Menad : «Le match se gagne sur le terrain, pas avant» Le Chabab de Belouizdad a aisément dominé, samedi dernier, le MCA sur le score de 2-0 lors du derby algérois qui s'est disputé sur une pelouse du 5-Juillet aussi désastreuse que gênante. Un succès fort mérité décroché par une bande de joueurs déterminés et volontaires. Les Belouizdadis avaient potentiellement toutes les chances de leur côté pour sortir victorieux de cette confrontation. Ils ont profité de leur second succès d'affilée pour grimper à la deuxième place derrière l'USMA qui a également gagné son derby face au NAHD. Ammour et Kherbache ont été les buteurs de la rencontre au cours de laquelle le CRB a pu compter sur l'adresse de Ammar Ammour pour botter magistralement un coup franc à la limite de la surface ne laissant aucune chance à Chaouchi. Kherbache, quant à lui, a réussi d'abord à prendre de vitesse les défenseurs adverses, avant d'éliminer le dernier et tirer instantanément, mettant le cuir hors de portée de l'infortuné gardien mouloudéen. Par cette victoire, le Chabab récupère ainsi sa place de dauphin et confirme le dernier résultat ramené de Batna. Le CRB supérieur sur tous les plans L'entraîneur des Rouge et Blanc, Djamel Menad, a gagné son duel face à son homologue mouloudéen, François Bracci. Le Français, trop sûr de lui, avait déclaré qu'il allait battre le CRB, mais la réalité du terrain en a décidé autrement. Menad a préféré lui répondre sur la pelouse et il l'a fait avec l'art et la manière. Tactiquement, le Chabab était largement supérieur à son vis-à-vis, le dispositif tactique que Menad a mis en application et parfaitement exécuté par ses joueurs a inéluctablement désarçonné le coach adverse et le score de la rencontre aurait pu être plus conséquent, si les attaquants belouizdadis s'étaient montrés plus habiles devant. Mais l'état du terrain a énormément gêné Slimani, Ammour, Rebih et Kherbache. Le compartiment offensif s'est illustré en parvenant à ouvrir le score sur balle arrêtée, une spécialité désormais et sur un long centre sur Kherbache, celui-ci a fait le reste grâce à sa vitesse et son sens inné du dribble. Le coaching de Menad a fait aussi la différence en effectuant des changements appropriés à la situation qui se présentait durant le match. La sortie de Boukria, un latéral, qui a été remplacé par l'attaquant fut un coup osé de Menad. Alors que son équipe menait à la marque, il demandera à ses joueurs d'exercer un pressing constant sur le porteur du ballon et d'occuper les espaces. Il faut aussi dire que les gars de Laâquiba étaient physiquement mieux préparés et ont répondu présents jusqu'au coup de sifflet final. La défense infranchissable Ousserir, comme à son habitude, a été égal à lui-même en étalant tout son talent pour sauver sa cage et rassurer ses coéquipiers, surtout les défenseurs. Constatant que les milieux récupérateurs Naïli et Meghout étaient souvent collés aux défenseurs, l'entraîneur Menad leur a demandé de jouer plus haut et de participer dans la construction du jeu, car le compartiment défensif a été consolidé par l'apport de Boukedjane aligné en stoppeur avec Abdat et Benabderrahmane derrière. Idem pour les latéraux Mammeri et Boukria auxquels il a été sommé de participer aux offensives, mais les consignes du coach ne furent que rarement respectées. Les supporters veulent le retour de Belaïd Depuis l'annonce de la démission du président du CSA, Mohamed Belaïd, les supporters du Chabab ont exigé qu'il revienne sur sa décision car «le club a besoin de lui», déclarent-ils . Le principal concerné, touché dans son amour-propre, hésite encore car certains fans sont arrivés à le menacer physiquement lors de la rencontre ayant opposé le Chabab à la JSMB, alors que son seul tort est d'aimer le CRB avec force et dévouement. Les dirigeants, et à leur tête le président du conseil d'administration, Azzedine Gana, ne sont pas restés en marge et se sont relayés pour demander à Belaid et aux membres du CSA de revenir à de meilleurs sentiments tout en continuant à servir le club comme ils l'ont toujours fait. La reprise hier au 20-Août Les joueurs du Chabab ont repris les entraînements, hier, au stade du 20-Août. Cette séance légère concernait les vingt éléments convoqués pour le dernier derby face au MCA. Le staff technique a également changé les habitudes de l'équipe en reprenant le chemin des entraînements le lendemain des matches et non le surlendemain comme c'était le cas avec Solinas. Lundi repos, mardi au 20-Août Après la séance de dimanche, l'entraîneur Menad a accordé un jour de repos à ses joueurs en leur fixant rendez-vous pour mardi matin, au même lieu. Au menu, la préparation du match face au CSC pour le compte de la treizième journée du championnat de Ligue 1. Kherbache : «Une saveur particulière» L'attaquant du Chabab, Smaïl Kherbache, a été l'auteur du second but qui a scellé le sort de la victoire de son équipe face au Mouloudia d'Alger. Après un joli contrôle suite à une longue passe, le joueur s'est rapidement retrouvé dans la surface de réparation, il élimina le dernier défenseur avant de crucifier Chaouchi d'une belle frappe en pleine lucarne. Que ressentez-vous, après ce brillant succès ? Gagner un match est déjà un moment fort appréciable, un derby est encore plus savoureux. Je crois que les sensations ressenties n'ont pas leur équivalent. Vous avez inscrit un joli but dans ce derby, un commentaire ? J'ai réussi à matérialiser une des nombreuses occasions créées par mon équipe. La mission d'un attaquant sur le terrain est de faire la différence et face au MCA, je n'ai fait que mon travail. Essayez-vous de faire passer un message à Aït Djoudi qui vous a évincé des Olympiques ? Non, loin de moi l'idée de penser comme ça. Aït Djoudi a fait ses choix que je ne peux que respecter, même s'ils ne me sont pas favorables. Après cette courte période, je me suis remis au travail avec mon club en me focalisant sur les prochaines échéances. Menad a été épaté par vos qualités, quel est votre sentiment ? Les déclarations de Menad m'incitent à redoubler d'efforts pour rester toujours à la hauteur. Je dois, par ailleurs, travailler et apprendre à ses côtés, car c'est un honneur pour moi qu'un entraîneur comme lui avec son passé de footballeur me fasse de tels éloges. Menad : «Le match se gagne sur le terrain, pas avant» L'entraîneur du Chabab, Djamel Menad, a réussi son défi en décrochant une seconde victoire consécutive, après celle obtenue à Batna. Menad devait rapidement préparer le derby d'abord pour confirmer le premier succès et ensuite battre un rival qui, par son arrogance et son insolence, avait permis à Menad et sa bande d'être doublement motivés : «Un match se gagne sur le terrain, pas avant», avait déclaré l'ex-baroudeur des Verts. Sans le nommer, Menad a directement visé l'entraîneur du MCA, François Bracci qui, à travers ses déclarations d'avant-match, ne cessait d'afficher des prétentions démesurément irrespectueuses, car le technicien corse s'est vu tout simplement imbattable. «Sur la plan du jeu, je dirais que le Chabab pourra s'améliorer à l'avenir, une fois certaines lacunes corrgées, comme par exemple au niveau de la synchronisation où les deux récupérateurs Naili et Meghout ont tendance à rester collés derrière, alors que leur travail consiste, outre la récupération, à réguler entre les deux compartiments», et de poursuivre concernant la tactique de jeu prônée : «On doit mettre en application un schéma tactique en fonction de notre adversaire et qui est appelé à être constamment changé et modifié en cours de jeu. Mais pour le moment, notre stratégie est visiblement payante et je ne vois présentement aucune utilité à opter pour un autre schéma. Le CRB a un grand potentiel et peut aller loin, il suffit que certaines choses suivent, le staff technique a réussi à redresser la barre comme il me l'a été demandé et je crois que c'est en bonne voie. L'équipe a désormais une âme !» A propos de la pression générée suite aux deux succès, Menad a déclaré : «Je crois que la pression ne sera pas un handicap pour l'équipe, car les joueurs devront rapidement oublier ces deux victoires et se concentrer sur l'avenir. Les supporters également doivent se montrer patients et compréhensifs, parce que le Chabab a besoin de leur soutien. Chacun doit apporter sa touche pour permettre au Chabab de retrouver son lustre d'antan.»
