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100 milliards d'aide... et presque autant de questions
Crise espagnole
Publié dans La Tribune le 13 - 06 - 2012


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Les marchés ont accueilli avec soulagement l'accord européen de ce week-end, destiné à apporter une aide aux banques espagnoles en difficulté. Le prêt de la zone euro serait fixé à un taux de 3% -actuellement l'Espagne paie plus de 6% pour emprunter sur le marché- et pourrait, si besoin est, atteindre 100 milliards d'euros. Ce montant est notablement au-dessus des besoins du système bancaire estimés par le FMI (40 milliards) et donne à l'Espagne une large marge de sécurité, ce qui a contribué à rassurer les marchés.Malgré l'effet d'annonce, le nouveau plan d'aide à l'Espagne est loin de lever toutes les incertitudes qui pèsent sur les banques espagnoles et, au-delà, sur l'Espagne et sur la zone euro. Lundi, l'euphorie a cependant été de courte durée. L'indice des banques de la zone euro progressait d'un peu moins de 2% en milieu d'après-midi. A Madrid, Santander, première banque de la zone euro par capitalisation, grimpait de 3,28%, BBVA de 3,18%, CaixaBank de 1,96% et Bankia, dont l'annonce du recours à une aide publique de 23,5 milliards d'euros en mai avait précipité la crise bancaire, de 7,48%. Il reste un certain nombre de questions encore sans réponse sur l'effet réel de ce plan et ses modalités. Petit aperçu.
Par Sophie Rolland
Quelles conséquences sur la dette publique espagnole ?
«Evidemment, il y aura un impact sur la dette, puisque ce sont des prêts qui devront être remboursés», a confirmé le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, au cours d'un point de presse de la Commission. Concrètement; le prêt européen sera versé directement au Fonds public espagnol d'aide au secteur bancaire (Frob) - et non à l'Etat. Celui-ci attribuera, ensuite, les fonds aux banques qui en font la demande. Le Frob étant un établissement public, la dette publique espagnole sera mécaniquement augmentée. Si les prêts aux banques atteignaient le plafond envisagé de 100 milliards d'euros, la dette publique s'en trouverait augmentée de 9 points de PIB : elle atteindrait, ainsi, 90% du PIB fin 2012. «La dette publique culminerait à 95% du PIB en 2015 et ne reviendrait probablement pas à 90% avant 2020», estime Gilles Moec, co-responsable de la recherche économique européenne chez Deutsche Bank.

Quelles conséquences sur la note de l'Espagne ?
Qui dit augmentation de la dette publique, dit risque de dégradation de la note de solvabilité financière de l'Espagne. «Fitch a déjà agi de façon anticipée la semaine dernière, en dégradant la note de l'Espagne de «A 0187 à «BBB 0187». En revanche, chez S&P, qui note l'Espagne «BBB+, un sauvetage, qui ferait grimper le ratio dette sur PIB de plus de 7%, risque d'entraîner une dégradation», soulignent les stratèges de marché de BNP Paribas, dans une note. Problème : l'Espagne n'est plus loin au stade où sa dette publique ne sera plus assez bien notée pour correspondre aux critères d'investissement de la majorité des intervenants du marché, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes sur ses coûts d'emprunt.

Qui, du FESF ou du MES, prêtera l'argent à l'Espagne ?
La question peut paraître saugrenue, dans la mesure où le Mécanisme européen de stabilité (MES) doit prendre le relais du Fonds européen de stabilité financière (FESF) le 1er juillet, et où les deux fonds ont vocation à lever des capitaux sur les marchés financiers, afin de fournir une aide d'urgence à un Etat européen qui se trouverait en difficulté. Elle ne l'est pas. Le FESF est, en effet, un créancier de même «rang» que l'ensemble des créanciers obligataires, tandis que le MES est un créancier d'un rang supérieur, autrement dit, en cas de restructuration de la dette, il serait remboursé en priorité...Ce qui n'est pas, on s'en doute, vu d'un très bon oeil par les détenteurs de «Bonos» espagnols. Lundi, au cours d'un des points presse réguliers du gouvernement allemand, l'un des porte-parole a déclaré que le MES était «une option beaucoup plus probable que le FESF (...). Le MES est, à pratiquement tous les égards, plus efficace que le FESF «, tandis qu'un autre estimait que le choix entre les deux mécanismes dépendrait de la date à laquelle l'Espagne formulerait sa demande. Un haut responsable de l'UE, cité par Reuters privilégiait, lui, une recapitalisation via le FESF...

L'Espagne va-t-elle pouvoir continuer à emprunter sur les marchés obligataires ?
«La question-clef est de savoir si l'Espagne va pouvoir emprunter sur les marchés obligataires à un taux raisonnable», écrit Christian Parisot, chez Aurel bgc. «Les investisseurs vont-ils considérer que la signature de l'Etat espagnol s'améliore ou, au contraire, les créanciers passant derrière le FMI et l'Europe, vont-ils vendre la dette espagnole ? A court terme, la réaction sera positive. Mais il faudra observer le comportement des taux longs sur plusieurs semaines...», prévient l'économiste. Pour l'heure, le gouvernement espagnol a assuré qu'il ne changeait rien à son programme d'émission. «Le Trésor espagnol réaffirme ses engagements envers les marchés, et poursuivra son programme de financement selon le calendrier d'émission», affirme-t-il ? Dans un communiqué. Au 7 juin, Madrid avait déjà émis pour 50,4 milliards d'euros de dette à moyen et long termes, ce qui représente 56,8% de son programme d'émission pour 2012.

Un plan soumis à aucune condition de réformes économiques «hors du domaine du secteur financier. Vraiment» ?
Le gouvernement espagnol a affirmé haut et fort que l'accord européen n'était soumis à aucune condition de réformes économiques «hors du domaine du secteur financier». Peut-être, mais il y a, toutefois, fort à parier que les Européens veilleront plus que jamais au respect des engagements de l'Espagne en termes de réduction du déficit budgétaire. Celui-ci doit être ramené de 8,9% du PIB en 2011 à 5,3% cette année. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si l'Eurogroupe -qui prendra la décision finale d'accorder le prêt- a insisté sur le respect des objectifs de déficit et la poursuite des réformes structurelles, comme l'augmentation de la TVA, à laquelle Madrid se refuse officiellement, la réforme du marché du travail, ou encore celle des retraites... «L'aide ne devrait pas affecter significativement le déficit public, car les intérêts sur l'aide européenne devraient être payés par le Frob, c'est-à-dire par les banques bénéficiant de l'aide» tempère, cependant, Christian Parisot, chez Aurel bgc. Les banques qui recevront l'aide européenne devront présenter un projet de restructuration. Lundi, le commissaire européen à la concurrence, Joaquin Almunia, et le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble ont déclaré que, comme dans les autres plans d'aide, une «troïka», composée du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne (CE) et de la Banque centrale européenne (BCE) superviserait l'aide financière.

De combien les banques espagnoles ont elles vraiment besoin ?
L'Espagne précisera le montant d'aide demandé pour ses banques une fois que les deux cabinets de consultants indépendants, Oliver Wyman et Roland Berger, auront publié leur l'évaluation des besoins de recapitalisation du système bancaire espagnol (avant le 21 juin). Vendredi dernier, le FMI a estimé ces besoins à «au moins 40 milliards d'euros». «Il s'agit, cependant, d'un plancher», a précisé le FMI. Selon l'institution, pour convaincre les marchés de leur solidité, certaines banques risquent d'avoir besoin de réserves une fois et demie à deux fois supérieures au niveau requis : «les plus grandes banques seraient suffisamment capitalisées pour supporter une nouvelle détérioration, mais plusieurs banques auraient besoin d'augmenter leurs réserves en capital». Les anciennes caisses d'épargne (Cajas) auraient, ainsi, besoin d'au moins 21,3 milliards d'euros, tandis que les banques régionales et celles déjà aidées par le Fonds d'aide public espagnol (Frob) auraient encore besoin de 14,4 milliards. Le secteur est loin d'être tiré d'affaire. «Les banques espagnoles pourraient réduire sensiblement leurs effectifs. Le secteur a déjà perdu plus de 25 000 emplois en 3 ans, selon les chiffres de la Banque d'Espagne (243 041 personnes à la fin 2011, contre 270 855 salariés en 2008). Le nombre d'agences bancaires est passé de 45 662 à 39 843», souligne Christian Parisot.

Quid du projet de création d'une «bad bank» espagnole ?
Un document de la Banque centrale européenne (BCE), publié ce lundi - mais écrit avant la promesse de l'aide de 100 milliards d'euros - montre que l'institution de Francfort a demandé à l'Espagne de revoir et de renforcer son projet de création de «bad banks», afin de «parvenir à une séparation efficace des risques des banques». Les bad banks sont des structures de défaisance, chargées d'isoler les actifs financiers «toxiques» -dans ce cas précis les actifs immobiliers à risque- des établissements.

Et l'Europe, dans tout ça ?
Quatrième économie de la zone euro (12% du PIB de la zone euro), l'Espagne est aussi le quatrième pays à bénéficier d'une aide financière, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Les trois plans de sauvetage précédents ont coûté, respectivement,85 milliards, 78 milliards et 292 milliards d'euros. Vu comme avantageux, l'accord conclu avec l'Espagne pourrait inciter la Grèce, l'Irlande et le Portugal à chercher à renégocier les conditions de leur plan de sauvetage. En Grèce, alors que l'échéance des élections du 17 juin approche, certains se mettent à espérer, estimant que le climat redevient plus favorable à des demandes de renégociation. L'absence de conditions, en termes de réformes économiques, a fait grincer des dents en Irlande. En novembre 2010, le pays avait conclu un plan d'aide de 85 milliards d'euros avec l'UE et le FMI, à la suite de l'éclatement de la bulle immobilière de 2008, qui avait dévasté son secteur bancaire et avait dû se plier à une discipline budgétaire extrêmement stricte. Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a été obligé d'intervenir ce lundi. . «L'accord obtenu par l'Espagne est légèrement différent de celui qui a concerné l'Irlande ? Il y a quelques années», et qui ne couvrait pas que la recapitalisation des banques, a-t-il déclaré, ajoutant que «L'Espagne [devrait] payer le même taux d'intérêt que l'Irlande». Et après ? Le risque est que les regards se tournent vers l'Italie. Comme le faisait remarquer l'agence de notation Moody's, les difficultés des banques espagnoles peuvent être « une source majeure de contagion pour l'Italie «, où les banques sont aussi très dépendantes de la BCE.


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