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«L'engazonnement est une technique simple qu'on maîtrise»
L'EVSM pressentie pour la réfection de la pelouse du stade 5-Juillet
Publié dans La Tribune le 22 - 12 - 2012


Photo : Riad
Par Samir Azzoug
L'Entreprise de viabilisation de Sidi Moussa (EVSM) espère prendre en charge la rénovation de la pelouse du stade 5-Juillet. «Nous avons eu connaissance de la décision du ministre de la Jeunesse et des Sports de fermer le stade en avril ou mai prochain pour la rénovation de la pelouse. On sait également que les entreprises nationales seront prioritaires dans ce marché. On attend juste que le ministère prépare son plan de charge et lance un appel d'offres pour soumissionner», annonce Mme Drareni Nassima, chargée de communication de l'entreprise. Le 14 novembre 2012, un match amical opposant l'équipe nationale, algérienne à son homologue de Bosnie-Herzégovine, pour célébrer le 50e anniversaire de la création de la Fédération algérienne de football (FAF), a provoqué l'indignation générale. Non pas à cause de la défaite des poulains de Vahid Halilhodzic par un but à zéro, mais bel et bien pour l'état jugé «catastrophique» -y compris par le ministre de la Jeunesse et des Sports- du terrain de jeu. L'indignation a pris une telle ampleur qu'au lendemain de la rencontre, le directeur de l'Office du complexe olympique (OCO) Mohamed-Boudiaf ( 5-Juillet) est limogé. Le 18 novembre, soit quatre jours après le match amical, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) rend public un communiqué cinglant. «Les conditions déplorables dans lesquelles s'est déroulé le match Algérie-Bosnie, conséquence du très mauvais état de la pelouse, sont révélatrices de négligence dans la gestion du dossier relatif à l'engazonnement du stade 5-Juillet par la direction de l'OCO et ce, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour la prise en charge de cette opération. Compte tenu de cette situation, le ministère de la Jeunesse et des Sports décide de remplacer le DG de l'OCO par Kara Youcef et ce, à titre intérimaire.» Et d'ajouter qu'il a été décidé le «lancement d'une expertise afin de faire toute la lumière sur ce dossier, nonobstant la décision prise par le ministre lors de sa première visite de travail au stade du 5-Juillet le 30 octobre 2012, de procéder à la reprise de l'opération d'engazonnement, selon les standards internationaux».

Mais pourquoi tout ce branle-bas de combat pour une pelouse dégradée ?
La réponse est à chercher dans le temps et les modes de gestion du stade 5-Juillet. Tout d'abord, il est utile de rappeler que ce stade emblématique (au niveau national) a été inauguré en 1972. Le complexe olympique avec son terrain en gazon synthétique était l'infrastructure phare du sport national. La pelouse naturelle est installée au début des années 1980. Ce stade avait accueilli en
1990 des rencontres de la Coupe d'Afrique des Nations (dont la finale) sans incidents. C'est depuis 1995 que les problèmes du
terrain du 5-Juillet ont commencé à inquiéter. Après plusieurs opérations de rafistolage, en 2008, le choix des gestionnaires du stade se porte sur l'entreprise hollandaise spécialisée dans le revêtement de terrains de football, de renommée internationale, Queen Grass. Montant de la réfection du terrain :
110 millions de dinars (près de 1,3 million de dollars). Fermée durant près de trois années en raison de ces travaux (la réfection du
terrain plus quelques autres travaux sur les équipements et gradins), en 2012 la pelouse est toujours impraticable. Alors, l'entreprise qui a réalisé la réfection de stades aussi mythiques que l'Old Trafford de Manchester United ou le San Siro de Milan a-t-elle failli à sa tâche ? Le désormais ex-DG de l'OCO, Noureddine Belmihoub, est catégorique, à la veille de son limogeage, il déclarait que la société néerlandaise avait failli et allait être poursuivie en justice. Du côté de Queen Grass, on est tout aussi catégorique. «Si le gazon du stade 5-Juillet est dans un mauvais état, c'est à cause du défaut d'entretien», rétorquait un de ses dirigeants. En attendant l'enquête diligentée par le MJS, les pronostics sont partagés entre la responsabilité de l'OCO et celle de Queen Grass.

Le 5-Juillet, une affaire de «bricolage en surface»
«Le problème du terrain 5-Juillet ne date pas d'hier. En 1992 déjà, un rapport établi par un de nos collègues signalait des lacunes importantes au niveau du système de drainage des eaux», affirme Mustapha Djelakh, chargé de la production au département des espaces verts de l'Evsm. «On avait remarqué que la base du terrain en tartan qui était à l'origine n'a pas été enlevée. On a construit un système de drainage inadapté par-dessus. Le diamètre des drains n'était pas conforme. En plus, l'invasion du gravier et du sable dans ce système a fini par le rendre complètement inefficace», explique-t-il, déplorant que les différentes opérations de réfection n'étaient que du «bricolage en surface».
Mme Ziani Somia, ingénieur en biologie, travaillant dans le même département de l'entreprise qui réalisa dès 1972 la réplique du stade 5-Juillet (le stade annexe) en «chiendent» renchérit : «Il y a aussi un problème au niveau du choix de la terre végétale. C'est une terre argileuse qui présente des lacunes au niveau de la perméabilité.» Pour ce qui est de la qualité du gazon, cette dernière affirme que «ça, ce n'est pas un problème.
Le choix de la qualité du gazon se fait selon le climat. Je vous rappelle que c'est l'Evsm qui a procédé à l'engazonnement et assuré l'entretien pendant une quinzaine d'années du terrain du stade du Crepsm (le Centre de regroupement et de préparation des équipes sportives militaires) de Ben Aknoun, à Alger. Il est à quelques centaines de mètres du 5-Juillet, et on n'a pas eu de gros problèmes à ce niveau».

L'engazonnement, une technique simple
«Je ne comprends pas pourquoi toute cette polémique autour de l'engazonnement des terrains de foot !», s'étonne Mustapha Djelakh. «Il ne s'agit pas d'une technique à la pointe de la technologie qui nécessite un savoir-faire extraordinaire. Ce sont des techniques simples à connaître et qu'on maîtrise», poursuit-il. Les étapes de l'opération de pose d'une pelouse naturelle sont énumérées ainsi par Mme Ziani, la biologiste : «Il s'agit d'abord de l'installation d'un système de drainage adapté formé de drains, de buses et de plusieurs couches de gravier. Ensuite, vient la pose de la terre végétale traitée conformement à la qualité et aux besoins du gazon et avec une bonne qualité de perméabilité. Et, enfin, le semi des graines de gazon. Pour avoir une bonne pelouse, il est impératif d'assurer une période d'entretien d'une année avant qu'elle soit utilisée. C'est une condition importante pour la qualité et la durée de vie de cette pelouse.» «Une opération d'engazonnement d'un terrain de football coûte entre 60 et 70 millions de dinars», précise M. Djelakh.
Si les techniques d'installation et d'entretien des pelouses naturelles au niveau des terrains de football sont aussi élémentaires et maîtrisées, pourquoi donc celle du stade 5-Juillet défraye toujours la chronique ?

Des problèmes de gestion et d'autres d'ordre culturel
Le chargé de production de l'Evsm, entreprise qui compte à son actif la réalisation de l'engazonnement d'une vingtaine de stades sur le territoire national et autant d'années d'expérience dans le domaine, évoque plusieurs facteurs liés généralement à la gestion mais aussi d'ordre culturel est-on tenté de dire. «Le stade 5-Juillet de par son importance est toujours sous les feux de la rampe.
On prend rarement le temps de laisser faire les travaux selon les normes. Dès qu'on voit la pelouse verte, les médias et politiques imposent l'ouverture du terrain.
Si on ne laisse pas le temps nécessaire au gazon pour tenir, on n'aura jamais un stade de qualité», insiste Mustapha Djelakh.
Il rappellera par ailleurs, que le gazon est une matière organique, une plante qui a un seuil de résistance à respecter. «J'ai vu le match face à la Bosnie et constaté que le gros des problèmes de la pelouse se concentrait sur deux parties du terrain. Au centre essentiellement et sur un côté du terrain», analyse-t-il. Pour ce spécialiste des plantes, «il est inadmissible qu'on organise des concerts avec la scène et des spectateurs sur la pelouse. Aucun gazon au monde ne supportera cette pression. Et puis, dans l'idéal, un bon terrain de gazon naturel ne devrait être occupé que deux à quatre heures par semaine. Or, à ma stupéfaction, j'ai même vu de la fantasia et des chevaux galoper sur la pelouse du 5-Juillet», s'offusque-t-il.

L'entretien, la grosse problématique
Sans trop s'attarder sur le cas de ce stade «star» des terrains de jeu algériens, M. Djelakh déplore l'attribution de l'engazonnement de certaines surfaces sportives à des entreprises «qui n'ont rien à voir avec le domaine». Il citera entre, autres le cas du complexe sportif de Sidi Moussa. «Au départ, ce centre devait accueillir trois répliques de terrains de jeu, dont deux en gazon naturel et une autre en tartan. L'une des pelouses engazonnée était une catastrophe et cela dès son installation. Ils ont mis du mauvais sable et c'était impossible de le récupérer. Au final, il a été transformé en tartan et il ne reste qu'une seule pelouse naturelle», informe-t-il. Il évoquera également la «grosse problématique» de l'entretien des pelouses naturelles des terrains de football. Rappelant encore le caractère organique du gazon, M. Djelakh déplore que cet aspect essentiel à la survie de la pelouse ne soit pas pris «très au sérieux» par les gestionnaires de ces espaces. «La pelouse à besoin d'arrosage, de tonte, de roulage du terrain, de traitement phytosanitaire, etc.
Ce sont des opérations primordiales. Et il faut des gens formés pour assurer ce travail. Or, généralement, les dirigeants des stades se contentent d'une pelouse installée, le reste ils n'en ont cure», regrette-t-il. Il affirme qu'à des directeurs de stades engazonnés par l'Evsm, l'entreprise a proposé l'entretien de ces surfaces à raison de 1 million de dinars par mois, sans suite. «On a même proposé que les gestionnaires du stade désignent une ou deux personnes auxquelles nous sommes prêts à assurer une formation. Mais, généralement, ils refusent.»

Tahmi accorde trois mois de délai de réalisation pour la future pelouse du 5-Juillet
Dans l'une de ses sorties médiatiques, le ministre de la Jeunesse et des Sports avait déclaré (le 30 octobre 2012) ne plus faire confiance aux entreprises étrangères. «Je vous annonce que ce sera une société nationale qui s'occupera des travaux de réfection de la pelouse du stade 5-Juillet. Regardez les pelouses de Tchaker de Blida et de Constantine qui sont bonnes. Donc, on a des compétences chez-nous», avait-il annoncé. Sans la citer, le MJS vise donc l'Evsm qui a réalisé ces travaux. Seulement, lors de la même intervention, Mohamed Tahmi avait planté le décor pour la future entreprise de réalisation : «Nous allons entamer, dès maintenant, les procédures relatives à cette opération. Si tout est prêt, les travaux débuteront, s'il le faut, le lendemain de la finale (de la Coupe d'Algérie) et ne devraient pas dépasser les deux ou trois mois.» L'Evsm sera-t-elle poussée au bricolage ?

EVSM, un savoir-faire avéré en matière d'engazonnement des stades
L'entreprise de viabilisation de Sidi Moussa (Evsm) est l'excroissance d'un bourgeon jeté par l'ex-DNC en 1974. Il s'agit du département «Espaces verts» issu de l'Ugev. L'Evsm est créée le 20 février 1982 à l'issue de la restructuration de l'ex-DNC-ANP. Aujourd'hui, même si l'entreprise verse plus dans les activités de travaux publics dans les chantiers du sud du pays, l'activité espaces verts reste importante avec 110 employés et une pépinière de plus de 4 hectares. En 2011, elle a produit quelque 600 000 plantes qui regroupent 150 espèces différentes. En plus de l'aménagement d'espaces verts et de jardins botaniques, l'Evsm est passée maitre dans l'engazonnement des terrains de football. Selon le chargé de la production au département espaces verts de l'entreprise, Mustapha Djelakh, la première opération d'installation de pelouse naturelle a été effectuée dans le stade de Relizane avant 1990. «Depuis on a réalisé une moyenne de deux stades par an», se félicite-t-il. Aujourd'hui, l'Evsm compte à son actif la mise en place de pas moins d'une vingtaine de pelouses naturelles sur autant de stades algériens. Il s'agit de celui de Relizane, de Bouakeul et les Castors à Oran, du 17-Juin à Constantine, d'Amizour à Béjaïa, du stade de Batna, d'Aïn Beïda, de Djelfa, Biskra, Méchéria, Boumerdès, de Rouiba et trois autres à Skikda.
L'Evsm a également engazonné les stades de la 5e région militaire de Constantine, celui du Crepsm de Ben Aknoun, de l'Emeps de Delly Brahim sans oublier le stade de Blida. «Les dernières réalisations d'engazonnement sont les stades de Koléa (livré en 2006-2007) et deux autres à Tlemcen, dont celui de Lala Seti livré en 2010», énumère M. Djelakh. Actuellement, pour un meilleur entretien de ces surfaces de jeu, l'Evsm ne dispose pas d'un espace pour installer une gazonnière. Un lot de terrain pour planter du gazon et ainsi pouvoir remplacer plus facilement les parties de terrain abimées en procédant simplement par le changement direct des surfaces détériorées.


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