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150 tonnes de pommes de terre par jour seront mises sur le marché
Décision prise à Aïn Defla lors d'une réunion d'urgence
Publié dans La Tribune le 21 - 03 - 2012


Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzedine

Les marchés de gros de la wilaya d'Alger, Tipasa et Blida seront alimentés en pomme de terre directement par les agriculteurs de la wilaya de Aïn Defla. Ainsi, 150 tonnes seront donc acheminées chaque jour et sur une période de 10 jours vers les mandataires des marchés de gros des wilayas suscitées sans l'implication des intermédiaires.Cette décision a été prise, hier, à l'issue d'une réunion qui a regroupé, au niveau de la salle de conférences de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Aïn Defla, les directeurs des services agricoles de Aïn Defla, Tipasa et les représentants de la Direction des services agricoles de la wilaya d'Alger. Durant cette rencontre qui a vu également la participation des présidents des Chambres d'agriculture des wilayas citées, y compris celui de Blida et des mandataires, responsables des marchés de gros et des agriculteurs producteurs de la pomme de terre de la wilaya de Aïn Defla, les interventions ont porté sur les mesures à prendre pour réguler le marché, lequel observe une hausse des prix exceptionnelle puisqu'il a atteint 100 DA/kg et même plus.Le directeur des services agricoles et le président de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Aïn Defla ont indiqué qu'il faut mettre un dispositif régulier de collecte des informations, pour suivre les changements qu'observent les différents marchés de gros d'Alger, Blida et Tipasa. Les deux intervenants insisteront pour que des mesures soient prises rapidement à l'issue de cette rencontre afin que le prix de la pomme de terre ne dépasse pas 50DA/kg au niveau du commerçant détaillant.«On doit, ici et avant de sortir de cette réunion, trouver les mesures nécessaires pour que la pomme de terre soit cédée au consommateur à un prix qui ne dépasse pas 50DA/kg», dira le DSA de Aïn Defla avant d'ajouter que «les mandataires, les responsables des marchés de gros et les agriculteurs sont tous ici pour trancher ce sujet et agir d'une manière rapide et uniquement sur 10 jours, le temps que la production de la saison soit prête».«On ne veut pas, à travers cela, occasionner des pertes aux agriculteurs et autres, mais une issue de solidarité qui permette de satisfaire tous les intervenants y compris le consommateur», précisera un intervenant.D'après les responsables des DSA et Chambres d'agriculture, il est question dans ces circonstances particulières de réguler le marché sans suivre la règle économique (offre-demande).«Il ne faut pas obéir aux lois du marché mais il faut avoir un esprit de solidarité pour faire face à cette situation un peu particulière», déclarera aussi le DSA de Aïn Defla.Pour sa part, le directeur des services agricoles de la wilaya de Tipasa expliquera, dans son intervention, que cette rencontre est une occasion pour faciliter le contact entre l'ensemble des intervenants dans le domaine. «Il est question de voir comment s'y prendre pour que le prix chez le détaillant ne dépasse pas 50 DA/kg.»Certains mandataires ont signalé que les intermédiaires et l'informel occupent le terrain et arrivent, malheureusement, à avoir le tubercule à partir du 2e ou 3e intermédiaire, ce qui fait grimper le prix.Dans ce cadre, il a été convenu que des dispositions doivent être prises pour que le mandataire s'alimente directement auprès de l'agriculteur.A cet effet, le directeur des services agricoles de la wilaya de Aïn Defla a appelé les
agriculteurs et mandataires à superviser les mesures d'acheminement des 150 tonnes/jour de pommes de terre vers les marchés de gros des trois wilayas.Il a été également rappelé aux agriculteurs de la wilaya de Aïn Defla de procéder au déstockage de pas plus de
40% de leur production durant le mois d'avril, le temps que la situation se stabilise.Il est à rappeler qu'une mesure semblable a été mise en œuvre dernièrement pour le marché de gros de la wilaya de Chlef, ce qui a permis de le stabiliser, d'autant que le problème semble se concentrer autour de la distribution qui constitue le maillon faible souvent facile à infiltrer par les spéculateurs.Ces mesures prises, hier à Aïn Defla, pour réguler le marché de gros à Alger, Blida et Tipasa à travers la production de pommes de terre de la wilaya de Aïn Defla, visent à baisser rapidement le prix chez le détaillant. L'acheminement du tubercule est maintenant une affaire qui concerne l'agriculteur et le mandataire, une vraie avancée vers de nouvelles dispositions pour la régulation des différents marchés d'autant que les spéculateurs n'auront plus où se mettre pour porter atteinte aux consommateurs.


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