Guendouz : «Le Maroc était venu pour prendre sa revanche» La série des matchs inoubliables de la sélection des Fennecs reprend. Elle coïncide, cette fois, avec le déroulement de la CAN 2010. Le journal se propose de revenir sur quelques matchs ayant marqué les esprits. On a choisi de démarrer ce tour d'horizon des matchs de l'EN par la fameuse CAN 80 et le début de la grande épopée des Verts avec les Madjer, Belloumi et autres Bensaoula, sans les professionnels, faut-il le préciser, qui mènera les Fennecs vers ce Mondial espagnol de 82, à la CAN 2004 et cette extraordinaire résurrection des coéquipiers d'un certain «haramy» Achiou, aujourd'hui, malheureusement absent de la sélection qui se trouve en Angola depuis le 7 janvier courant. Justement ce groupe est constitué en partie de l'équipe qui avait battu l'Egypte, à Sousse, et qui a fait le déplacement en Angola. 13.03.1980 : Ibadan Phase finale Coupe d'Afrique des nations Arbitre : Dridi (Tun) But : Belloumi 90'. Algérie : Cerbah, Merzekane, Khedis, Guendouz, Kouici (Larbès), Mahyouz, Madjer, Fergani, Bensaoula, Belloumi, Assad (Benmiloudi) Entraîneurs : Khalef et Raykov Maroc : Zaki, Hocine, Limane, Hamoune, Filali, Bouderbala, Abdelatif, Aziz, Jamal, Labied Entraîneur : Just Fontaine Le premier match par lequel on va commencer cet historique avait opposé à Ibaden, les Verts à la sélection du Maroc. Des retrouvailles, sommes-nous tentés de dire. L'EN avait rencontré cette équipe du Maroc en 79, pour le compte des éliminatoires de jeux Olympique de 1980 qui s'étaient déroulées en ex-URSS et qui avaient été boycottées par la principale force économique occidentale, les USA, pour des raisons d'invasion de l'Afghanistan. Aujourd'hui, cette même force occupe ce peuple multiethnique pour des raisons pratiquement identiques : «sauver» un peuple du totalitarisme. Cette force risque de connaître le même sort que l'URSS. S'empêtrer dans un bourbier. Cela étant de la politique, revenons à ce match contre le Maroc. Pour rappel, en 1979, les coéquipiers du capitaine de l'équipe de l'époque, Mahmoud Guendouz, s'étaient baladés face au Maroc en aller et retour. Ecoutons cet acteur de l'époque, Mahmoud Guendouz, qualifié de grosse gueule par certains. Il revient dans l'entretien qu'il nous a accordé quelques jours avant l'ouverture de la CAN 2010, sur le match. Guendouz : «Le Maroc était venu pour prendre sa revanche» * On vous sollicite, cette fois, pour un autre match face au Maroc. Celui auquel vous aviez pris part, en 1980, à Ibaden, pour le compte des phases finales de la CAN80... Le match était assez serré, on avait marqué à la dernière seconde grâce à Belloumi. Un but très intelligent. Il faut revenir en arrière et se rappeler que trois mois auparavant, on avait battu le Maroc, à Casablanca, 5 à 1 et 3 à 0 à Alger. Dire que le Maroc était venu laver l'affront était un secret de Polichinelle. * Le Maroc avait sans doute une revanche à prendre, n'est-ce pas ? On les avait humiliés lors des qualifications des jeux Olympiques de Moscou. Le contexte politique de l'époque était assez particulier entre les deux voisins à cause du problème du Sahara occidental. Conséquence de cette double défaite du Maroc, en 79, le régime marocain avait décidé de chambouler toute l'équipe qui avait perdu lourdement face à l'Algérie. On avait rencontré une autre équipe. * Le match aurait pu se solder par un score vierge… Je pense, avec du recul, que le Maroc était venu disputer la CAN avec un seul objectif, celui de prendre sa revanche du cinglant 5 à 1 de Casablanca. La CAN lui importait peu, il s'était juré de nous battre. On avait rencontré beaucoup de difficultés durant ce match et les Marocains nous avaient dominés. * Aviez-vous noté de la mise en scène ou carrément de la provocation de la part de nos voisins de l'Ouest ? Je dirai plutôt de la mise en scène. A la veille de la rencontre, les Marocains avaient préparé leurs valises. Une façon de laisser croire qu'ils seraient battus. Ils ont tenté de nous mettre dans la peau du gagnant avant que le match ne se joue. C'était ni plus ni moins que de la déstabilisation. C'était de bonne guerre. C'était à nous de faire attention et rester concentrer pour ne pas tomber dans le piège des Marocains. * Quel était, à votre sens, le joueur qui s'était le plus illustré parmi les joueurs algériens ? Je me rappelle que j'avais réalisé un match de bonne facture et réussi au cours de la partie à sauver deux buts de la ligne de but. Il faut noter aussi que lors de cette CAN, l'ensemble de l'effectif était constitué de locaux. Il n'y avait pas l'ombre d'un professionnel. Les joueurs évoluant principalement en France ont rejoint l'équipe nationale par la suite. On avait une équipe séduisante et on s'était fixé comme objectif d'aller le plus loin possible lors de cette CAN. C'est ce qui est arrivé. On est arrivés en finale contre le Nigeria. * Quelles sont les chances des Verts en Angola ? Je vais vous faire une confidence. J'ai remarqué qu'à chaque fois que je fais une déclaration, je rencontre un bouclier de dénigrements de la part de certaines personnes que je considère comme des opportunistes. Je pense que jamais par le passé, et je suis bien placé pour le dire, notre équipe nationale n'a eu autant de soutiens et de moyens. * Estimez-vous que les conditions de réussite soient toutes réunies pour réaliser une bonne CAN ? Je suis surpris par les déclarations du coach Saâdane qui commence par lâcher des larmes à la veille du départ en Egypte pour le match du 14 novembre dernier. Il avait dit craindre le pire pour sa maison, ensuite, il dit qu'il se contentera d'une qualification pour le deuxième tour lors de la phase finale en Angola. Je crois que l'Etat a mis de gros moyens comme jamais par le passé. Je me demande qui dirige cette équipe nationale. N'attendez pas de réponse, car je me pose la question. J'ai entendu une déclaration d'Eto'o qui disait que le Cameroun était en Angola pour aller le plus loin possible. * En 1986, vous faites un stage en Suisse avec une température au-dessous de zéro pour disputer une phase finale au Mexique. N'est-ce pas l'histoire qui se répète ? On avait joué par une température qui avoisinait les 46°C et une altitude de plus de 1 000 mètres, après avoir fait un stage avec un climat totalement différent. Aujourd'hui, l'EN a fait un stage dans un pays qui grelottait. Aucun rapport avec les conditions climatiques en Angola. Entretien réalisé par Mouloud B. Cela s'est passé ce jour-là * Le TNA présentait Si Bounouar and Co Les 12, 13 et 14 mars 1980, le Théâtre national présentait une pièce intitulée Si Bounouar and Co, de Laïb Slimane, mise en scène par Ziane Cherif Ayad. * El Mahgour passait sur le petit écran et Benaïssa accordait une interview à El Moudjahid Le théâtre, qui était loin d'être à la traîne, proposait des pièces comme El Mahgour, de Simane Benaïssa, aujourd'hui installé en France. Ce mathématicien de formation a accordé une interview sur les colonnes du seul quotidien de l'époque qui paraissait en langue française. * Lacarne dirigeait un certain JET-CNB Le championnat atteignait sa vitesse de croisière, malgré la présence des Verts en terre nigériane. La 20e journée de la Division 1 proposait un match entre le 3e au classement la JET et le CNB classait 14e. Ce dernier était leader du championnat. Le match devait être dirigé par Belaïd Lacarne. Deux ans plus tard, cet arbitre avait officié en Espagne lors du Mondial de 82. JET était les initiales de Jeunesse électronique de Tizi Ouzou, tandis que l'actuel CAB était le Chabab Nassidj Batna, il était parrainé par la Sonitex.
