Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran : Mohamed Ouanezar
La capitale de l'Ouest vit une grave crise de carburants. Au niveau des stations-service, l'anarchie et les tensions sont de mise. Les files d'attente autour de ces stations sont devenues légion ces jours-ci. Des bouchons de plusieurs kilomètres se sont constitués, hier et avant-hier, autour des principales stations de la ville et de la périphérie. La tension autour des différents carburants, en particulier le Super et le Normal, est des plus extrêmes. Il y a trois jours, les cabines étaient à sec et les stations désertées par les automobilistes. La panique ayant fait le reste. Les scènes de bagarres et autres accrochages entre automobilistes caractérisent l'ambiance actuelle dans ces stations. Certains n'ont pas hésité à en faire un commerce lucratif, en recourant au remplissage de bidons de 60 litres et davantage, pour les proposer, devant l'entrée de la station, à des prix inimaginables.Les transporteurs urbains, notamment les bus et les taxis, étaient dans l'expectative, hier, avec tout ce que cela suppose comme dommages et retombées sur les usagers des transports publics. De son côté, la société Naftal a affirmé, hier, que la crise de carburants est due «aux intempéries qui ont retardé l'arrivée des bateaux d'approvisionnement en carburants». Le recours à l'acheminement des carburants à partir de la raffinerie de Skikda ayant été imposé par l'arrêt technique du complexe d'Arzew pour rénovation et réhabilitation, apprend-on. Le complexe de raffinerie des carburants d'Arzew a ouvert ses portes dans les années 1970 et, depuis, aucune opération de rénovation n'a été entreprise, a-t-on ajouté à ce sujet. Néanmoins, du côté des usagers, des bruits persistants couraient au sujet d'une revue probable à la hausse des prix des carburants, tandis que d'autres affirmaient que la société «Naftal recourait à l'importation de carburants qu'elle voudrait refourguer sur le marché». Sachant que la saison est faite d'intempéries et de mauvais temps, surtout par voie maritime, les responsables de Naftal auraient pu anticiper une telle situation. Cela est d'autant plus grave que les capacités de stockage des stations de ville ne dépassent pas les 10 000 mètres cubes (m3), alors que la plus grande ne peut emmagasiner au-delà de 70 000 m3 pour le Super et 30 000 m3 pour le gasoil. Drôle de manière de gérer un secteur aussi sensible que celui des carburants.