«J'ai suivi le match USMA-JSMB et j'ai été séduite par Ferhat et El Orfi» Sonia Souid, jeune française aux origines algériennes, est l'une des rares femmes à exercer le métier d'agent en France. Venue dernièrement en Algérie en compagnie d'un de ses collègues de la société CSM Sport & Entertainment, elle a suivi le match de championnat USMA-JSMB pour superviser quelques joueurs. Présente à la cérémonie du Ballon d'Or, on en a profité pour lui poser quelques questions... Tout d'abord, veuillez vous présenter aux lecteurs du Buteur... Alors, je m'appelle Sonia, je suis agent de football FFF (Fédération française de football). J'ai obtenu ma licence en 2010 et voilà presque quatre ans que je travaille dans le foot. Je suis d'origine algérienne, mais j'ai toujours vécu en France. J'ai commencé à travailler dans ce domaine au Qatar et aux Emirats arabes unies, parce que mon père est un préparateur physique et travaille depuis plus de 15 ans dans les pays du Golfe. Et depuis moins d'un an, je travaille pour le compte d'une grosse société anglaise, CSM Sport & Entertainment. On a 29 bureaux à travers le monde et on s'occupe de tout ce qui est management d'athlètes, que ce soit dans le rugby, où on est leaders en France, ou le football. On s'occupe aussi du sponsoring et du marketing dans le sport. Et vous, quel poste vous occupez au juste ? Je suis surtout agent foot. Dans le sport, on est 700 personnes à travailler à travers le monde. Ce n'est pas compliqué de travailler dans un domaine réputé pour être dédié aux hommes uniquement... Je pense que c'est compliqué d'être agent de football tout court. Après, oui, c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'agents femmes. En France, je crois qu'on est 13 femmes sur près de 180 agents agréés. C'est très peu et c'est clair qu'il y a des choses à faire. Moi, j'ai de la chance de m'appuyer sur une société assez puissante et professionnelle comme CSM. Quels sont les joueurs connus avec lesquels vous êtes sous contrat ? Je vous ai dit que j'avais commencé dans les pays du Golfe, où j'ai voulu un peu révolutionner les choses là-bas, notamment aux Emirats arabes unies. Au lieu de ramener des joueurs étrangers dans ce championnat, comme le font la majorité des agents, j'ai voulu faire l'inverse, c'est-à-dire de transférer des joueurs émiratis internationaux vers l'Europe. Ce n'est pas facile, mais j'ai expliqué au président de la Fédération émiratie que s'il voulait avoir une sélection forte, il fallait s'appuyer sur trois ou quatre professionnels. Il y a quelques mois, j'avais transféré un jeune joueur émirati à l'Olympique Lyonnais. J'ai aussi pas mal collaboré avec la Fédération émiratie de football, et organisé des tournois de football féminin aux EAU. Samedi dernier, vous avez assisté avec un de vos collègues au match USMA-JSMB. C'était quoi l'objet de cette mission ? Oui, j'étais accompagné par Patrick Esteves, un autre agent. A vrai dire, on est venus pour voir de près le marché algérien. C'était la première fois que j'assiste à un match de Ligue 1. On est venus voir le niveau et étudier un peu le marché. Quels sont les joueurs qui vous ont tapé à l'œil et est-ce que vous avez discuté avec quelques-uns d'entre eux ? J'ai bien aimé le jeune Ferhat, mais aussi le milieu récupérateur, El Orfi. Il y a aussi quelques bons éléments. Ça peut nous intéresser de prendre quelques joueurs d'ici pour les aider à signer à l'étranger. Cela dit, on n'a parlé à aucun joueur. On est juste venus tâter le terrain, comme on dit. Et je trouve qu'il y a du potentiel ici et le marché algérien demeure très intéressant. Sinon, on a un peu discuté avec le MCA. La société CSM Sport & Entertainment s'occupe de quoi en plus ? On s'occupe de tout ce qui est financier et on aide le joueur à se gérer sur ce point. On gère aussi l'image et le bien-être du joueur. En 2003, vous avez concouru pour l'élection de Miss France. Racontez-nous cette expérience... Oui, j'ai été Miss Auvergne et j'ai représenté ma région pour ce concours national. C'était une belle expérience, mais la compétition n'était pas du tout saine. Les filles étaient méchantes et ça allait à l'encontre des valeurs que j'avais apprises dans le volley-ball. Je me suis inscrite dans ce concours un peu par coïncidence. Vous avez assisté à la cérémonie du Ballon d'Or. Comment l'avez-vous trouvée ? Je trouve que c'est une belle initiative de récompenser le football algérien et encourager de cette façon les joueurs. La cérémonie a vu la présence de stars mondiales et j'ai été très heureuse d'y assister.