Benaldjia : «Belkalem a intérêt à ne pas croiser mon chemin parce que je lui ferai des misères» Essaïd Belkalem ne polémique pas. Loin de verser dans des déclarations tapageuses à quelque vingt-quatre heures du très attendu USMA-JSK, le défenseur central tempère les ardeurs. Il n'a promis, autrement dit, de mener la vie dure à personne, bien que du haut de son 1m 91, il en est presque capable !
Vous avez repris la compétition après plus de neuf mois de convalescence, n'avez-vous pas l'impression que vous entamez une deuxième carrière de footballeur ? Si ! Je me dis que c'est une deuxième chance qui s'offre à moi. Ça n'a pas été facile de revenir après toute cette galère. Il aura fallu que je tienne le coup. Que je combatte mes démons, car l'idée de ne plus rejouer me passait tout le temps par la tête. Du coup, chaque minute que je passe sur le terrain est un pur bonheur. On s'attendait à un retour progressif, mais vous vous êtes mis directement dans le bain, vous étiez impatient de reprendre tant que ça ? Naturellement. Quand tu passes neuf mois loin des terrains, tu te sens forcément des fourmis dans les jambes. J'avais vraiment hâte de reprendre. Mais attention, cela ne va pas te dire que j'ai couru un risque. J'ai pris mes précautions. Je n'ai à aucun moment grillé les étapes. Mon retour s'est fait, disons, de manière naturelle. J'ai beaucoup bossé ces quatre derniers mois. Physiquement, je me sentais les jambes pour reprendre. Après, je fais attention aussi. Je ne fonce pas tête baissée ! Etes-vous à 100 ? Presque ? Moins ? Vous sentez-vous réellement proche de votre forme optimale ? Non, je suis loin de mon meilleur niveau. C'est mon autre combat. Revenir à 100 % après, je ne suis pas à la traîne, non plus ! (rires). J'essaye de compenser le temps perdu par un travail intensif. La tête est au beau fixe. Les jambes suivent. Je ne me mets pas de pression supplémentaire. Je sais que la forme reviendra progressivement. J'essaye de gérer mes efforts tout en me montrant le plus efficace possible. En parlant d'efficacité, la défense a encaissé un seul but depuis votre retour, vous dites-vous : «J'y suis pour quelque chose» ? Non ! Non ! Je ne veux en aucun cas tirer la couverture sur moi. Je suis heureux de voir que ça marche. Tant mieux, voilà ! Après, il ne faut pas occulter les efforts des autres. Disons que c'est le fruit d'un effort collectif. Vous allez affronter l'USMA ce samedi en 8es de finale de la Coupe d'Algérie, est-ce réellement le meilleur adversaire, eu égard au contexte dans lequel se débat le club ? Il n'y a pas de meilleur contexte. Il faut être bon joueur. Nous sommes des compétiteurs, alors l'USMA ou un autre, c'est du pareil au même. Comment se présente le match ? On travaille en perspective ; ça va sans doute être un match difficile. Ça se jouera sur de petits détails, comme d'habitude. Après, que le meilleur l'emporte ! L'USMA va sans doute faire valoir l'argument du terrain et son attaque pour faire la différence, ne craignez-vous pas que la défense subisse le match ? Justement, il faut chercher à les presser haut. Jusqu'ici, nous avons fait preuve de solidité, mais il faut qu'on fasse la différence devant. C'est très important. C'est bien de ne pas encaisser, mais encore faut-il marquer, car c'est un match à élimination directe. Ce match, c'est aussi des retrouvailles, il y aura Benaldjia, une veille connaissance… Ah oui ! C'est mon pote. On a passé de très bons moments ensemble en sélection Olympique. Je serai vraiment ravi de le retrouver. C'est ami-ami alors ? Pas sur le terrain ! Chacun défend les couleurs de son club. On ne va pas se faire la guerre, mais ce sera sans concession. C'est le jeu. Après, que le meilleur l'emporte ! --------------------------------------- Benaldjia : «Belkalem a intérêt à ne pas croiser mon chemin parce que je lui ferai des misères» Après une semaine d'arrêt et une autre avec l'équipe Espoirs, à cause des sanctions qui lui ont infligées par les responsables du club, Mehdi Benaldjia a effectué son retour dans le groupe, avant de renouer, le week-end passé, avec la compétition officielle en prenant part aux trente dernières minutes de la partie face au WAT. Rencontré par nos soins après la séance d'hier, il nous parle du choc des huitièmes de finale qui opposera son équipe à la JSK et des retrouvailles avec Belkalem, un joueur qu'il a fréquenté en Equipe nationale olympique. A quelques heures du match face à la JSK, où en êtes-vous concernant les préparatifs ? Durant toute la semaine, nous avons appliqué à la lettre les consignes des membres du staff technique. À quelques heures du jour J, je dois dire que nous sommes prêts pour ce rendez-vous. En tout cas, il n'y a aucune raison pour que nous ne le soyons pas. Nous avons effectué plusieurs séances, mais il nous reste une dernière prévue pour vendredi matin (ndlr : aujourd'hui). Nous allons tâcher d'en profiter au maximum pour apporter les dernières retouches. L'ambiance est bon enfant, le moral est au beau fixe. Tout ça nous a aidés à travailler dans les meilleures conditions possibles. Vous allez recevoir le club kabyle à Bologhine, demain samedi. Comment voyez-vous ce choc ? Il n'y a pas de doute là-dessus, ça va être un match serré. Je m'attends à ce que notre tâche soit difficile. D'ailleurs, je crois que je ne suis pas le seul à le penser, puisque la plupart de mes coéquipiers sont de cet avis. C'est un match de coupe dont les confrontations sont différentes de celles du championnat, parce qu'elles se jouent sur de petits détails. Selon vous, quelles seront les clés du match ? C'est clair, celui qui en voudra plus réussira à la décrocher. Donc, il faut avoir une grosse envie, et ce n'est pas ce qui nous manque. Nous voulons offrir une qualification à nos supporters. Nous voulons allez le plus loin possible dans cette compétition. Nous sommes motivés et il nous reste qu'à faire la différence sur le terrain. Je pense aussi que nous devrons être très vigilants, parce que les deux équipes joueront pour la gagne. Le nul n'existe pas en coupe, donc ils vont vouloir nous surprendre. Lors de cette rencontre, votre équipe sera privée des services de Ouznadji et N'gal. Qu'avez-vous à nous dire à propos de ces absences ? Dommage, nous aurions voulu qu'ils soient présents. Ils sont contraints de faire l'impasse sur cette confrontation, on devra donc faire sans eux. Le coach a un groupe composé de plus de 20 joueurs, il est clair qu'il finira par trouver des solutions. En tout cas, nous savons que la solidarité peut être d'un grand rapport, donc celui qui jouera n'aura pas trop de peine puisqu'il aura tous le monde derrière lui pour le soutenir. Seriez-vous prêt à débuter le match dans le onze de départ, si le coach vous le demandait ? Vous savez, j'ai une grosse envie de prendre part de ce match. Si le coach m'offre l'occasion de jouer, je ferai de mon mieux pour apporter un coup de main à mes coéquipiers. Je suis un élément qui peut occuper plusieurs postes en attaque, donc si les membres du staff technique jugent que ma présence sur la pelouse est utile, je ferai de mon mieux pour être à la hauteur et ne pas décevoir. Face à la JSK, vous allez croiser Belkalem. Il nous a déclaré qu'il connaît très bien votre façon de jouer. Qu'avez-vous à lui dire ? (Rires…) Tout d'abord, il faut savoir que je suis content de le voir de retour en force ces derniers jours. Il a marqué un but, et ça m'a fait plaisir parce que nous avions partagé beaucoup de souvenirs ensembles. C'est comme un frère pour moi, je serai ravi de le retrouver, mais qu'il ne s'attend pas à des cadeaux. Je n'hésiterai pas à lui faire des misères, s'il croise mon chemin. Nous sommes des professionnels. Chacun défendra les couleurs de son équipe, ce qui est normal. Au final, je dirai que le meilleur gagne.
