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La haine en héritage
Publié dans La Tribune le 25 - 05 - 2013

Il fallait être un peu naïf d'attendre de la «presse mainstream», comme on dit, qu'elle réservât quelques modestes espaces au documentaire poignant sur l'affaire des moines de Tibhirine, diffusé jeudi en fin de soirée sur France 3. Fruit de plusieurs années d'investigations menées avec un grand professionnalisme, le documentaire de Malik Aït-Aoudia et Séverine Labat revient sur un drame sur lequel il fallait tôt ou tard lever un voile impudique. Un voile qui n'aura pas été seulement impudique, tant les milieux particulièrement actifs qui s'étaient emparés du drame le firent avec un cynisme d'une rare abjection. Parce que la vérité vient d'être courageusement «exhumée» par deux réalisateurs qui, visiblement, s'étaient pris de passion pour les sept moines sauvagement décapités moins de deux mois après leur enlèvement, les intellectuels faussaires et les ONG qui prenaient plaisir à cultiver le «qui-tue-qui» avaient là une occasion en or d'accomplir un devoir de repentance. Ils sont en ce moment très préoccupés à travestir la vérité sur la Syrie et à lui inventer de continuels massacres de civils commis par... le régime, bien sûr. Mais passons.
Mars 1993, dans une Algérie incertaine en pleine guerre contre les islamistes sanguinaires, le GIA frappe un grand coup, qu'il avait préparé pour avoir un retentissement mondial. D'après les témoignages, l'idée trottait depuis un certain temps déjà dans la tête de Zitouni, l'«émir» national du sinistre GIA. En enlevant, en pleine nuit, les sept moines cisterciens du monastère de Tibhirine, dans la montagne non loin de Médéa, les ravisseurs visaient à introduire dans la relation algéro-française un élément de doute, d'opposition, un contentieux qui allait de fait l'alourdir pendant plusieurs années. En France, les centres de décision n'étaient pas sur la même longueur d'onde et géraient dans un incompréhensible cloisonnement l'affaire. En Algérie, le peuple n'était plus dupe de l'origine des assassinats qui avaient commencé à prendre pour cibles des civils innocents, malgré la confusion entretenue par les partisans du FIS et dont le but était de faire porter le chapeau à l'armée algérienne, spécialement la branche des services de sécurité et du renseignement. La trame et le fil de l'événement, admirablement reconstitués par le documentaire, évacuent, certes, les derniers doutes qui pouvaient subsister encore dans certains esprits 16 ans après le drame. Mieux, les témoignages poignants des rescapés de l'enlèvement et ceux de ses commanditaires et exécutants donnent un sens, pour les uns à la fraternité universelle, pour les autres à la haine assumée en héritage monstrueux. Le GIA savait qu'en s'en prenant à une communauté chrétienne respectée et aimée de la population locale, il allait profondément choquer et accroître le sentiment de terreur qu'il voulait partout inspirer. Un chef terroriste repenti (Belhadjar) croit s'en laver les mains et s'en sortir à bon compte en mettant en avant les mises en garde de son organisation invitant les étrangers à quitter l'Algérie sous peine d'être tués. Comme si, dans un combat à la loyale, fût-il mené sous couvert de la religion, il pouvait être permis de prendre en otage des vies humaines qui refusent toute forme d'implication, en dehors d'une charité chrétienne dont on retrouve l'équivalent dans l'islam. Christian de Chergé, moine de Notre-Dame de l'Atlas dont il était le prieur, avait senti puis vu venir le drame.
Sa réponse anticipée et prémonitoire aux propos froids d'exécutants complices de Zitouni est contenue dans une lettre-testament qu'il avait rédigée fin décembre 93-début janvier 94.
Un texte d'une densité remarquable et d'un magnifique courage : «S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui- d'être
victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays.
(...) Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes, laissées dans l'indifférence de l'anonymat (...) Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre. Elle n'en a pas moins non plus. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l'Islam qu'encourage un certain islamisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes. L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme (...)
AMEN ! Inch'Allah !»
A. S.


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