Le cyclisme passionne les Algériens. Presque autant que le football. Un public des grands jours a accompagné, du début à la fin, la seconde édition du Tour d'Algérie. Toutes les étapes de la course ont bénéficié d'une présence massive des amoureux de la Petite reine, donnant à la compétition le caractère festif qui lui sied. Tout au long des 780 kilomètres de parcours, les abords de chaussées étaient bondés d'inconditionnels qui encourageaient les coureurs à redoubler d'efforts. Que cela soit dans la région centre du pays ou à l'ouest, à chaque ville ou petite bourgade traversée, les populations ont réservé un accueil chaleureux au Tour. Organisateurs et participants s'avouent impressionnés par tant de ferveur et d'engouement. De telles manifestations engendrent partout de l'ambiance, mais l'atmosphère vécue en Algérie aurait été, de l'avis de tous, si particulière. «C'est uniquement sur la grande boucle que l'on retrouve pareille ferveur et pareille ambiance», avoue le président de la Fédération helvétique de cyclisme dans les colonnes d'un confrère. Les nombreux athlètes, africains et européens qui ont pris part au rendez-vous, ont été également marqués par cette incroyable fièvre qui s'est emparée de toutes les couches sociales. «L'arrivée à Alger constitue toujours une très belle sensation, car l'ambiance y est fantastique», déclare aussi le grec Tamouridis Ioannis vainqueur de l'ultime étape de la compétition pour terminer 6ème au classement général. Cette liesse populaire a fortement marqué le Tour d'Algérie 2012 où Erythréens, Grecs et Marocains s'étaient bien illustrés. Tant de présence, de gaîté et de spontanéité singularisent, d'ores et déjà, cette compétition internationale. Il s'agit, pour ainsi dire, de sa marque de fabrique. Dorénavant, les organisateurs devraient réfléchir à une retransmission en direct des joutes pour restituer ce joli spectacle aux téléspectateurs et aux fans du cyclisme à travers le monde. Les responsables de la fédération et des ligues de cyclisme devraient également exploiter cette conjoncture favorable pour œuvrer au développement et à la promotion de cette discipline olympique à travers toutes les régions du pays. La réussite du Tour est en effet de nature à stimuler le mouvement sportif pour créer des associations et des clubs spécialisés. De telles structures sont indispensables pour la formation et l'encadrement des amateurs. La FAC, les ligues qui lui sont affiliées, les sponsors, l'administration de tutelle et les instituts de formation doivent réfléchir sérieusement à capitaliser l'élan suscité par cette manifestation internationale pour essaimer un peu partout. La structuration de la discipline à travers la création d'écoles et de clubs constitue un préalable pour aider les jeunes talents à s'affermir. Avec des équipes locales plus compétitives, l'adhésion du public, l'implication des médias et l'intérêt des sponsors seraient également plus forts. Sur le long terme, le développement permanent du Tour sera tributaire de la capacité des compétiteurs locaux à mobiliser le public en masse. Il faut absolument canaliser les énergies qui ont superbement marqué ce tour 2012. K. A.