiale qui devra primer pour espérer provoquer le vrai déclic sur la question. La loi sans accompagnement sur le terrain ne suffira jamais à faire avancer les choses», analyse-t- on dans le milieu architectural à Constantine. La vieille ville continue de tomber peu à peu en ruines. Pour certains pessimistes les carottes sont cuites …alors que pour d'autres spécialistes, il n'est jamais trop tard pour sauver ce qui reste. A condition de dégager une feuille de route qui ne se limite pas aux textes ratifiés, mais qui veille à leur application. Beaucoup de chemin reste encore à parcourir avant d'entrevoir une lueur d'accès vers le tourisme culturel dans la vieille ville. Avant cela, la médina devrait s'offrir, comme à l'accoutumée, aux âmes nostalgiques qui humeront ses senteurs d'épices, et contempleront ses spirales architecturales en «fléchissement» quotidien. La loi 98/04 appellera-t-elle une mobilisation des collectivités locales en premier lieu pour convaincre la population ? Les restaurateurs et autres bureaux d'étude suivront la démarche, pour peu que leurs idées ne soient pas affectées par des esquisses préconçues qui renvoient à la ruine du patrimoine urbain.


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