Malgré son jeune âge, Tranquillo Barnetta fait partie, à 24 ans, des joueurs les plus expérimentés de l'équipe de Suisse qui disputera l'été prochain la Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Malgré son jeune âge, Tranquillo Barnetta fait partie, à 24 ans, des joueurs les plus expérimentés de l'équipe de Suisse qui disputera l'été prochain la Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Le milieu de terrain évolue en Allemagne depuis plus de cinq ans et contribue actuellement à l'excellent parcours du Bayer Leverkusen en Bundesliga. Au micro de FIFA.com, le joueur suisse évoque les débuts de sa carrière professionnelle, son rôle au sein de la sélection helvète, son club, ses objectifs pour le grand rendez-vous du ballon rond et son engagement auprès de SOS Villages d'Enfants. Tranquillo, vous avez fait vos débuts en tant que footballeur professionnel dès l'âge de 17 ans, au FC Saint-Gall (Suisse). Quels souvenirs gardez-vous de cette période ? C'était formidable pour moi, puisque j'ai grandi dans la ville. J'ai rejoint le club à onze ans, j'ai fait partie de toutes les équipes juniors, tout en suivant les matches des professionnels depuis les tribunes. Ma première rencontre a bien sûr été un moment particulièrement riche en émotions, d'autant que ma famille et mes amis étaient présents. Vous avez donc appris très tôt ce qu'était la pression. Comment la gérez-vous, en tant que joueur professionnel ? Au début de ma carrière, la pression était encore relativement simple à gérer. A cet âge-là, on prend juste du plaisir à jouer et on essaie tout simplement de donner le meilleur de soi-même. Cela devient plus difficile une fois que l'on a pris du galon et que l'on doit être régulier dans ses performances. A 17 ans, on peut encore faire des erreurs, ce n'est pas dramatique. Mais le défi consiste à garder les pieds sur terre au fil du temps, même quand les critiques sont bonnes. De plus, il faut encore et toujours continuer à travailler. Vous avez quitté la Suisse pour l'Allemagne dès l'âge de 19 ans. Comment avez-vous vécu la séparation avec votre famille et vos amis ? Ça n'a pas été facile. A Hanovre, c'était la première fois que j'avais mon propre appartement, c'était un grand changement. Mais cela s'est sûrement avéré bénéfique pour mon évolution. Il y a eu néanmoins des moments difficiles. Au début, je ne jouais pas souvent. Je me demandais donc parfois si j'avais pris la bonne décision. Il était important pour moi de bénéficier d'un bon environnement en dehors du football pour pouvoir garder les idées claires. J'ai appris à prendre sur moi et depuis, ça va très bien. Je me sens bien en Allemagne, même si ma patrie restera toujours Saint-Gall. Actuellement, vous occupez la tête du classement de Bundesliga avec le Bayer Leverkusen. Votre équipe est toujours invaincue au bout de 20 journées. Comment expliquez-vous le succès de cette saison ? Les choses se passent très bien, c'est vrai, mais nous avions déjà montré le potentiel de notre équipe ces dernières années. En défense, nous concédions par le passé trop d'occasions et n'arrivions pas à compenser en attaque sur l'ensemble de la partie. Cette saison, cela se passe différemment. Nous sommes très solides en défense, en grande partie grâce à Sami Hyypiä et Manuel Friedrich, et nous sommes également très forts sur le plan offensif. Ce sont les clés de notre succès. Le Bayer vise-t-il à présent le titre de champion d'Allemagne ? Non, pour l'instant, nous nous concentrons sur le Werder Brême, qui occupe actuellement la sixième place. Nous avons pris une bonne avance sur lui. Ce que nous voulons, c'est une place européenne, car c'est quelque chose qui nous a régulièrement échappé ces dernières années. Viser plus haut n'aurait pas un impact favorable sur nous. Mais bien sûr, nous allons essayer de conserver notre place dans le haut du classement aussi longtemps que possible. Parlons de l'équipe de Suisse. Que pensez-vous de votre rôle au sein de la sélection ? Je crois que le fait que j'aie déjà derrière moi un grand nombre de matches et une certaine expérience au niveau international est très important. C'est un plus que j'aimerais faire partager à l'ensemble de l'équipe. Mes derniers matches étaient certes des prestations acceptables, mais il faudrait que je me montre plus dangereux devant le but. J'y travaille. Bien sûr, conserver ma place de titulaire fait également partie de mes objectifs. Ottmar Hitzfeld a pris les commandes de la sélection suisse après la déception de l'UEFA Euro 2008. Quel entraîneur est-il ? Il est très calme et objectif. Il nous parle de pas mal de choses et prend régulièrement des joueurs à part pour communiquer avec eux entre quatre yeux. C'est très important. Les échanges entre l'ensemble de l'équipe et l'entraîneur sont également très dynamiques. Il est évident que c'est un technicien très expérimenté. Quelle part de responsabilité a-t-il dans le récent succès de l'équipe, selon vous ? Il est arrivé avec ses propres idées, mais n'a pas modifié les fondements de notre équipe nationale. C'est une bonne chose qu'il n'ait pas cherché à nous faire adhérer à une philosophie totalement nouvelle. En public, c'est lui qui assume la pression liée à l'équipe. Mais en interne, il ne cesse de nous rappeler que nous devons travailler dur et croire en nous. La Suisse s'est qualifiée directement pour la Coupe du monde de la FIFA 2010 en remportant son groupe. Avec du recul , quel regard portez-vous sur la compétition préliminaire ? Nous avons pris un départ difficile avec notre défaite contre le Luxembourg, mais ensuite nous nous sommes battus pour revenir dans la course et nous avons gagné contre la Grèce. Nous avons abordé chaque match comme si c'était une finale. La rencontre à domicile contre la Grèce a été décisive et je pense que c'est pour cette raison que nous avons finalement terminé à la première place du groupe, ce qui, en fin de compte, était mérité. En Afrique du Sud, la Suisse devra affronter l'Espagne, le Honduras et le Chili. Quelle a été votre première réaction en découvrant le résultat du tirage au sort ? C'est formidable que nous puissions jouer contre une équipe aussi forte que l'Espagne. Ce qui est bien dans une Coupe du monde, c'est de pouvoir se mesurer aux meilleures nations. Les deux autres équipes sont fortes également et je pense que nous avons tous, nous comme elles, une chance de décrocher la deuxième place. Notre préparation au tournoi va s'avérer déterminante, nous verrons si nous serons capables de maintenir notre niveau de jeu pendant les trois matches. En tout cas, ce sera passionnant pour nous tous. Maintenant que la Suisse sait qui seront ses adversaires, quel est l'objectif de l'équipe pour la Coupe du monde de la FIFA 2010, après avoir atteint les huitièmes de finale en Allemagne en 2006 ? Notre ambition, c'est d'aller au-delà de la phase de groupes. C'est un grand défi pour nous et c'est notre objectif prioritaire. Pour l'heure, nous ne pensons pas à autre chose. Ce ne serait pas bon, nous devons rester concentrés sur l'essentiel. Cette édition en Afrique du Sud sera la première Coupe du monde de la FIFA organisée sur le continent africain. De manière générale, quelles sont vos attentes concernant ce tournoi ? Je crois que ce sera une Coupe du monde très spéciale, puisque cette compétition n'a encore jamais eu lieu en Afrique. Je suis sûr que nous allons vivre un tournoi fantastique. Ce sera certainement différent de l'édition en Allemagne, puisqu'il s'agit cette fois d'une culture que nous ne connaissons pas, mais ce sera aussi un nouveau défi, que nous avons hâte de relever. L'Espagne, que vous affronterez dans votre groupe, est l'un des grands favoris dans la course au titre mondial. Quels sont à vos yeux les plus sérieux prétendants au trophée ? L'Espagne en fait bien sûr partie, mais aussi l'Italie et le Brésil, des équipes habituées à ce tournoi et qu'il ne faut pas perdre de vue. L'Espagne pratique un football de grande qualité et ira donc sûrement très loin. Mais le tournoi va durer longtemps, je préfère donc ne pas me prononcer pour l'instant. J'espère seulement que ce sera la meilleure formation qui sera sacrée à la fin de la compétition, comme lors de l'Euro 2008. Les jeunes footballeurs ont généralement des modèles ou des idoles. A 24 ans, y a-t-il encore des joueurs que vous admirez particulièrement ? Pour moi, c'est toujours Zinédine Zidane qui a été un modèle, parce qu'il a joué pendant des années à un niveau très élevé. Bien sûr, il y a aussi des joueurs actuels qui m'impressionnent, par exemple Cristiano Ronaldo. Ce qu'il fait est formidable. Quand on a la chance de pouvoir jouer contre de tels adversaires, c'est une motivation supplémentaire. Y a-t-il aussi un joueur contre lequel vous n'aimez ou n'aimeriez pas jouer ? Non, pas vraiment. Mais j'ai joué une fois en tant que meneur de jeu contre Martin Demichelis du Bayern Munich et je dois dire qu'être face à lui sur le terrain avait été très désagréable, car il est très fort physiquement. S'il est une nouvelle fois amené à jouer contre nous en tant que milieu du terrain défensif, je ne tiens pas particulièrement à être investi du rôle de meneur de jeu. Pour conclure, parlons de votre vie en dehors des terrains. Vous vous engagez socialement en tant qu'ambassadeur de la FIFA pour SOS Villages d'Enfants. Qu'est-ce que cela représente pour vous ? C'est en Suisse qu'on m'a demandé si je voulais devenir ambassadeur et j'ai bien sûr dit oui, car c'est un grand honneur à mes yeux. Il est cependant difficile pour le footballeur que je suis d'aider SOS Villages d'Enfants de manière intensive et de visiter les villages, car je manque de temps. Je pense que ma mission consiste plutôt à attirer l'attention des médias sur SOS Villages d'Enfants. C'est mon principal objectif. Mais à l'avenir, j'aimerais aussi essayer d'aller voir les villages. In fifa.com
