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La Libye face à ses démons et ceux du terrorisme
Les tensions et l'insécurité s'exacerbent dans le pays
Publié dans La Tribune le 02 - 08 - 2013

La Libye est sur le fil du rasoir depuis la révolte de 2011 qui a mis fin au règne de Kadhafi. Le pays flirte avec la guerre civile et n'arrive toujours pas à se remettre sur pieds pour reprendre la voie de l'unité, la stabilité et la sécurité.
Les rebelles d'hier sont devenus des miliciens aujourd'hui et chaque milice à son combat. Autonomes, ces milices, lourdement armées, n'obéissent qu'à leurs commandants. Et même si la plupart se sont engagées à soutenir le gouvernement, ça ne les empêche pas de brandir leurs armes si d'aventure les responsables prenaient une décision qui ne les agréait pas.
Ça été le cas avec la loi devant chasser du pouvoir tous les anciens kadhafistes. Décidés à «nettoyer» l'administration de toute trace de Kadhafi, les milices avaient décidées, début mai dernier, de mettre la pression sur les autorités. Ni une ni deux, les miliciens ont pris leurs pick-up armés de canons antiaériens, et sont partis encercler les ministères de la Justice et des Affaires étrangères en déclarant qu'ils ne quitteraient pas les lieux jusqu'à ce qu'ils aient obtenus les garanties que le pays sera «épuré».
Le siège a duré plus de dix jours, sans que le gouvernement ne puisse faire quoi que ce soit, si ce n'est essayer d'arrondir les angles pour préserver choux et chèvre. Et les milices ont fini par avoir gain de cause.
Le 5 mai, le Congrès général national (CGN), le parlement libyen, la plus haute autorité politique et législative du pays, votera la loi sur l'exclusion politique des anciens collaborateurs du régime de Mouammar Kadhafi. Même si les élus qui le soutenaient étaient peu nombreux, le texte recueillera toutefois 164 voix contre 4 et consacrera l'épuration dont la première victime expiatoire tombera bien avant le vote et ça sera un des héros de la révolte, Mohamed al-Megaryef, le président du parlement libyen, qui a remis son tablier bien avant le vote de la loi.
Pour paradoxale qu'elle paraît, cette démission illustre toutefois admirablement l'incohérence de la transition en Libye.
Al-Megaryef, 72 ans, a été pendant trente ans l'ennemi public numéro un du régime Kadhafi. Pourquoi a-t-il donc démissionné ? Parce qu'il tombe sous la loi de l'épuration qui chasse de la vie politique quiconque ayant occupé de hautes fonctions durant les 42 années de pouvoir de Kadhafi. Or, le président du CGN a été ambassadeur en Inde au début des années 1980. Et même s'il a démissionné de son poste pour créer le principal mouvement d'opposition à l'ancien maître de la Libye, il ne sera pas pour autant à l'abri de la nouvelle loi. Aussi, a-t-il décidé d'anticiper en quittant dignement son poste, avant d'en être chassé. «Tout le monde doit s'assujettir à la loi, par respect de la légalité et de la démocratie, et je vais être le premier à me conformer à la loi», a-t-il déclaré devant les députés juste après le vote du texte voulu par les milices révolutionnaires. «Je m'en vais la tête haute et la conscience tranquille», avait ajouté
M. Al-Megaryef qui n'a pu s'empêcher de retenir ses larmes. Mais le CGN comme les autorités qui croyaient qu'avec cette énième concession faite aux miliciens, ils allaient les amadouer, faute de parvenir à les désarmer, déchanteront bien vite. Certes, les plus importantes milices ont respecté leur engagement et levé le siège des ministères. Mais d'autres, irréductibles, ont refusé de rejoindre leurs bases et déclaré qu'ils maintiendront leurs positions jusqu'à la démission d'Ali Zeidan et l'«épuration» des ministères. Elles finiront par faire une autre victime en la personne de Mohamed Al-Barghathi, le ministre de la Défense, qui avait annoncé, début mai puis fin juin dernier, sa démission en signe de protestation contre les «assauts contre la démocratie». Le message était adressé aux miliciens qui encerclaient les ministères de la Justice et des Affaires étrangères. «Je me trouve contraint, malgré l'opposition de mes collègues ces derniers jours, de présenter ma démission volontairement et sans hésitation […]. Je n'accepterai pas que la politique soit exercée par la force des armes dans notre nouvel Etat», avait déclaré le ministre lors de la première annonce de sa démission qui, finalement, a pris effet fin juin dernier.
Même si ce n'est pas leur but -ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions-, les milices et ceux qui les soutiennent, ont fini par asseoir l'instabilité et l'insécurité qu'ils alimentent par leurs actions et leur refus de la moindre concession pouvant contribuer à aboutir à un consensus, même a minima, qui permettrait au pays de se remettre sur les rails du développement.
La Libye n'en finit pas de compter ses victimes. La violence est devenue quotidienne. Elle a même atteint un pic fin juillet dernier avec l'assassinat par balle, le 26 juillet dernier, de l'avocat et militant politique de premier plan Abdelsalam Al-Mosmary, à sa sortie de la mosquée, à Benghazi, la capitale de la Cyrénaïque et berceau de la révolte libyenne.
Al Mosmary qui a été un des premiers militants ayant manifesté contre le régime de Kadhafi, dénonçait la présence des milices armées dans les rues et était farouchement opposé aux Frères musulmans. Quelques heures après l'attentat contre le militant, la première du genre, deux officiers de l'armée seront également visés par des actes terroristes.
La violence ne s'arrêtera pas. Deux jours plus tard, deux bombes exploseront sur l'esplanade du palais de justice où se rassemblaient les premiers manifestants contre le régime du dictateur libyen. L'attentat fera treize blessés. Quelques heures après ce dernier attentat, des affrontements éclateront entre un groupe armé et des soldats.
La violence engendrera la violence. A Syrte, dans le centre du pays, une brigade de l'armée accrochera un groupe armé.
Le bilan sera de deux morts et quatre blessés.
Les tueries et l'insécurité finissent par faire descendre les citoyens libyens dans la rue. Benghazi verra d'importantes manifestations. Les milliers de manifestants qui descendront dans les rues, dénonceront l'incapacité des partis politiques de mettre fin à l'insécurité et accuseront les Frères musulmans d'être derrière l'attentat contre Al Mosmary et d'être responsables de l'instabilité et l'insécurité en Libye. Des manifestants iront même jusqu'à commettre des actes de vandalisme en s'attaquant aux locaux des deux principaux partis : le Parti pour la justice et la construction (PJC), bras politique des Frères musulmans libyens, et son rival, l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale), qui sont accusés de manipuler les milices, empêchant la formation d'une armée et d'une police professionnelles. «Nous voulons la dissolution de tous les partis. Ils sont la cause de tous nos problèmes. On doit adopter une Constitution, puis une loi organisant la vie politique, avant de permettre aux partis d'exercer», dira un manifestant à Tripoli.
Et c'est là toute la problématique :
établir les priorités et désigner qui s'en chargera. L'actuel gouvernement a montré ses limites. Avec la montée de la violence, le Premier ministre libyen, Ali Zeidan, a annoncé, le 29 juillet dernier, un changement de gouvernement, l'objectif étant de sortir le pays de la crise politique qui s'était aggravée les derniers jours avec les violences inouïes qu'a connu le pays. Mais deux jours plus tard, M. Zeidan reviendra sur sa décision, sans pour autant apporter une solution à l'insécurité qui ne cesse de prendre de l'ampleur et de s'étendre, plongeant de plus en plus le pays dans l'incertitude. Car, tant que la Libye n'a pas érigé des institutions fortes et un
Etat bien assis, l'instabilité perdurera.
Une armée et une police structurées et organisées sont plus que nécessaires pour sécuriser le pays et lui permettre de faire repartir sa machine productive, notamment la production pétrolière qui a chuté dernièrement de 70%, tombant à 330 000 barils par jour (bpj), parce que des milices ont fermé les terminaux d'exportation dans les ports d'Es Sider, Ras Lanouf, Marsa al Brega et Marsa al Hariga. Il ne suffit pas de plaire aux milices en votant une loi d'épuration ou de déclarer le Sud de la Libye zone militaire pour sécuriser le pays. Avec plus de 4 000 km de frontières terrestres, impossibles à surveiller et contrôler en l'absence d'une armée moderne et professionnelle, un important arsenal entre des mains qui n'obéissent à aucune loi si ce n'est la leur et des groupes terroristes de plus en plus mouvants, surtout après les revers qu'ils ont connus au Mali, il y a de forte chance que le sud libyen devienne une base arrière du terrorisme, s'il ne l'est déjà.
H. G.


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