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Idrissou : «On veut battre l'Egypte comme vous l'avez fait !»
Publié dans Le Buteur le 21 - 01 - 2010

«Après mon but, les imams de Maroua m'ont appelé pour me féliciter»
* Comment vit-on les lendemains d'une victoire aussi importante que celle contre la Zambie, lorsqu'on a réussi à sauver les Lions indomptables comme vous l'avez fait ?
Nous formons une équipe et donc je ne suis pas le seul à avoir sauvé les Lions indomptables. On est 23 joueurs dans cette équipe et chacun y contribue à sa manière. Mais c'est vrai que le rôle de ceux qui sont sur le terrain est plus important. Dans ce match, je n'ai fait que mon devoir de Camerounais, même si je ne cache pas ma fierté d'avoir marqué ce but qui nous a donné les trois points qu'on est venus chercher.
*
Vous faites un retour fracassant en sélection, après deux ans d'absence, non ?
Non, j'essaie de revenir comme je peux, après deux ans d'absence comme vous dites. Mais cela était dû aux blessures répétées qui m'ont éloigné des Lions indomptables pendant toute cette période. J'ai fait mon retour contre le Gabon et je pense que j'ai fait un match intéressant, malgré la défaite. Je n'ai pas été titularisé pour le second match, mais j'ai accepté de m'assoir sur le banc sans problèmes, car je sais que l'équipe s'était qualifiée sans moi. La suite m'a été favorable avec ce but marqué que les autres aussi auraient pu inscrire.
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Tout le Cameroun vous appelle le sauveur des Lions depuis votre but. C'est quand même une grande fierté, non ?
C'est sûr que j'en suis très fier ! Je suis surtout fier d'être dans ce groupe et de représenter mon pays à la CAN pour la troisième fois, avec pratiquement les mêmes joueurs. L'ambiance est très saine de l'intérieur et c'est cela qui nous fait avancer.
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Ne pensez-vous pas que vous aviez sous-estimé un peu le Gabon lors du votre premier match ?
On peut le dire en toute sincérité, même si c'est difficile de l'avouer. Ce sont des choses qu'on ne maîtrise pas. On se dit juste que c'est une équipe qu'on a battue deux fois lors des éliminatoires et donc, on pouvait être pratiquement certains de les battre encore une fois. Ce n'était pas voulu de notre part, sinon, ce serait grave. Mais c'est une impression qu'on a toujours avant d'affronter une équipe qu'on a battue. On est sans doute moins alertes que face à une plus grande équipe. Et les conséquences d'un tel comportement, ça se paie cash.
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C'était aussi pareil contre la Zambie ?
Un peu aussi, oui. C'est malheureux, mais c'est toujours pareil lorsqu'on a battu une équipe. La dernière fois qu'on a joué contre la Zambie, on avait gagné 5 à 1. Forcément, on est un peu plus confiants. On se dit que ça va être pareil, mais on se trompe et les Zambiens nous ont montré qu'ils avaient bien progressé depuis. On n'a pas joué contre la même équipe et dans les mêmes conditions. Des matchs comme ceux-là sont riches en enseignements.
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Quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir après votre but contre la Zambie, celui de Samuel Eto'o ?
Samuel m'a dit : «Ce n'est pas seulement l'équipe que tu as sauvée, mais tu as sauvé l'honneur de tout le Cameroun avec ton but !» Quand Eto'o vous fait un compliment pareil, ce n'est pas rien. J'étais donc forcément très heureux d'avoir donné de la joie à tout le pays.
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Qui vous avez appelé après le match pour lui faire partager votre joie ?
J'ai appelé ma maman et je l'ai entendue pleurer de joie. Elle m'a fait écouter la joie de tout le quartier. Les gens ont afflué de partout à Maroua, pour aller féliciter ma famille à la maison et elle m'a dit qu'il n'y avait plus de place à la maison pour contenir tout ce monde à l'intérieur. Ça fait vraiment plaisir.
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On a vu aussi votre frère qui est venu vous voir. Il était aux anges, non ?
Oui, mon frère Ahmadou me porte chance tout le temps. A chaque fois qu'il vient me voir, je marque un but. La dernière fois qu'il est venu, c'était pour la qualification en Coupe d'Afrique de 2008. Il a vu plusieurs matchs à Yaoundé, à Garoua… Et à chaque fois qu'il est venu me voir jouer, je marquais mon but. A Lubango aussi, contre la Zambie, il m'a porté chance une fois de plus. J'espère que jeudi aussi, il sera là pour que je marque encore un but.
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Vous êtes le seul musulman de l'équipe du Cameroun. Un but d'Idrissou est accueilli avec un peu plus de fierté dans la communauté musulmane ?
C'est sûr ! Vu que je suis le seul musulman des Lions indomptables. C'est vrai que certains supporteurs veulent faire un peu la différence entre les joueurs musulmans et les chrétiens. Mais dans notre équipe, il n'y a que des Camerounais, fiers de leurs couleurs nationales. On se bat tous pour le même but, celui de porter haut le drapeau du Cameroun. Mais cela n'empêche pas un brin de chauvinisme local lorsque c'est Idrissou le Musulman qui marque le but de la victoire. Je sais que dans les trois villes musulmanes du pays, Maroua, Garoua et Ngaoundéré, les gens étaient très fiers de moi.
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On vous a appelé du pays ?
Oui, il y a de grands dignitaires comme les imams de Maroua qui m'ont appelé pour me féliciter et me dire qu'ils étaient très fiers de ce que j'ai fait. Même le président de la fédération, qui est également musulman, m'a appelé pour me féliciter. Ça fait vraiment plaisir de partager ma joie avec autant de monde dans tout le pays.
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Qu'est-ce qui se dit dans le vestiaire lorsque les Lions indomptables sont menés au score ? Qui prend la parole, c'est Samuel Eto'o ?
Il y a d'abord le coach qui essaie d'apporter les correctifs technique et tactique, puis c'est Samuel Eto'o qui parle pour motiver l'équipe. Mais il y a aussi toute l'ambiance qui règne à l'intérieur. On met de la musique traditionnelle du pays, on danse, on s'encourage…
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Vous mettez de la musique traditionnelle dans le vestiaire à la mi-temps ?
Oui, ce sont nos habitudes. On met de la musique de chez nous pour nous motiver avant le match et même à la mi-temps. Ça ne dérange personne, bien au contraire, car cela nous donne encore plus de rage de vaincre. On se met à danser et à chanter pour nous secouer. Après, au moment de la concentration, on est dans le match au maximum.
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Qu'est-ce qu'il vous a dit Eto'o, pour vous secouer ?
Il a nous a dit : «Ecoutez les gars, on dirait qu'on a peur de jouer. C'est le Cameroun qui joue, mais on ne dirait pas que ce sont les Lions indomptables qui sont sur le terrain. Une équipe comme la Zambie qui mène contre nous, ce n'est pas normal. Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette équipe. Notre génération n'est jamais rentrée au pays au premier tour et ce n'est pas cette fois qu'on va le faire. Durant toutes les CAN précédentes, on a toujours raté notre premier match, mais les Lions se retrouvent à chaque fois en finale. Là aussi, on a perdu notre premier match face au Gabon, il faut donc réagir tout de suite pour ne pas perdre encore une deuxième fois.» Ce qu'il nous a dit nous a fouettés comme prévu. Il a tenu le discours qu'il fallait pour nous donner plus d'envie et c'est ce qu'on a fait en deuxième mi-temps.
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Vous avez joué avec des Algériens, qu'avez-vous à dire d'eux ?
J'ai un très bon ami algérien qui a joué avec moi à Fribourg, c'est Karim Matmour. On se contacte régulièrement lui et moi. Karim est un très grand joueur pétri de qualités. Mais ce n'est pas gentil de sa part, parce qu'il est parti à Mönchengladbach et il m'a laissé à Fribourg. (Il rigole).
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Mais pourquoi ne pas être parti justement, alors que beaucoup de clubs vous ont sollicité ?
En fait, j'avais une dette morale envers Fribourg. J'ai juré de renvoyer l'ascenseur, après tout ce que le club a fait pour moi, lorsque j'étais blessé. Je ne peux pas oublier tout ça, juste parce que d'autres clubs me voulaient. Cela ne me ressemble pas. Il faut être juste dans la vie et savoir faire des sacrifices lorsque le besoin s'en fait ressentir.
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Quelles sont les qualités que vous appréciez chez Karim Matmour ?
Karim est d'abord quelqu'un de très sympa et bien élevé. C'est d'abord l'homme qu'il est qu'on apprécie chez lui. Et pour ne pas gâcher le profil, c'est aussi un excellent joueur. Il est très rapide, très technique et efficace. J'aime beaucoup jouer avec Karim, car il comprend vite. Il anticipe sur les intentions de ses coéquipiers et il est très généreux dans l'effort. C'est le partenaire idéal sur le terrain, quoi !
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Vous pensez qu'il peut atteindre quel niveau dans les années à venir ?
L'avenir lui appartient, il n'y a aucun doute. Il a déjà un très grand talent et ça ne m'étonnera pas qu'il franchisse encore d'autres paliers dans les années à venir. Il est très doué.
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C'est sa première CAN, alors que vous en êtes à votre troisième. Lui avez-vous donné des conseils avant de venir en Angola ?
Oui, on s'est appelés avant de venir en Angola et on a discuté de la CAN. Comme je suis à ma troisième CAN, je lui ai donc dit d'en profiter pleinement et de tout donner pour ne rien regretter. On s'est souhaité bonne chance tous les deux et je vais d'ailleurs l'appeler ce soir pour avoir des nouvelles de sa blessure. J'espère que ce n'est pas méchant.
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Comment avez-vous vécu les matchs de l'Algérie ?
C'est vrai que les Algériens ont raté leur entrée, mais ils ont prouvé par la suite qu'ils faisaient partie des meilleurs. D'abord face au Mali où ils ont joué de manière admirable, puis face à l'Angola qui avait tout le pays derrière. Ils ont su gérer leur match, notamment vers la fin, lorsqu'ils ont appris que le Malawi perdait largement contre le Mali.
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Et vous connaissez aussi les autres joueurs algériens de la Bundesliga ?
Oui, je connais aussi Yahia, mais surtout Karim Ziani que j'ai connu lors de la CAN 2004 en Tunisie. J'ai d'ailleurs une photo avec Ziani que j'ai fait agrandir et je l'ai accrochée sur le mur de mon salon, chez moi en Allemagne. Il ne va peut-être pas le croire, mais c'est la vérité. Ziani, c'est un grand joueur et il est en train de le prouver encore avec l'Algérie dans cette CAN.
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Vous préférez jouer contre quelle équipe, en cas de qualification aux quarts de finale ?
Sans hésiter, je dirai l'Egypte ! Cette fois-ci, on veut montrer aux Egyptiens qui nous sommes vraiment. Cela fait longtemps qu'on les attend. Ils nous ont beaucoup fait souffrir ces dernières années et je pense que le moment est venu pour prendre notre revanche. Cette fois, on leur fera comme ce que les Algériens leur ont fait !
Entretien réalisé à Lubango par
Nacym Djender


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