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Négationnisme à l'Algérienne !
Publié dans La Tribune le 06 - 07 - 2012

Le régime algérien ne sait manifestement pas faire la fête, surtout quand il s'agit de la sienne. Qui n'est pas, naturellement, celle du peuple, même quand celui-ci est, ici où là, convié à se défouler dans des espaces bordés. En fêtant à sa manière le 5 juillet, il a montré qu'il adore surtout le clos. C'est-à-dire le huis-clos festif en Algérie et les espaces publicitaires qu'il s'ouvre, à coup de millions en devises, dans des titres de presse étrangers, naguère pour lui fermés. Sinon, comment expliquer alors qu'il organise la fête pour le plaisir exclusif de ses propres clientèles, à Sidi Fredj, là-même où les troupes du Comte de Bourmont ont mis pied à terre, le 14 juin 1830, avant de prendre Alger, le 5 juillet de la même année ? Une fête en vase clos, avec feux d'artifice et chansonnettes sirupeuses du pays du cèdre à la clé. Il n'y avait pas beaucoup de drapeaux car le peuple n'a pas été convié pour les porter. A Alger, sur une place improvisée du centre-ville, le régime a certes mis de l'huile dans la fête consentie au peuple, en y faisant venir Zebda, le groupe bleu-blanc-beur de Toulouse. Mais ses dignitaires n'y sont pas venus pour tomber la chemise avec le peuple. A la Grande-Poste, le peuple n'a pas déployé l'emblème national car on ne lui en a pas donné et il ne pouvait pas en acheter. A Alger, le 5 juillet, on ne pouvait pas trouver de drapeaux dans le commerce parce que la fabrication et la commercialisation de l'emblème national sont strictement réglementées. A Alger, comme ailleurs dans le pays, les Algériens ne sont pas sortis pour fêter en masse le cinquantenaire. Dans la liesse collective, drapeaux déployés, comme ils l'auraient fait pour une victoire de leur sélection nationale de football. Ils n'avaient manifestement pas le cœur à la fête, même s'ils auraient aimé fêter leur 5 juillet 2012, comme leurs aînés, le 5 juillet 1962, dans l'allégresse générale. En ce jour, certains d'entre eux n'étaient pas à la fête, avec des flics bien décidés à leur faire la fête en certains endroits de la capitale. Ainsi de jeunes chômeurs, de familles de disparus, de «radiés de l'armée» et de défenseurs de droits de l'Homme. Les uns comme les autres ont appris, à leurs dépens, qu'ils ne doivent pas célébrer, à leurs propres convenances, le cinquantenaire de l'indépendance nationale. Comme ces autres doux rêveurs, empêchés de déposer à Alger, comme des Algériens libres, une gerbe de fleurs au Monument des martyrs. Ces doux rêveurs auront appris au moins une chose : il n'y a de fête du 5 juillet et de dépôt de couronnes fleuries qu'officiels. Ici ou là, à Alger, on a dispersé ces petits attroupements symboliques, selon une technique de douce répression, bien rodée. On moleste un peu, sans trop causer d'ecchymoses. On emmène ensuite au commissariat du coin les commémorateurs hors cadre officiel du 5 juillet, puis on les relâche, tranquille, mon frère ! Et c'est kif-kif pour quelques militants du RDLD, le Réseau de défense des libertés et de la dignité. Ces pacifistes avait déployé, avenue Hassiba Ben Bouali, vous voyez bien le symbole, une banderole incitant les passants à écrire, avec leurs propres mots, de belles choses sur l'Indépendance. Là aussi, la même technique policière bien huilée. On sait donc, une nouvelle fois, même si ce n'est pas nouveau, que le régime n'aime pas les foules en liesse. Sauf, bien sûr, quand il s'agit de football, car dans ce cas, il ne peut rien empêcher, tout en sachant que les rodéos de voitures en fête, ce n'est pas de la politique subversive ! On sait aussi que le régime a dilapidé la rente pétrolière, ses réalisations, même nombreuses, n'étant pas le meilleur avocat de ses échecs à répétition. Il aura beau magnifier et édulcorer le bilan de cinquante années de construction de châteaux en Espagne et de forteresses de sable, dans son solde de tout compte, le positif ne fait pas pencher la balance en sa faveur. Loin s'en faut. Pour autant, l'échec historique du régime ne doit en rien justifier cet exercice de pessimisme noir qui s'est emparé de la blogosphère et des forums sociaux. Le dénigrement du bilan du régime frise carrément l'auto-flagellation et l'antinationalisme chez certains Algériens du pays et de la diaspora. Beaucoup confondent en effet colonisateur français et régime algérien. Certains n'ont pas hésité à mettre dans la même balance du crime les morts de la décennie noire du terrorisme rouge et de 132 ans de colonisation ! Pis encore, d'autres ont estimé que le régime aurait tué plus d'Algériens que ne l'ont fait les maréchaux de la colonisation, les colons et l'armée le 8 mai 1945 ! De dépit en dérive, d'aucuns écrivent que les colons français auraient été plus «cléments» que les «colons» qui les ont remplacés en 1962. De ce point de vue, il ne resterait plus aux Algériens qu'à faire des excuses à la France coloniale, de lui demandé pardon de l'avoir combattue et chassée d'Algérie. Avec cet état d'esprit, ces Algériens, dont des binationaux, réfléchissent comme les promoteurs de la loi scélérate du 23 février 2005, sublimant les «aspects positifs» de la colonisation. De ce même avis, Larbi Ben Mhidi aurait été pire que Paul Aussaresses. Le maréchal Bugeaud plus humaniste que l'Emir Abdelkader et Cheikh Bouamama, un criminel de guerre comparé au maréchal de Saint-Arnaud. Cette vénéneuse dérive de pensée exprime un négationnisme à l'algérienne. Négationnisme historiquement injustifié, intellectuellement insupportable et moralement répréhensible. Cela dit, il faut le comprendre sans le justifier. Pour mieux voir que l'échec des pouvoirs successifs depuis 1962 réside dans l'incapacité à construire l'Etat-nation. Et dans cette propension à hypothéquer l'avenir des générations futures. Cet échec est visible dans l'immense béance entre l'Etat et la nation, cinquante ans après le départ du colonisateur.
N. K.

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