Une réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) aura lieu à la fin du mois de février prochain au Maroc, a annoncé, hier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. M. Medelci a indiqué que les pays de l'UMA sont appelés à œuvrer pour établir une «cohérence» entre leurs politiques économiques et sociales, en précisant que «l'UMA est une construction qui passe par une nouvelle organisation de nos rapports, une modification de certaines de nos institutions et la création de nouveaux mécanismes». Le chef de la diplomatie algérienne a cité particulièrement l'exemple de la Banque maghrébine qui sera opérationnelle courant 2012. Cette réunion, en fait, vient relancer les activités de l'édifice maghrébin dont la construction, sans être complètement bloquée, n'avançait toutefois pas au rythme voulu puisque la réunion des ministres des Affaires étrangères ne s'est pas tenue depuis au moins cinq ans, si on exclut les réunions informelles, comme c'était le cas récemment autour de la question syrienne. Mais l'avènement du Printemps arabe semble avoir rapproché davantage les points de vue des pays de l'UMA. «Le Printemps arabe est une opportunité pour une autoévaluation sincère pour voir comment nous pouvons avancer très vite», a déclaré le ministre des Affaires étrangères qui considère, en outre, qu'«avec la Tunisie, la Libye et les autres pays du Maghreb, il se fait jour d'une manière assez claire que les mutations observées dans ces pays ne peuvent que nous encourager à aller plus vite dans la construction de l'UMA». S'agissant de l'éventuelle réouverture des frontières terrestres avec le Maroc, M. Medelci a relevé que la fermeture des frontières entre «deux pays frères n'a jamais été considérée comme une décision définitive», précisant que «le rapprochement qui s'opère depuis plusieurs mois avec le Maroc plaide pour une normalisation à terme des relations avec ce pays». Pour ce qui est de la Libye, M. Medelci a indiqué que les frontières avec ce pays n'ont pas été fermées, mais plutôt «surveillées pour être mieux sécurisées» en attendant que «les frères libyens se dotent de capacités à même de pouvoir contrôler leurs frontières». Selon le ministre des AE, la Libye va être «très probablement intégrée» aux quatre pays du Champ (Algérie, Niger, Mauritanie et Mali) pour renforcer la lutte contre le terrorisme dans cette région. Le ministre a, dans ce sens, mis l'accent sur «l'important travail qui est en train de se faire» en matière de coopération dans la lutte antiterroriste entre les pays du Champ et les partenaires étrangers. «Nous devons simplement veiller à ce que cette action monte en cadence le plus rapidement possible et ne pas baisser la garde jusqu'à l'éradication totale du terrorisme», a-t-il souligné. A. R.
