Ghaza : alerte sur la propagation des épidémies dans les camps de déplacés en raison des vagues de chaleur    Agression sioniste contre Ghaza : il faudra 14 ans pour déblayer les décombres    Festival des Sports de la Wilaya d'Alger : A la découverte de La Prise d'Eau ...    Les SMA organisent la 1re rencontre nationale des créateurs de contenu scout    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.356 martyrs    Championnats d'Afrique individuels de judo : Dris Messaoud (-73 kg) et Amina Belkadi (-63 kg) sacrés    NESDA: près de 9.900 projets financés en 2023    Centre national algérien des prestations numériques : jalon important pour réaliser la souveraineté numérique et l'indépendance technologique    Accidents de la circulation : 44 morts et 197 blessés en une semaine    Festival du film méditerranéen d'Annaba : "Bank of Targets" inaugure les projections du programme Viva Palestine    Festival du film méditerranéen d'Annaba : lancement de la compétition courts-métrages    Festival du film méditerranéen d'Annaba : affluence exceptionnelle à la première projection publique du film "Ben M'hidi"    Championnat d'Afrique des clubs de Handball : les Angolaises de Petro Atletico battent Al Ahly d'Egypte et filent en finale    Chanegriha préside la 17ème session du Conseil d'orientation de l'Ecole supérieure de Guerre    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie en Gambie    Le président de la République reçoit le président de la Chambre des communes du Canada    Coupe d'Algérie - Demi-finale: le CRB élimine l'USMA aux tirs aux but (3-1) et rejoint le MCA en finale    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Arkab examine avec le président du Conseil d'administration de "Baladna" les opportunités de coopération dans secteur de l'énergie    PIB et taux de croissance, inflation, taux de chômage, endettement, réserves de change, cotation du dinar    Le Bureau Fédéral de la FAF apporte son soutien à l'USMA    Son nom fait «trembler» le foot du Roi    Coupe d'Algérie : Le MCA écarte le CSC et va en finale    Ali Aoun inaugure une usine de fabrication de pièces automobiles et une unité de production de batteries    Le Président chilien Gabriel Boric a qualifié la guerre israélienne de « barbare »    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Le directeur général des forêts en visite d'inspection    Trois membres d'une même famille assassinés    Dahleb donne le coup d'envoi d'une campagne de reboisement au Parc de Oued Smar    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    L'Algérie participe à la 38e édition    Principales étapes de la résistance des Touaregs    La psychose anti-islamique obéit aux mêmes desseins que la hantise antibolchevique    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mesbah, l'anti-star de Milan
Publié dans Le Buteur le 22 - 03 - 2012


«Mon but ne me satisfait qu'à moitié»
«Il ne faut pas s'enflammer, on a juste battu la Gambie, on n'a pas gagné la Coupe d'Afrique»
Depuis qu'on a sollicité Djamel Mesbah pour une énième interview en Italie, le joueur de l'AC Milan n'a pas arrêté de s'inquiéter pour nous mettre à l'aise. «Dès que vous serez à Milan, envoyez-moi juste un texto et je vous rappellerai pour arrêter le lieu et l'heure de l'entretien», nous a-t-il proposé. Ce fut chose faite. Rendez-vous est donc pris à Milanello après l'entraînement et le déjeuner des joueurs.
Mesbah nous propose de nous accompagner à Milanello
Le jour de l'interview, on reçoit un autre appel de Mesbah qui nous lance : «Je vais déposer ma fille à l'école et je passe vous prendre à Milanello, vous savez, il n'y a pas beaucoup de moyens de transport pour y aller.» Une attitude de gentleman qui démontre, si besoin est, que Mesbah n'a pas changé d'un iota avec son nouveau statut de joueur de Milan. Tout en appréciant le geste de Mesbah, nous avons dû toutefois décliner son invitation parce qu'il y avait déjà un ami milanista qui nous a proposé de nous accompagner au centre d'entraînement des Rossoneri.
Le Buteur exceptionnellement autorisé à assister à l'entraînement
Les deux passages du Buteur à Milanello ont fait que notre journal est désormais connu et a bonne presse au sein du club. Ici, on apprécie les gens qui vont sur le terrain et suivent l'AC Milan toute l'année et non pas à l'occasion d'un seul événement. Dès que nous avons décliné notre identité à l'entrée du Milanello, l'un des attachés de presse nous a invités à entrer jusqu'au terrain d'entraînement pour suivre la séance de travail dirigée par Allegri. «On vous demande juste de ne pas prendre de photos ni de filmer l'entraînement», nous a-t-on gentiment précisé.
Le Buteur a cru en Mesbah en 2006
Notre journal n'a pas commencé à s'intéresser à Djamel Mesbah uniquement lorsque ce dernier a signé au Milan AC. Nos lecteurs se rappellent sans doute du premier reportage qu'on a réalisé avec lui à Aarau, en 2006, lorsqu'il était le coéquipier de Hocine Achiou en Suisse. Un reportage qui a fait se déplacer l'ancien sélectionneur, Jean-Michel Cavalli, jusqu'en Suisse pour le voir à l'œuvre. Le nom de Mesbah était même dans le calepin de Cavalli, mais l'élimination des Verts à la CAN-2008 a tout remis en cause. Malgré cela, Le Buteur continuait à suivre Mesbah partout où il est allé jusqu'au déplacement de Saâdane à Lecce qui a changé la vie de l'arrière gauche algérien quelques mois avant la Coupe du monde.
L'anti-star au milieu des stars
A la fin de la séance d'entraînement, quelques rares privilégiés ont pu accéder jusqu'au vestiaire et prendre des photos avec leurs idoles. Robinho et Thiago étaient les premiers à quitter le vestiaire, suivis de Boateng, El Shaarawy, Ibrahimovic et notre Mesbah national qui, comme tous les autres, répondait favorablement aux sollicitations des supporters. «Pour nous, supporters, tous les joueurs du Milan sont nos stars et Mesbah en fait partie», nous a dit Giovanni, le fan milanais qui nous a accompagné jusqu'à Milanello. Un point de vue que ne partage pas Mesbah qui fait tout pour rester loin des feux des projecteurs et garder le statut d'anti-star qu'il semble affectionner.
Le préféré de Saâdane… après le Mondial
C'est justement cette discrétion et ce souci permanent de rester à l'écart et de ne jamais perturber le groupe qui a plu à Rabah Saâdane. L'ancien sélectionneur des Verts considérait Djamel Mesbah comme une simple doublure appelée pour suppléer une improbable défection de Nadir Belhadj, mais au fil du temps et notamment durant la Coupe du monde, il a découvert un joueur appliqué, discipliné, travailleur, mais surtout un élément qui ne râlait jamais. Il a été, en effet, l'un des très rares joueurs à ne pas réclamer du temps de jeu en Afrique du Sud et cela a plu à un Saâdane, tiraillé par pratiquement tous les joueurs qui voulaient prendre part à la fête. Malheureusement pour Mesbah, Saâdane était parti deux mois après le Mondial et il a fallu d'autres circonstances pour avoir sa chance et la saisir.
Il nous invite à déjeuner avec les joueurs
Dès qu'il nous a aperçus, Djamel Mesbah, tout de noir vêtu, était venu vers nous pour nous saluer chaleureusement et nous inviter au restaurant du club pour déjeuner avec lui. «Aujourd'hui, vous êtes mes invités, on mangera ensemble, après on aura tout le temps de faire l'interview», nous a-t-il proposé en nous prenant par la main pour se diriger au resto où toutes les stars du Milan étaient déjà attablées, certains avec des membres de leurs familles comme le veut la tradition. Le dernier arrivé était encore Ibrahimovic qui, après avoir répondu aux questions de la chaîne du club, s'est lui aussi plié à la discipline du groupe en allant manger avec ses coéquipiers avant de quitter Milanello.
Discussion téléphonique avec Halliche
La discussion avec Mesbah durant le déjeuner était passionnante. Lorsqu'on lui avait demandé s'il avait rencontré Halliche à Londres avant ou après le match de Ligue des champions face à Arsenal, Mesbah nous a expliqué qu'il n'avait pas eu le temps. «Lorsqu'il m'avait appelé, j'étais dans le bus qui nous menait au stade, je lui ai juste envoyé un texto pour lui dire que je ne pouvais pas lui parler et il m'a souhaité un bon match. Après la rencontre, on est rentrés directement à Milan et je n'ai pas pu le rencontrer», nous a raconté Mesbah qui a tout de suite appelé Halliche pour s'excuser et lui lancer que tout le monde l'attend en équipe nationale tout en lui souhaitant du temps de jeu à Fulham. Cela a dû faire plaisir à Halliche qui se bat tous les jours pour jouer et revenir en équipe nationale.
Les enfants pour se déconnecter du foot
Revenant sur le match contre Arsenal qui l'a momentanément écarté de la titularisation, Djamel Mesbah était le premier à faire son autocritique, mais contrairement à un passé récent, le défenseur algérien sait désormais se déconnecter après un match. Pourquoi ? Laissons-le nous l'expliquer : «Après un match, je n'arrivais jamais à me détacher du football, je passais des jours à refaire toutes les actions dans ma tête, mais depuis que Dieu m'a donné deux enfants, je me déconnecte vite dès que je suis avec eux. C'est donc grâce à eux que j'arrive à relativiser un peu.» Père d'une fille et d'un garçon, Mesbah réserve tout son temps libre à sa petite famille qui a emménagé à Milan quelques jours après la signature du contrat.
Le soleil s'invite à Milanello
Le temps de terminer notre plat sportif fait de pâtes et de mozzarella, nous nous sommes installés sur un banc pas loin du terrain d'entraînement. Ricardo, l'un des membres de la cellule de presse, s'est empressé de mettre un tableau des principaux sponsors du club juste en face de la caméra. Inhabituellement en cette période de l'année, un beau soleil méditerranéen s'est invité pour donner un cachet algérien à l'interview. Mesbah était prêt pour l'échange.
-----------
Vous avez frôlé l'exploit mardi soir face à la Juventus de Turin en n'étant éliminé que durant les prolongations alors que c'était plutôt mal embarqué pour vous après la défaite à domicile du match aller. Racontez-vous ce match…
C'était un match assez intense. Par rapport au résultat du match aller, on était obligés de faire le jeu. Nous avions pris un but en première mi-temps, puis nous avons réussi à bien revenir en seconde mi-temps. Nous avons encaissé, durant les prolongations, un superbe but qui a donné la qualification à la Juventus. Nous avons quand même vu un superbe Milan et cela va nous donner de la confiance pour l'avenir.
Vous avez quand même inscrit un très joli but. Certes, c'est décevant d'être éliminé, mais c'est quand même beau un tel but, non ?
C'est sûr que ça fait plaisir de marquer un but dans ce genre de matches, mais, à la fin, on retiendra l'élimination de l'équipe. Pour ce qui est du but, la tactique dès le début du match était pour tous les joueurs de faire le jeu et d'oser. Sur l'ouverture de Philippe Mexès, j'ai vu le ballon arriver sur moi. J'ai réalisé en une fraction de seconde qu'il fallait tenter la reprise directement dans le but plutôt que de chercher à contrôler le ballon et, dans ce cas-là, le coup de tête était le moyen le mieux indiqué. J'ai tenté la tête plongeante et ça a marché. Cela dit, quitte à me répéter, ce but ne me satisfait qu'à moitié car j'aurais préféré une qualification pour la demi-finale.
Vous avez joué un match de 120 minutes du niveau et de l'intensité d'un match de Ligue des champions. Est-ce quand même une bonne préparation pour le quart de finale aller de la Ligue des champions contre le Barça la semaine prochaine ?
C'est vrai que le match de mardi nous a montré que nous avions le potentiel pour bousculer les meilleurs. Nous aborderons le match du Barça avec la même envie et la même détermination. Ce sera un autre adversaire et un autre style de jeu. Il y aura la même pression et nous jouerons contre l'une des meilleures équipes du monde. Ce sera certainement un beau match, mais il y a un match de championnat samedi face à l'AS Roma que nous devrons aborder sérieusement. Il nous reste la Ligue des champions et le championnat et ce dernier est très important pour nous. Nous n'allons pas laisser le championnat à la Juve.
Peut-on revenir un peu à votre dernier match de Ligue des champions avec Milan et cette première mi-temps cauchemardesque face à Arsenal ?
Oui, ça a été un match assez difficile surtout la première mi-temps. On a eu quelques difficultés, on a pris un but au bout de cinq minutes et c'est allé un peu trop vite pour nous. Oui, ça a quand même été assez difficile, assez compliqué. On a vu un Milan à deux visages car on s'est rachetés un peu en deuxième mi-temps, on étant plus solides, plus agressifs, plus près de ces joueurs. Parce que je pense qu'en première mi-temps, on leur a concédé un peu trop d'espaces. Et comme vous le savez, laisser de l'espace à ce genre d'équipes comme Arsenal ou Barcelone, ça peut faire très mal à toutes les défenses du monde. Mais bon, on va retenir le positif de cette soirée qui est la qualification en quarts de finale.
En plus de l'espace que vous avez laissé à l'adversaire, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Je pense qu'inconsciemment on est rentrés sur le terrain avec en tête ce 4 à 0 du match aller. Et voilà ! Après il y a eu beaucoup de choses techniques, tactiques qu'on discute avec l'entraîneur et les joueurs. Comme je te le répète, je pense qu'on a laissé un peu trop d'espaces sur les côtés et c'est ça qui a fait mal en première mi-temps.
Mis à part la réaction en deuxième mi-temps et la qualification aux quarts de finale, il y a eu votre premier match en Ligue des champions. Que ressent-on lorsqu'on dispute pour la première fois un match de cette prestigieuse compétition ?
(Après un temps d'hésitation) Ben, on est tout de suite dans le bain. On sent tout de suite qu'on est dans le haut niveau, dans le top du football. Peut-être que je me trompe parce qu'il y a aussi la Coupe du monde et l'Euro, mais c'est que j'ai ressenti en entrant sur le terrain. C'est une autre dimension, une autre compétition et tu le ressens très vite par rapport à l'atmosphère et à l'importance de ces matchs.
C'est quoi la différence entre un match de Ligue des champions et un match de championnat ?
La plus grande différence avec un match de championnat c'est le rythme. Ça va beaucoup plus vite parce que c'est Arsenal qui n'est pas la dernière équipe du championnat d'Angleterre. Ça va vite, ça joue, il n'y a pas de déchets techniques, c'est ça qui fait la différence avec les matchs de championnat. Sur le plan psychologique, ça change aussi parce que c'est des matchs à élimination directe. Quand on voit à la télé, on s'imagine plein de choses, mais sur le terrain, quand tu joues la Ligue des champions, tu vois vraiment que tu touches le très haut niveau.
Que peut apporter un tel match au niveau de l'expérience ?
Ça va m'apporter beaucoup par rapport à cette première mi-temps difficile, par rapport à la qualité des joueurs qu'il y avait en face. Ça va beaucoup m'aider pour la suite. Je vais te faire une comparaison. Jouer un match de Ligue des champions c'est comme si tu faisais dix voire vingt matchs de championnat d'Italie. C'est clair que ça va me servir pour la suite.
Dans un entretien qu'il nous a accordé récemment, Philippe Méxès nous a dit que Mesbah doit s'impliquer davantage et être le leader qu'il a été à Lecce. Est-ce si facile d'être un leader dans une équipe constellée de stars ?
Bon, être leader à Milan ça va être très difficile, même impossible. Je n'oublie pas que j'arrive d'une petite réalité, j'arrive de Lecce et le plus dur pour moi au début, c'est de m'intégrer. C'est ce que j'essaye de faire petit à petit, je peux même dire que je suis assez content de moi par rapport à l'intégration. Etre leader à Lecce ou au Milan, ce n'est pas du tout la même chose. Vous savez, ici, il y a des caractères, il y a de grands joueurs qui ont quand même tout gagné, certains jouent au plus haut niveau depuis une quinzaine d'années. Une chose est sûre : je bosse tous les jours pour me faire une place dans cette équipe, dans ce vestiaire et à tous les niveaux. C'est ça mon objectif et c'est ça qui me préoccupe pour le moment. Mon objectif n'est pas d'être un leader à Milan.
Vous dites que vous vous êtes déjà intégré. Est-ce que vous vous êtes fait des amis dans le vestiaire du Milan ? Avec qui vous entendez-vous le mieux ?
Je me sens à l'aise avec Philippe Méxès parce que, franchement, dès que je suis arrivé, il m'a vite intégré et je l'en remercie. Après, il y a d'autres joueurs avec qui je m'entends bien comme Van Bommel, un gars très sympa. Mais, en général, ce sont tous de bons mecs. On va dire qu'ils ne sont pas seulement champions sur le terrain puisqu'ils se comportent très bien en dehors. Ce sont des personnes naturelles comme tout le monde. Après, chacun son caractère et chacun son histoire. Mais j'avoue qu'il y a une certaine affinité avec Méxès.
A Banjul, vous avez joué votre premier match en sélection en tant que joueur du Milan AC. Comment avez-vous été accueilli par les joueurs et le staff technique ?
Eh bien ce qui m'a plu franchement, c'est que j'ai été accueilli de la même manière que lorsque je venais en tant que joueur de Lecce. C'est vrai que certains joueurs m'ont demandé comment ça se passait dans un grand club comme Milan, mais sans plus. Ils se sont comportés comme d'habitude et c'est ce qui m'a fait plaisir durant ce stage.
Cela veut-il dire qu'en sélection on est sur un pied d'égalité qu'on vienne du Milan ou d'un club du championnat algérien…
Tout à fait. La chose qu'on doit garder, c'est qu'on est tous sur la même ligne de départ et c'est ça qui fera qu'on obtiendra des résultats à l'avenir.
Le fait d'avoir des joueurs algériens comme vous, comme Feghouli ou Djebbour et Abdoun qui jouent les grandes compétitions européennes aide-t-il la sélection à acquérir de l'expérience ?
C'est clair. Quand on a des joueurs qui participent à des compétitions européennes, qui jouent dans les grands championnats, qui jouent des matchs importants tous les trois jours, ça aide l'équipe nationale surtout en ce moment parce que la sélection est à un tournant après cette année de transition juste après le Mondial qui est plus ou moins mal passée au niveau des résultats parce qu'on n'a quand même gagné que deux matchs à domicile. Justement, j'invite tous mes coéquipiers à être compétitifs et donner le meilleur d'eux-mêmes dans leurs clubs pour, après, faire bénéficier la sélection de leur apport.
Suivez-vous les prestations de Feghouli à Valence ? Si oui, qu'en dites-vous ?
Feghouli est en train de passer un cap en gagnant une place de titulaire à Valence, un grand club où il n'est pas aisé de s'imposer. En plus, il le fait bien et il marque des buts. Je suis vraiment content pour lui. En Gambie, j'ai découvert un joueur qui a de l'avenir et qui peut aller très haut car avant je ne le connaissais qu'à travers les matchs à la télé.
Après sa prestation en Gambie, certains le voient déjà comme le futur meneur de l'équipe nationale…
Il faut laisser Feghouli tranquille ! C'est un jeune de 22 ans qui arrive en sélection. Après, c'est au coach de voir qui est le meneur, qui n'est pas le meneur. C'est très important pour l'équipe nationale de laisser tranquilles des joueurs comme Feghouli et Boudebouz. Personnellement, je suis fier d'avoir comme coéquipiers en sélection des joueurs aussi talentueux.
Vous allez être sur la brèche jusqu'en fin de saison avec la multiplication des matchs. Ne craignez-vous pas d'arriver carbonisé pour les trois matchs de juin avec la sélection ?
Je ne suis pas d'accord avec cette façon de voir les choses car en football plus on joue, plus on est en confiance et plus on a envie de jouer. C'est clair que quand on joue tous les trois jours, on dépense beaucoup d'énergie, mais si on est sérieux et si on récupère bien, on arrive en équipe nationale très en forme et très motivés. On ne sera pas du tout lessivés.
Il nous reste encore plus de deux mois avant ce virage important de la sélection. Y pensez-vous déjà ou êtes-vous de ceux qui estiment qu'il faut préparer les matchs les uns après les autres ?
Avant le match de la Gambie, je pensais à ce match là. Mais dès qu'on a joué et gagné, j'ai commencé à penser à ces matchs de juin. J'y pense très souvent parce que c'est exceptionnel de jouer pour son pays. C'est clair que ces rencontres sont un peu loin et que je dois penser au présent et à faire le plus de matchs possible avec le Milan AC. Je dois bien jouer et essayer d'être le plus fort possible afin d'être prêt pour ces trois matchs. Je vis donc au jour le jour en me concentrant sur mon équipe, mais dans un coin de ma tête, il y a toujours ces trois matchs de juin.
Après la victoire en Gambie, vous avez été le premier à mettre en garde contre le triomphalisme ambiant. Comment doit-on prendre cette victoire ? Comme celle du renouveau ou juste un match qui nous permettra de reprendre confiance ?
C'est surtout un match qui va nous remettre en confiance. C'était un match très difficile sur un terrain catastrophique, ça, il faut bien le rappeler. Et puis par rapport à l'historique des matchs de l'équipe d'Algérie en Gambie où il y a eu des problèmes, par rapport aussi au fait que l'Algérie n'arrivait plus à gagner à l'extérieur depuis le match de la Zambie, on était contents. Après, il ne faut non plus s'enflammer, il faut redescendre sur terre car on n'a gagné qu'un match des éliminatoires, on n'a pas gagné la Coupe d'Afrique. Il est clair que ça va nous mettre en confiance pour les prochains matchs, ça va peut-être nous faciliter la tâche, mais il faut rester tranquilles, il ne faut pas trop verser dans l'euphorie. Il faut penser au mois de juin avec ce premier match contre le Rwanda qui est fondamental pour la suite.
Donc, il est encore tôt de parler de renouveau…
Voilà ! Il faut être tranquille. On est en train de construire tout doucement. C'est vrai qu'on a vu de belles choses, surtout notre réaction en deuxième mi-temps lorsqu'on était menés au score. On a réussi à remonter le match, on était bien dans le match. Il faut dire la vérité, on était au-dessus de cette équipe de Gambie durant toute la rencontre de la première à la dernière minute. Mais on est tranquille.
On a vu une photo du vestiaire de l'équipe nationale à la fin du match où les joueurs criaient leur joie. Cette victoire était-elle si importante pour vous après l'élimination sans gloire à la CAN-2012 ?
Cette victoire était importante parce que l'Algérie cherchait depuis longtemps un succès à l'extérieur. On sait tous qu'en Afrique, pour assurer une qualification en Coupe du monde ou en Coupe d'Afrique, il faut s'imposer à l'extérieur. Quand on vit une victoire à l'extérieur en Afrique, on se rend compte que ce n'est pas facile. C'est pour ça qu'on était euphoriques. Après, je crois que l'ensemble du groupe est redescendu sur terre après trois, quatre jours. Quand on gagne, on est toujours contents et quand on le fait en équipe nationale et de surcroît à l'extérieur, c'est une grande joie.
Ce qui était beau à voir c'était les remplaçants et les joueurs montés en tribune qui criaient leur joie avec les titulaires…
C'est ça qui a fait plaisir à tout le monde. Je vais vous raconter un truc : lorsque je voyais de l'extérieur l'équipe qui a qualifié l'Algérie en Coupe du monde, ça se voyait que c'était un groupe uni. On les voyait tous contents après les victoires et c'est cela qui a fait la différence. Aujourd'hui, il y a un gros potentiel et si tout le monde est dans le même wagon, c'est sûr qu'on fera de très belles choses avec cette équipe.
L'élimination à la CAN-2012 nous a été fatale même dans les sondages puisque c'est le Marocain Adel Taârabt qui a été élu meilleur joueur arabe après le sondage du Buteur et d'El Heddaf. Vous connaissez le joueur ?
Oui je le connais et je sais que c'est un bon joueur. Après, qu'il le mérite ou qu'il ne le mérite pas, je ne suis pas là pour juger.
-----------
Premier but de Mesbah au Milan, et quel but !
Absent de la demi-finale aller de la Coupe d'Italie qui s'était déroulée il y a un mois à Milan et qui avait vu les Milanais se faire surprendre chez eux par la Juventus 1-2, Djamel Mesbah a été titularisé mardi soir à l'occasion du match retour qui a eu lieu à Turin. A la fin du match, le constat était mitigé pour l'Algérien : il devrait être content puisqu'il a inscrit son premier but sous les couleurs de l'AC Milan, mais il est frustré parce que son équipe a été éliminée dans le temps additionnel au bout d'un match d'une rare intensité.
La meilleure réponse à ses détracteurs
En Italie, une partie de la presse, en quête effrénée de boucs émissaires, avait imputé à Mesbah une part de la responsabilité de la lourde défaite subie à Londres face à Arsenal en huitième de finale retour de la Ligue des champions, lui reprochant d'avoir été débordé par Theo Walcott. C'était un acharnement exagéré vu que l'ailier droit anglais est l'un des plus percutants au monde à son poste et il a fait des misères à plusieurs arrières anglais de renom, tels le Gallois de Tottenham, Gareth Bale (victoire d'Arsenal contre Tottenham 5-2 avec deux buts de Walcott) ou le Français de Manchester United, Patrice Evra. Mardi soir, Mesbah, pour son retour sur le terrain, a fait taire ses détracteurs en démontrant, face au deuxième de la Serie et qualifié pour la prochaine Ligue des champions, qu'il a l'envergure d'un joueur de l'AC Milan.
Antonini a plus souffert face à Vucinic
Surtout, ce match a montré que Luca Antonini, concurrent de Mesbah pour le poste de défenseur gauche, n'était pas meilleur que lui. En effet, les deux ont joué en même temps – ce qui n'était encore jamais arrivé -, l'Italien à droite pour suppléer l'absence d'Ignazio Abate, et l'Algérien à gauche et il était clair que c'est Antonini qui a le plus souffert, se faisant souvent déborder par Vucinic, qui n'est pourtant pas un ailier. Sur le premier but de la Juve, Mesbah est certes pris de vitesse par Lichtsteiner, mais c'était parce que ce dernier était parti dans son dos et non pas parce qu'il l'a dribblé.
Une débauche d'énergie et une intensité jusqu'au coup de sifflet final
Et puis, il y a eu ce but qui a eu le mérite de débrider une équipe de l'AC Milan qui était à moitié KO après la réalisation de Del Piero : un positionnement digne d'un avant-centre, le bon timing pour éviter le hors-jeu digne d'un Filipo Inzaghi et une conclusion avec une tête plongeante aussi précise que spectaculaire. Son apport n'a pas tenu à ce simple but puisqu'il donnait, dès lors, l'impression de mordre dans tous les ballons, se battant jusqu'à la fin des prolongations avec l'énergie et l'intensité requises dans ce genre de match. D'ailleurs, au coup de sifflet final, c'est lui qui avait le ballon.
Arsenal lui a permis d'apprendre, en attendant le Barça
Hier, la presse italienne s'est montrée élogieuse face à la débauche d'énergie du défenseur algérien, lui octroyant dans l'ensemble la deuxième meilleure note du match (6). Mesbah a fait la preuve que le match d'Arsenal lui a permis d'apprendre et d'être meilleur. Ces progrès ne sont pas passés inaperçus chez les observateurs. L'AC Milan est sorti de la Coupe d'Italie, mais est le favori en puissance pour le titre de champion. Samedi, un match important l'attend en Serie A face à l'AS Roma qui revient assez fort, avant un match encore plus important mercredi en Ligue des champions contre ce qui se fait de mieux actuellement : le Barça.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.