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Une réponse cinglante à l'injustice de la justice coloniale
Projection presse du long métrage «Zabana» à la salle El Mouggar
Publié dans La Tribune le 29 - 08 - 2012

La salle El Mouggar était marquée par l'effervescence des grands jours à l'occasion de la projection presse du long métrage Zabana. Réalisé par Saïd Ould Khelifa et produit par Laith Média, le Centre national d'études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre et de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). Le scénario est signé Azzedine Mihoubi, tandis que le personnage principal est interprété par Imed Benchenni, celui du compagnon de cellule Ali Zammoum par Khaled Benaïssa, son avocat maître Zerkal par Abdelkader Djerriou ainsi qu'une pléiade de jeunes comédiens algériens. La première scène du film s'ouvre sur l'attaque de la poste d'Oran en 1949, ensuite à travers l'enchaînement d'images de coupures de presse et de scènes de réunions de militants, de l'opération contre le garde forestier et d'autres scènes dans le maquis, les présents à la salle El Mouggar sont entraînés dans les principales péripéties du parcours du premier martyr algérien exécuté par guillotine.

Une œuvre sobre décrivant avec talent l'oppression judiciaire
Une grande partie du film est consacrée à la problématique de la sentence de la peine de mort prononcée contre les prisonniers politiques algériens et les remous que cela avait causé, tant dans la sphère politique française, qu'au niveau de la scène internationale dont les premiers martyrs sont Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradjj exécuté le 19 juin 1956.A cet effet, on voit sur grand écran, les débats qui avaient lieu au plus haut niveau de l'Etat colonial français soumis à la pression des politiciens et des propriétaires terriens coloniaux. Ainsi que le rôle prépondérant de François Mitterrand dans l'application de la peine de mort par guillotine. Le réalisateur a opté pour une approche sobre, privilégiant l'aspect humain sur celui des effets spéciaux coutumiers des films de guerre. Une technique qui se démarque encore plus de l'univers oppressant de la prison se traduisant par une parcimonie des dialogues et certaines qui tirent en longueur. Le moment le plus poignant du film est sans conteste les derniers instants du martyr digne devant la mort et surtout devant l'acharnement de ses exécuteurs qui sur ordre du président de la République française de l'époque avait décidé de poursuivre la sentence «jusqu'à ce que mort s'ensuive» malgré les cris de désespoir de son avocat dénonçant un «assassinat judiciaire». Il est à noter que le film se démarque en donnant un caractère plus humain aux militants de la cause nationale, avec leurs peurs, leurs doutes et aussi leur humour. Ainsi zabana dira dans le film «Je préfère mourir que d'être torturé, car j'ai peur de parler» et dans la scène finale on voit les compagnons de cellule de Zabana dont Ali Zaâmmoum, sangloter comme des enfants lorsque le martyr est mené à «la veuve».

Ode aux martyrs pour que vive l'Algérie libre et indépendante
Lors de la conférence de presse qui a suivi la projection et suite à un déluge de critiques de la part des journalistes, le réalisateur Saïd Ould Khelifa a souligné que : «C'est vrai que dans un film on a envie d'aborder tous les sujets et les différents aspects de la guerre de libération nationale. C'est humain. Mais dans ce film nous avons focalisé sur le personnage de Zabana et le procès injuste dont il a été victime. Le cas Zabana est étudié dans les cours de droit en tant qu'exemple d'erreur judicaire.»Le scénariste Azzedine Mihoubi ajoutera à ce propos : «Ce qui était important pour nous c'était de sortir de simples films révolutionnaires donnant l'avantage au fait de guerre spectaculaire, afin d'aborder la lutte armée à travers le point de vue de la réflexion et de démontrer les injustices de la “justice” coloniale à travers ses propres outils qu'elle utilise contre les combattants de la liberté, les réduisant à des hors-la-loi alors que c'était avant tout des résistants à une force coloniale» .A propos de certaines longueurs du film et les longs moments de silence, le réalisateur a expliqué qu'il voulait retranscrire l'atmosphère du monde carcéral, où les minutes sont comptées car elles sont très longues à passer, ensuite, l'événement se passe avant la bataille d'Alger qui avait créé une autre ambiance dans la prison. A propos des silences, il a souligné que Zabana était quelqu'un de très sage pour son âge et qui ne parlait pas beaucoup, et qu'il avait respecté ces traits de caractère. Sur le fait d'avoir fait participer des techniciens étrangers dont des Français dans l'équipe de tournage du film, Saïd Ould Khelifa, a annoncé que c'était juste pour répondre aux besoins du film et choisir les meilleurs dans le domaine. Il a tenu à préciser : «Quand on a filmé l'exécution, les techniciens étrangers pleuraient à chaudes larmes. Les différentes nationalités ont été gommées face à une réalité humaine. Tous les détails du film sont authentiques, Boualem, le gardien qui l'avait accompagné à la guillotine nous a raconté les derniers détails de son exécution. J'ai même le témoignage du propre fils du bourreau. L'émotion pendant le tournage de cette scène, était sincère dans toute l'équipe. C'était les moments les plus durs que j'ai vécus dans ma vie.»A propos de l'exclusion du film du précédent festival de Cannes, il a répondu que le Festival est souverain dans ses décisions, mais que c'est au spectateur de deviner pourquoi un festival nord américain a programmé le film alors qu'un festival français a refusé de le programmer.Concernant les lieux de tournage, le réalisateur a souligné qu'il avait fait le repérage sur les lieux même où ce sont déroulés les événements, il a regretté que ces lieux historiques soient laissés dans un délabrement total. Concernant les scènes se déroulant à la prison Serkadji, il a précisé que même s'il y avait eu toutes les autorisations pour tourner à l'intérieur de la prison, en accord avec la production, il avait opté pour la fabrication d'une réplique exacte de la prison avec des détails de l'époque qui n'existent plus aujourd'hui. Ils ont pu être reconstitués grâce à des photos d'archive.Les comédiens présents à cette avant-première, en l'occurrence Imad Benchenni qui a talentueusement incarné le personnage de Zabana et Abdelkader Bendjeriou qui a interprété celui de l'avocat Zerlal ont partagé avec les présents leurs sentiments suite à cette expérience.

L'art au service d'une jeunesse en manque de repères
Abdelkader Bendjeriou soulignera que : «Tout d'abord en tant que jeune algérien faisant partie d'une jeunesse qui ne croit pas trop en la cause nationale, mon premier souci était de transmettre aux jeunes qui verront le film, l'émotion et le sentiment profond de l'adhésion à cette cause que j'ai acquis grâce à ce rôle. Il n' y a pas que mon métier d'acteur, il y a aussi celui d'Abdelkader Djeriou en tant que jeune algérien, fruit de l'école algérienne, et qui a appris son métier en Algérie, sans aucune démagogie, je ne pouvais entrer a 100% dans l'interprétation de ce personnage si je n'avais pas réveillé cette fibre patriotique du plus profond de mon être.» Il a encore une fois insisté sur le fait que : «Mon souci est aussi que ces jeunes puissent s'identifier à ces héros et être à la hauteur de leurs sacrifices. Je voudrais qu'ils puissent, comme ils arrivent à s'identifier aux héros des productions américaines, être fiers aussi de s'identifier aux héros de notre révolution.» Avec la même franchise, Imed Benchenni confie aux présents qu'avant le tournage du film il n'avait pas beaucoup la fibre patriotique, à part lors des matchs de football. Mais, après la lecture du scénario, cela l'a complètement ébranlé et il a décidé de faire des recherches plus détaillées sur la personnalité de Zabana dans différents documents historiques. Il ajoutera : «Pendant les deux mois de tournage, j'ai été complètement plongé dans le contexte de l'époque et cela m'a permis en tant que jeune de me mettre à la place de ces jeunes qui ont défié le colonialisme. Je voudrais préciser qu'avant ce tournage on avait compris le sacrifice de ces martyrs mais on ne l'avait pas ressenti au plus profond de nous. Grace à ma participation au film j'assimile mieux leur combat et cela m'a surtout permis de mieux connaitre l'histoire de la lutte de ces militants pour l'indépendance de l'Algérie dont certains je n'en avais jamais entendu parler auparavant.»
S. A.

Lettre d'Ahmed Zabana à ses parents
Prison civile d'Alger, 19 juin 1956
Mes chers parents, ma chère mère
Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu'il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n'a pas de fin et la mort pour la patrie n'est qu'un devoir.
Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l'être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi.
Enfin, recevez les salutations d'un fils et d'un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu'à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu'à tous ceux qui partageront votre peine.
Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être Equitable.
Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur
H'mida*
*Surnom affectueux d'Ahmed Zabana


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