Après six ans de travaux de restauration, le Musée national du Bardo a été officiellement inauguré, jeudi dernier, par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. En effet, c'est après une longue et minutieuse restauration, ayant couté 190 millions de dinars, que le Bardo fait peau neuve à l'occasion du Mois du patrimoine. La ministre a aussi inauguré par la même occasion la première exposition de l'établissement intitulée «Chronique d'une restauration». Regroupant un grand nombre de photographies, l'exposition revient sur l'état du musée avant le lancement des travaux et explique les différentes étapes de ce projet réalisé sous l'égide de l'architecte Abdelhakim Hameg. Rappelons que ce projet a été réalisé sous forme de chantier-école, ce qui a également permis la formation de restaurateurs. Relevant de l'ordre de l'urgence, la restauration du monument est intervenue surtout en raison des problèmes d'humidité ayant détérioré l'établissement, à fait savoir la conservatrice du musée, Mme Fatima Azzoug. «Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de prise en charge des monuments historiques initié par le ministère de la Culture», a-t-elle précisé. Lancé en 2006, ce projet a été entamé à l'issue d'une étude ayant duré trois ans, avant que les équipes de restaurateurs ne s'attaquent au travail de rénovation. Selon la conservatrice du Bardo, la restauration s'est déroulée sur trois phases à savoir : restauration du musée, étude de la scénographie, qui sera réceptionnée dans quelques mois. Pour ce qui concerne la troisième phase, elle portera sur l'aménagement des parties extérieures, et elle est prévue pour l'année prochaine. Cette partie inclus les jardins. Par ailleurs, les travaux de restauration ont également permis la découverte d'un grand nombre d'objets archéologiques et espaces enfouis, comme l'indique l'exposition. En effet, d'anciennes constructions en sous-œuvre ont été découvertes par les restaurateurs. Les fouilles en tranchée, réalisées dans le cadre des travaux de drainage, ont dévoilé d'anciens niveaux de cours et des systèmes d'évacuation (caniveaux en pierre, buses et avaloirs en terre cuite). Les restaurateurs ont également mis au jour un ancien four, des vestiges de murs, des voûtes sous le carrelage et un bassin originel. Datant du XVIIIe siècle, le Musée du Bardo était à l'origine un «Dar Fahs», résidence secondaire à Alger appartenant à de riches commerçants ou de hauts fonctionnaires de l'administration sous la régence ottomane, comprenant, également, des jardins luxuriants du domaine de Mustapha Pacha. La restauration du Bardo, monument historique depuis 1985, l'année où il a été inscrit sur la liste du patrimoine national, avait été engagée pour mettre en valeur l'aspect de cette villa par la restauration des éléments architecturaux typiques, comme les portes, les voûtes, les colonnes en marbre, les planchers, les faïences ainsi que les fontaines et bassins. W. M.
