Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, Amara Benyounès, a procédé hier au lancement officiel des travaux de fermeture «progressive» de la décharge d'Ouled Fayet, à l'ouest d'Alger. Une fermeture progressive qui s'étalera sur 20 mois pour des considérations purement techniques, selon les propos utilisés par le directeur de l'environnement de la wilaya d'Alger. Purement techniques parce qu'il ne s'agit pas de difficultés en relation avec le transfert des ordures vers un autre site, en l'occurrence le site d'enfouissement technique de Hamici (du côté de Koléa à Tipasa), mais tout simplement parce que le terrain tel qu'il est actuellement ne pourrait répondre aux conditions nécessaires pour la réalisation d'un parc citadin. Un parc urbain qui sera attaché au parc des Grands Vents dont l'ouverture est prévue incessamment. «Le terrain a besoin d'être équilibré, plus précisément surélevé, et cela en continuant à y déverser des ordures mais dans le respect total de normes techniques bien définies», a affirmé le ministre. Et ce dernier d'insister sur le fait que ce qui est arrivé jusque-là au niveau du site est une «catastrophe écologique». Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une décharge publique et que cela donc est chose inévitable mais tout simplement parce que les gens chargés de la gestion de la décharge ont mal assuré leur travail : «C'est la faute aux gens qui ont été chargés de la gestion de cette décharge. Ils l'ont mal gérée.» C'est pourquoi, poursuit le ministre, «ce qui est arrivé ne doit jamais se reproduire à l'avenir. Ça ne doit jamais se répéter». Et d'insister encore : «Il est hors de question que le centre de Hamici soit géré de cette manière.» Donc, pour la journée d'hier, une journée bien difficile pour le ministre et la délégation qui l'a accompagnée sur place, entre cadres du ministère et journalistes chargés de la couverture de l'événement, c'est le point de départ d'un long processus visant à satisfaire une demande citoyenne, qui dure depuis plusieurs années. Celle-ci consiste à réhabiliter les habitants des deux communes d'Ouled Fayet et Baba Hassen dans leur droit à respirer l'air sain et mener une vie normale, loin des saletés dégagées au quotidien par la décharge. Ce sera chose faite, et très rapidement, a assuré le ministre: «D'ici l'été prochain, toutes les nuisances vont disparaître. Il n'y aura ni mauvaises odeurs ni fumées. Les habitants des deux communes d'Ouled Fayet et de Baba Hassen pourront enfin ouvrir leurs fenêtres et respirer de l'air sain». Dans 20 mois, la surface réhabilitée se transformera en parc citadin, au grand bonheur des populations locales. D'ici là, une partie des ordures continuera à être déversée au niveau de ce site d'Ouled Fayet et le reste au niveau du site de Hamici. Deux autres sites d'enfouissement techniques seront ouverts ailleurs. La gestion, insiste le ministre, se fera de manière tout à fait différente de celle constatée au niveau de la décharge d'Ouled Fayet. «Le ministre a décidé que la gestion sera confiée à des professionnels du domaine. D'ailleurs un cahier des charges est élaboré et un appel d'offre sera lancé pour la gestion du site de Hamici. Des discussions sont en cours avec des entreprises spécialisées en la matière», assure un cadre du ministère. Pour rappel, la décharge d'Ouled Fayet occupe un espace de 42 ha. Beaucoup plus vaste que celle d'Oued Smar, aujourd'hui fermée et qui était de 30 ha. Une enveloppe de 1, 346 milliard de dinars est dégagée pour les travaux de fermeture. Entre les dépenses de fermeture et celles de la construction du parc citadin, le budget alloué est de 1,9 milliard de dinars. Des chiffres donnés par le ministre lui-même.