« Saïfi m'appelle tous les jours, on s'est vus vendredi avant le match et on s'est échangé nos maillots à la fin.» Auteur d'un doublé en Coupe de France, dimanche dernier, Sid-Ali Yahia-Cherif, l'attaquant algérien du FC Istres, revient sur sa performance contre Amiens, vendredi. Pour sa première saison professionnelle, l'ex-Kabyle carbure à fond et caracole en tête des buteurs de son club avec neuf réalisations toutes compétitions confondues. Alilou nous parle aussi de son rêve de jouer au Vélodrome (Marseille) et de sa rencontre avec son ami et compatriote, l'attaquant d'Amiens, Rafik Saïfi. Deux buts marqués en coupe, dimanche dernier, et un but décisif contre Amiens, hier, vous êtes sur une belle semaine… Dieu merci, je reprends le chemin des filets et cela me remet de nouveau en confiance. J'ai réussi à mettre trois buts en l'espace de quelques jours, cela est très rassurant pour la suite. On a vu sur la vidéo du but que c'est votre ami Ryad Nouri qui a accompagné l'action au fond des filets, mais finalement, ce but vous a été attribué, racontez-nous un peu cette réalisation décisive… Voilà, je reçois un bon centre de mon camarade Fettouhi à partir de la droite, je suis resté concentré sur le ballon et j'ai pu reprendre le ballon de la tête en pleine extension, le cuir a ricoché sur la transversale avant de franchir la ligne. Et voilà pourquoi il m'a été attribué. Vous êtes passé par un passage à vide, avez-vous douté un instant ? Non, pas du tout surtout que tout le monde ici à Istres me fait confiance. Ce passage à vide était attendu. Je n'ai jamais paniqué. N'oubliez pas que j'avais rejoint mon nouveau club en retard à l'intersaison et ça m'a coûté quelques séances importantes sur le plan physique, d'où cette période difficile que j'ai endurée. Après, je n'ai jamais renoncé et grâce à l'aide de mon entraîneur et mes amis ici en France, je suis parvenu à me relancer. Avec neuf buts, vous êtes le meilleur buteur du club. Pour une première saison en tant que professionnel, c'est parfait, non ? Sincèrement, je ne m'attendais pas trop à une adaptation aussi rapide à Istres. Comme je l'avais dit, au départ je m'étais fixé comme objectif d'atteindre le seuil des 11 buts cette saison, et là j'en suis à 9 (6 en championnat et 3 en coupe). Alors, je dois revoir cet objectif à la hausse, surtout que nous sommes toujours qualifiés en Coupe de France et il reste encore toute une phase retour à disputer. Donc l'opportunité de marquer d'autres buts va certainement se présenter pour moi, inch'Allah. Marquer autant de buts en France, cela vous permet certainement d'avoir une chance de briguer une sélection ? Ecoutez, je n'en suis qu'à mes débuts professionnels, donc bien sûr, j'ambitionne de gagner une place en sélection, c'est même un objectif, mais pour l'heure, je sais que je dois confirmer mes performances lors des prochaines rencontres. Après, le coach fait ses choix, à moi de prouver ma valeur et le pousser à m'accorder une chance. Vous avez réussi à vous imposer en Ligue 2, maintenant quel sera votre objectif ? Comme chaque joueur qui découvre le championnat professionnel en Ligue 2, je voudrais bien atterrir en Ligue 1, la saison prochaine. Après, je n'ai pas de préférence, l'essentiel pour moi est de pouvoir passer un palier. Pour réaliser cet objectif, je dois confirmer lors de la phase retour pour taper dans l'œil des recruteurs. Vous n'êtes pas loin de Marseille, avez-vous déjà suivi un match de l'OM ? Oui, comme on n'est pas loin de Marseille, on se déplace de temps à autre avec mes camarades, le Marocain Fettouhi et le Tunisien Meliki, pour voir l'OM. Parlez-nous un peu de l'ambiance qui règne au Vélodrome… C'est très chaud. L'ambiance est formidable au Vélodrome et l'effervescence des supporters ressemble un peu à nos stades au Maghreb et en Algérie. Quel est le match qui vous a attiré ? Sans hésiter, le classico entre l'OM et le PSG. Franchement, ça m'a fait rappeler les souvenirs des derbys de mon pays. Vous n'ambitionnez pas de jouer dans ce stade un jour ? C'est normal, c'est mon rêve de fouler ce stade mythique. Vous avez eu en face de vous Rafik Saïfi qui évolue à Amiens, comment se sont passées les retrouvailles ? Rafik Saïfi est un frère pour moi. Il m'appelle tous les jours pour venir aux nouvelles et m'encourager à travailler. On s'est vus la veille du match à l'hôtel où son équipe a élu domicile. On a bien rigolé et il m'a souhaité bonne chance. Le jour de la rencontre, on s'est revus et on s'est échangé nos maillots en fin de match. Comment l'avez-vous trouvé ? Je ne vous cache pas qu'il m'a épaté. Il était tout simplement le meilleur Amiénois. La preuve, il a joué toute la rencontre.