La wilaya de Tizi Ouzou continue à souffrir d'un manque criant d'infrastructures culturelles susceptibles d'accueillir des spectacles et autres activités d'envergure. Avec la réhabilitation et la mise en service du théâtre régional Kateb Yacine de la ville des genêts, la Maison de la Culture Mouloud Mammeri étouffe toujours sous les centaines, voire les milliers d'activités qu'elle abrite annuellement dans ses locaux qui se sont avérés trop exigus pour contenir toutes les activités culturelles de la wilaya. Surtout que cette institution publique s'occupe de toutes les disciplines culturelles et artistiques, y compris dans la formation. De nombreuses associations culturelles y programment leurs activités aux côtés de la direction de wilaya chargée de la Culture, mais cette infrastructure, unique en son genre dans toute la wilaya, ne peut accueillir toute la composante du tissu associatif de Tizi Ouzou. C'est que la wilaya de Tizi Ouzou souffre depuis des années de l'absence d'infrastructures culturelles et de l'inefficacité, voire l'inutilité des maisons de jeunes qui ne répondent pas, à ce jour, à la demande du mouvement associatif, en matière de prise en charge de leurs activités. Pourtant, les dizaines d'associations activant encore dans différentes localités de la wilaya ne demandent pas la lune. Un petit espace à mettre à leur disposition quand le besoin en est exprimé fera l'affaire et satisfera les animateurs culturels qui souffrent de la mauvaise gestion et d'une bureaucratie incompatible avec l'âme même de l'action culturelle. A Tizi Ouzou, comme dans d'autres wilayas du pays d'ailleurs, la volonté de libérer l'initiative sur la scène culturelle n'est pas encore une réalité, sinon, on ne céderait pas encore des maisons de jeunes à des responsables dirigeants qui ont des fils administratifs et bureaucratiques à la patte. Sinon, on ne céderait pas la direction du théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou à un animateur associatif, très actif certes, mais qui n'a pas les qualifications nécessaires pour ce faire. Aux problèmes de gestion, les quelque 30 maisons de jeunes de la wilaya de Tizi Ouzou souffrent aussi du manque de moyens matériels dont pourraient bénéficier les associations culturelles dans leurs différentes activités. Aujourd'hui, dans la wilaya de Tizi Ouzou, la Maison de la Culture Mouloud Mammeri reste la seule infrastructure susceptible d'abriter des activités culturelles et artistiques de grande envergure, à l'exception des activités du quatrième art qui a, enfin, son antre dans la ville des genêts. Les différents projets du secteur de la Culture annoncés par les pouvoirs publics risquent de connaître les énormes retards que connaissent généralement les projets dans cette région. Le musée des arts et d'archéologie, le conservatoire de musique, les bibliothèques, les salles de cinéma, entre autres, sont certes inscrits dans l'action des pouvoirs publics, notamment dans le programme quinquennal 2010/2014, mais il est permis de douter du respect des délais de réalisation, vu des antécédents décriés à ce sujet. Comme la réhabilitation du théâtre régional qui a duré cinq longues années et la Maison de la Culture d'Azazga dont le projet a été lancé par la mairie de la localité depuis plus de dix ans avant qu'elle soit récupérée par la direction de la Culture, pour l'achèvement et l'exploitation.
