La 29e biennale du foot africain se termine sur un goût d'inachevé. Malgré l'entière satisfaction du président de la CAF, le bilan n'est pas aussi lumineux. Sur le plan technique, la compétition a été franchement en dessous des attentes. Le tournoi a été entamé avec des confrontations d'un niveau tout juste moyen, voire médiocre. Sans aucune exception, les matchs du premier tour ont terriblement manqué de piquant. Péchant par excès de prudence, toutes les sélections ont visiblement évolué avec la crainte d'encaisser des buts. Le jeu, souvent concentré au milieu de terrain, s'est caractérisé par des interventions physiques à la limite du fair-play. Chaque camp défend hardiment sa cage sans trop se soucier des qualités techniques et tactiques de la prestation offerte. Beaucoup de rencontres de cette phase se sont soldées par un score nul ou des succès étriqués par la plus petite marge. Peu de buts ont été inscrits. Le spectacle était absent. Cela justifie peut-être l'absence du public. Hormis les rencontres du pays organisateur, toutes les autres se sont déroulées devant des gradins clairsemés. L'affluence a été l'un des points noirs de cette édition. Toujours concernant le premier tour, rares sont les empoignades qui se sont élevées au rang de la prestigieuse compétition. On retiendra à ce sujet, le match -il est vrai, sans enjeu et sans pression- des Fennecs face aux Eléphants ivoiriens où l'on eu droit à de très belles phases de jeu avec à la clé quatre jolies réalisations, deux pour chaque team. Les erreurs d'arbitrage, très nombreuses au premier tour, ont aussi gâté cette entrée en la matière. Des penalties non-sifflés, des tacles dangereux restés sans sanctions et des buts valables refusés, techniciens et athlètes ont été nombreux à se plaindre du manque d'expérience des directeurs de jeu. D'autres ont carrément dénoncé le parti pris ou la complaisance de certains arbitres. Bonne note : la CAF a exprimé ses excuses à l'endroit des équipes lésées par ce type de décisions. Même si les regrets de la Confédération ne changent absolument rien aux verdicts prononcés, il y a de l'élégance dans cette manière de reconnaître le tort causé. Cependant, les spectateurs ont eu la joie de découvrir des outsiders qui pratiquent du bon foot comme le Cap-Vert ou le Burkina Faso. Il a fallu attendre les quarts et demi-finales pour voir des rencontres d'un niveau acceptable. Nigeria - Côte d'Ivoire, en quart de finale, était une de ces belles affiches qui ont honoré toutes leurs promesses. Des stars vieillissantes, mais toujours combatives, face à des Aiglons, pleins de fougue et de jeunesse, ont offert un beau spectacle aux férus du ballon rond, au bout duquel les coéquipiers de Didier Drogba, partis favoris, ont été forcés à faire leurs adieux. Le Ghana et le Burkina Faso, en demi-finale, ont aussi animé une magnifique partie de football. Bance et ses camarades burkinabés ont administré une leçon de réalisme et de combativité au Black Stars qu'ils ont éliminé contre les pronostics des bookmakers. Le match de classement, qui opposera le Ghana au Mali, s'annonce intéressant. L'ultime rencontre, qui mettra aux prises le Burkina Faso et le Nigeria, est aussi pleine de promesses. Les Etalons du coach Paul Put ont, cette fois-ci, la sympathie des observateurs. Les Green Eagles ont séduit par leurs bonnes prestations face à la Côte d'Ivoire et au Mali. A priori, cette finale, inédite, ne manquera pas de mordant. Pour conclure, on citera quelques ratés des organisateurs sud-africains qui ont pourtant abrité avec beaucoup de succès le Mondial 2010. Lors du second match de l'Algérie face au Togo, il a fallu arrêter la partie un quart d'heure durant pour réparer les bois ! Une suspension relativement longue qui a refroidi le débat. La pelouse (sablonneuse !) de Nelspruit, qui a accueilli beaucoup de rencontres décisives, a éreinté les joueurs qui s'y sont produits. En somme, la CAN-2013 a laissé les fans du foot africain sur leur faim. K. A.