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Madjer : «Je suis Mouloudéen à vie»
Publié dans Le Buteur le 12 - 07 - 2009

«Belloumi et moi, c'est comme Coca-Cola et Pepsi» (4e partie et fin)
Dans notre voyage dans le royaume des Madjer, nous avons accordé la parole à la reine, les princes et les princesses. On ne pouvait pas clore notre aventure sans donner la parole à Sa Majesté le roi. Durant tout notre séjour à Doha, Rabah Madjer s'est mis à notre entière disposition afin de nous permettre de vous dévoiler toutes les facettes possibles de sa vie privée. Dans cet entretien exclusif, il est revenu sur des étapes précises de sa longue et riche carrière pour nous en dire un peu plus. Sans doute qu'un livre entier n'aurait pas suffi pour raconter avec des mots l'incroyable histoire de l'un des meilleurs footballeurs de tous les temps. On se suffira hélas de cet espace, la mort dans l'âme, car il nous reste encore beaucoup d'autres éléments à vous faire partager de la vie et de cette carrière exceptionnelle du roi Madjer. Appréciez.
*
Votre ami Merzekane pense que vous n'avez jamais été supporteur du Mouloudia et que si on vous coupait les veines, il en sortirait du Sang et Or. Un commentaire ?
Chabane n'a peut-être jamais su que j'étais aussi fan du Mouloudia. Ce n'est pas parce qu'il ne le savait pas qu'il a raison. Attendez, mais il parle là de ce que j'ai dans le cœur. Ce sont des sentiments qui m'appartiennent à moi, pas à lui. Mais je suis supporteur du Mouloudia et en même temps supporteur du NAHD. Il faut être cinglé pour croire que je n'aime pas le NAHD. Qui peut croire que je puisse renier comme ça, sur un coup de tête les années de bonheur que j'ai passées au NAHD ? Il faut vraiment ne pas me connaître pour croire à cela. Le NAHD m'a donné le lait qui m'a permis de réaliser mon rêve dans le football de haut niveau. Je ne suis pas un ingrat pour rayer d'un trait tout le bien que j'ai vécu à Hussein-Dey. La NAHD, je l'ai dans le sang et dans le cœur. C'est un fait indiscutable.
*
Et le MCA ?
Justement, j'y arrive. Le Mouloudia d'Alger est le club qui a bercé mon enfance à Bab El Oued. J'ai grandi dans ce quartier, à Climat de France et j'ai eu, à l'époque, comme une bonne partie des enfants de mon âge, le coup de foudre pour le Mouloudia. En fait, dans ma famille, il y avait la moitié qui était pour l'USMA et l'autre partie pour le MCA. Et mon choix était clair dès le départ. J'étais un vrai supporteur du MCA et ma foi, lorsqu'on attrape le virus Rouge et Vert, c'est pour la vie. C'est pour cela qu'à chaque fois qu'il y a un problème au sein du Mouloudia, j'ai mal dans mon cœur. C'est comme ça, je n'y peux rien. Et ce sera comme ça pour toute la vie.
*
Vous êtes donc supporteur des deux clubs pour tirer un trait définitif sur ce sujet ?
Exactement. Je les aime comme on aime ses propres parents. On ne peut pas préférer l'un à l'autre. Et chaque chose qui touche le NAHD et le MCA, me touche également. J'espère que c'est clair pour tout le monde cette fois.
*
Comment avez-vous pris les propos de Merzekane sur ce sujet ?
Vous savez, Chabane Merzekane est un très bon ami à moi. Je suis sûr qu'il ne l'a pas dit méchamment. Le connaissant, il n'y a pas de doute qu'il a juste voulu me taquiner amicalement à travers votre journal. C'est comme ça qu'il est. Il aime bien chambrer les potes. Mais je reste persuadé qu'il ne peut pas le dire méchamment. C'est impossible ! Chabane et moi avons passé pratiquement toute notre jeunesse ensemble. On se connaît comme des frères. Je suis sûr qu'il l'a dit dans le sens : «Non, Madjer est à nous, c'est un vrai Nahdiste !» Pas plus.
*
Votre père était fleuriste, c'est ça ?
Oui Allah Yerrahmou, il avait une petite boutique de fleuriste en face du stade de Bologhine. Je l'accompagnais souvent avec mon grand frère pour l'aider dans son travail et surtout lui tenir compagnie. Il vendait des fleurs à côté du cimetière de Bologhine, mais il s'occupait également des tombes des chrétiens qu'il décorait et entretenait. Il avait vraiment besoin de notre présence pour le soutenir. Lorsque je parle de mon père Allah Yerrahmou, j'ai le souvenir d'un homme qui a sacrifié toute sa vie à l'éducation de ses enfants. Il nous a donné beaucoup d'amour et de tendresse. Quelqu'un qui aime les fleurs ne peut pas être mauvais au fond de lui.
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Quels souvenirs gardez-vous de ces moments avec votre père ?
Des moments d'une tendresse infinie. Je le revois encore en train d'arranger ses fleurs qu'il chérissait et qu'il soignait minutieusement. Il avait toujours un mot gentil pour nous. Je me rappelle aussi, lorsqu'on était dans son local les jours des matches, les acclamations du public du stade de Bologhine. Comme on n'avait pas les moyens pour y entrer, on restait attentifs aux chants du public et aux acclamations des supporteurs. On tentait de deviner à travers les cris le déroulement du match. C'est une sensation qui ne m'a jamais quitté à ce jour.
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Vous viviez à Bab El Oued alors ?
C'est ça, j'avais à peine 7 ans, j'étais à l'école de «Tahdib». A cet âge déjà, j'avais l'amour du football en moi. Je jouais avec mes amis de l'époque des parties interminables. J'étais déjà un vrai mordu du football, comme bon nombre de jeunes de mon âge. J'ai beaucoup joué dans le quartier à Climat de France. Puis, lorsque mes parents avaient déménagé à Hussein-Dey, j'ai appris qu'il y avait un «disputement» comme on disait alors, au club de l'Onalait. J'ai tenté ma chance et on m'a tout de suite pris.
*
Pourquoi ne vous a-t-on jamais vu dans une réunion de l'amicale des anciens internationaux ?
Pour la simple raison que je n'ai jamais parlé de cette association avec qui que ce soit. On ne m'a jamais contacté et personne ne m'a demandé mon avis ni avant ni après sa création. Le moindre des gestes était de m'appeler pour me demander mon avis ou à la limite m'apprendre sa création. Or, personne ne l'a fait à ce jour et je n'ai aucun contact avec cette association.
*
Quelle solution préconisez-vous pour sortir notre championnat du marasme dans lequel il baigne ?
Si l'Algérie veut avoir d'autres champions, il faudra penser à nationaliser le sport en général et le football en particulier. C'est notre seul salut. Moi je suis outré par la gestion de certains clubs en Algérie. Les clubs ne pensent plus qu'à la saison en cours et dépensent des milliards pour des résultats plus que médiocres. C'est un gâchis incroyable, mais ce n'est pas la faute des présidents, car ils ne font que s'adapter au système qu'on leur propose. Il n'y a aucun organisme de contrôle de l'argent du contribuable. En France par exemple, il existe la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion, ndlr) qui est à l'affût de la moindre erreur de gestion des clubs. Et ces derniers peuvent facilement être relégués de la Ligue 1 au National, juste parce qu'il y a eu mauvaise appréciation dans la gestion financière du club. C'est ce qu'il nous faut en Algérie pour assainir notre football de cette anarchie qui le caractérise.
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Ne pensez-vous pas que les résultats de l'EN sont un peu l'arbre qui cache la forêt ?
C'est sûr ! Car si l'Algérie est leader actuellement dans son groupe, c'est en grande partie grâce à nos enfants issus de l'émigration. C'est en Europe qu'ils ont été formés et non pas en Algérie. Personnellement, je me sens un peu gêné de voir qu'on compte exclusivement sur les enfants issus de l'émigration, même s'ils sont les bienvenus chez eux. Il n'y a aucun doute qu'ils ont les mêmes droits de jouer en équipe nationale que les locaux. Ce sont des Algériens à part entière. Seulement, ce qui me gêne dans cette histoire, c'est qu'on commence à prendre l'habitude de trop compter sur la formation des autres, alors que l'Algérie est un pays de football qui peut très facilement former d'autres Belloumi, d'autres Assad, d'autres Merzekane, d'autres Zidane et d'autres Bensaoula. Nous avons un potentiel formidable qui peut nous apporter de grands noms du football, mais apparemment, il n'y a aucune politique réelle pour reprendre les bases de la formation en Algérie. Un Algérien, lorsque vous le mettez dans un milieu sain, il est tout de suite impressionnant.
*
C'est le cas de l'académie du Paradou, non ?
Si vous voulez. C'est la preuve concrète de ce que j'évoquais à l'instant. Tout le monde parle de ces jeunes surdoués. Moi je pense qu'ils ne sont pas plus surdoués que des millions d'autres jeunes qui n'ont pas eu la chance d'être encadrés comme ceux du Paradou. Je suis sûr que dans toutes les villes d'Algérie, il existe des dizaines de surdoués. Il suffit de les mettre dans un milieu favorable pour qu'ils nous éclaboussent de leur talent. Mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'on parle des académies, alors que les vrais centres de formations existent déjà au sein de chaque club. Comment voulez-vous donc appeler les écoles de football des clubs ? C'est là que le vrai travail devrait se faire, pas seulement dans les académies.
*
Comme cela se faisait à votre époque ?
A notre époque, il a suffi que l'Etat décide d'encadrer les clubs et de les structurer comme des entreprises pour que la liste des 22 pour le Mondial devienne trop petite pour contenir les nombreux joueurs qui pouvaient y figurer. Tout cela a été rendu possible grâce à l'encadrement et au travail sérieux accompli. C'est pour cela que j'insiste pour dire qu'il faudra impérativement nationaliser notre sport en général et notre football en particulier. L'exemple du GS Pétrolier est une preuve vivante. Dans plusieurs disciplines, ils sont les leaders de leur championnat. Le constat est cinglant. Aujourd'hui, le privé est loin de pouvoir investir comme en Europe des sommes colossales dans un club de football. On est encore très loin de ce rêve. Et en attendant cela, c'est à l'Etat de prendre le relais, car il est question de la jeunesse de tout le pays. Et tout le monde a vu le coup de fouet donné au mental de la société après les victoires de l'EN. Le football, c'est trop important pour le laisser entre les mains des charlatans.
*
Lors de la fameuse finale de Vienne, vous aviez démarré le match à une touche de balle, pourquoi ?
C'étaient les consignes d'Arthur Jorge. Je dois avouer qu'avant le match, on avait très peur du Bayern. On avait commencé le match avec un système ultradéfensif, en 4-5-1. Le seul attaquant, c'était Paulo Futre. Moi, j'avais démarré au poste de milieu défensif.
* Milieu défensif, carrément ?
Oui, carrément en défense. Comme quoi, ça sert de démarrer sa carrière comme défenseur pour un attaquant comme moi. Il y avait à mes côtés Magalhães, Souaa, Andre et Quim je crois (le FC Porto avait joué avec cet effectif : Mlynarczyk, Joao Pinto, Eduardo Luis, Celso, Inacio (Frasco), Quim (Juary), Magalhães, Madjer, Sousa, Andre, Futre, ndlr). Mais je ne me sentais pas à l'aise au milieu du terrain. Pour moi, ce n'était pas possible que je reste à ce poste durant tout le match. Mon tempérament et surtout mon instinct me poussaient vers l'avant, à tel point que je me suis retrouvé à jouer en deuxième mi-temps carrément en attaque. Arthur Jorge ne m'avait rien demandé dans ce sens. J'avais vu que je pouvais faire quelque chose en attaque et je me suis juré de rester devant.
* Et vous avez repris instinctivement le poste d'ailier gauche…
La preuve, ma position sur nos deux buts n'était pas celle d'un milieu défensif que j'étais censé être selon le coach. C'est dire que parfois, le joueur se doit de prendre l'initiative de changer de lui-même, lorsqu'il se sent capable d'apporter le danger. Le coach ne peut pas avoir les mêmes sensations que les joueurs sur le terrain. Il faut savoir désobéir parfois pour l'intérêt de l'équipe. Il faut surtout suivre son instinct.
* Votre fils Amir arrive dans le milieu du football. Que pensez-vous de lui en tant que joueur ?
C'est quelqu'un de très sérieux, il a beaucoup de qualités. Son problème est qu'il n'a pas eu la même stabilité que moi à mes débuts. Il a été obligé de me suivre partout où je voyageais. Une fois, il est au Portugal à l'école de football de Porto, une autre fois à Alger au NAHD, lorsque j'entraînais l'EN, puis il est parti à Doha. Il n'a pas eu la chance de rester au même endroit, dans le même club pour pouvoir garder des repères longtemps. Mais je pense que même cette instabilité peut le servir dans son intégration. Les changements de pays lui ont permis d'apprendre cinq langues et j'espère que ça lui permettra d'aller là où il voudra plus tard. Seulement, il y a une condition au préalable : terminer d'abord ses études. C'est un pacte qu'il a signé avec moi et il doit l'honorer.
* Vous le voyez aller un jour en sélection d'Algérie ?
Je l'espère ! Pourquoi pas, s'il continue à progresser comme ça. Tout ce que je lui souhaite, c'est d'être heureux dans sa vie. J'espère surtout qu'il aura de la chance à ses débuts surtout. Car une carrière de footballeur se joue aussi sur un brin de chance au tout début. J'ai vu des jeunes qui auraient pu faire une carrière meilleure que la mienne manquer de chance au début et rater une carrière qui pouvait être extraordinaire.
* Comme qui par exemple ?
Lorsque je repense à ce que faisait mon ami Zeggour au NAHD, je me dis qu'il est passé à côté d'une carrière phénoménale. En cadet, il était bien supérieur à nous tous et il y avait avec nous des joueurs comme Amokrane, Aït El Hocine, Merzekane, moi-même… En cadet, il jouait déjà comme titulaire chez les seniors.
* Il était meilleur que vous ?
De loin même ! Pour moi, Zeggour aurait pu devenir le meilleur joueur de tous les temps en Algérie. C'est vraiment dommage qu'il ait raté sa carrière. Mais il n'a pas raté sa vie, puisqu'il suivait des études supérieures en parallèle. C'est une question de chance. Et c'est ce que je souhaite à mon fils.
* Le terrain ne vous manque pas un peu ?
Oh que si ! Je suis impatient de reprendre le métier d'entraîneur. Je crois qu'à partir de la saison prochaine, je reprendrai un club. Mais ne me demandez pas de nom pour l'instant.
* Une énigme reste entière sur votre pied de base. Vous êtes droitier ou gaucher en réalité ?
Je vais vous expliquer comment je suis et à vous de le trouver. Je tire les coups francs du pied gauche et les penalties du pied droit. Ça va pour l'instant ? (Il rigole) En plus, quand je mange, j'épluche les oranges avec la main gauche, mais je mange avec la main droite. Je tiens cela de ma famille. Il y a une partie de gauchers et une autre de droitiers. Et moi, j'ai pris un peu des deux. Je ne peux pas vous l'expliquer plus que cela. Moi-même je suis brouillé.
* On pense que vous êtes droitier car la talonnade, vous dites que vous l'avez marqué instinctivement. Donc, votre instinct vous dicte que vous êtes droitier, non ?
Pas mal comme idée, sauf que rien ne dit que si j'avais reçu le ballon du côté gauche, que je ne l'aurais pas marqué de mon talon gauche !!! Je vous ai piégé là, non ? (Il se marre franchement).
* Gardons donc le mystère entier.…
Mais il n'y a pas que vous qui m'avez posé cette question. Je me rappelle lorsque j'étais junior, M. Nazef me l'avait déjà demandé et je ne savais pas quoi lui répondre car moi-même je ne le savais pas vraiment. Et quelques années plus loin, on devait jouer avec Porto un match de Supercoupe d'Europe contre l'Ajax d'Amsterdam et Jorge Valdano qui était journaliste dans une radio ou une télé de Madrid est venu me dire : «Je voudrais te poser une question qui me brûle les lèvres.» Je lui ai dit vas-y. Il me fait alors : «Rabah, tu es droitier ou gaucher ?»
* Et qu'avez-vous répondu à Valdano ?
Je lui ai dit : «Je ne peux pas te répondre, c'est confidentiel !» On était morts de rire tous les deux.
* Il y a des gens qui avaient dit que c'était vous qui aviez exigé qu'on écarte Belloumi de la CAN-90. Où est le vrai et où est le faux dans cette rumeur ?
Des conneries encore entre Belloumi et Madjer. Décidément, ça ne s'arrêtera jamais. Figurez-vous que j'avais même demandé qu'on le ramène avec nous pour la CAN. Belloumi le sait et Kamel Lemoui qui était entraîneur à l'époque le sait également. On avait joué un match amical en Suède et comme la presse nationale avait beaucoup réclamé le retour de Lakhdar, Lemoui est venu me demander mon avis en tant que capitaine de l'équipe. Il croyait que j'allais peut-être refuser pour une raison ou pour une autre. A cette époque, les gens y allaient de toutes sortes de rumeurs à notre sujet à tel point que même le coach ne pouvait pas faire la part des choses entre le vrai et le faux.
* Et qu'avez-vous répondu à Lemoui ?
Je lui ai dit qu'il était le patron de l'équipe et que je ne voyais aucun inconvénient à ce que Belloumi soit avec nous. Je lui ai même conseillé de le ramener. Ce qu'il a fait et Lakhdar nous avait même rejoints pour ce match contre la Suède. Mais depuis ce match, il n'a plus été rappelé en équipe nationale.
* Mais qui a donc écarté Belloumi de la CAN-90 selon vous ?
Wallah que je ne saurais vous le dire exactement. J'ai toujours été correct avec moi-même. Je n'ai jamais été un faux jeton. J'étais certes le capitaine de l'équipe, mais Dieu m'est témoin, je n'ai jamais été discuter avec mes coaches des convocations ou même de la titularisation des joueurs sélectionnés. Je m'entraînais comme tout le monde et je remontais dans ma chambre sans faire de bruit. Cette question, il faudra la poser aux sélectionneurs de l'époque, pas à moi. A ce jour, je n'ai jamais eu de problème avec Belloumi. Ce sont les gens qui avaient créé ce problème entre les deux Ballons d'Or africains de l'époque. Les gens n'arrêtent pas de nous comparer comme on le ferait entre Coca et Pepsi.
Entretien réalisé par
Nacym Djender


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