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« Crise, reconfiguration du pouvoir économique mondial et place de l'Algérie dans les relations internationales Crise et accroissement de l'endettement des Etats
Publié dans Le Financier le 18 - 09 - 2010


2ème partie
2ème partie 1- Perspectives de l'économie mondiale
Dans son rapport publié courant janvier 2010, la banque mondiale (BM) note que le pire de la crise financière est derrière nous et la reprise économique mondiale est en cours, mais que cette reprise est fragile, l'ampleur globale de la reprise et sa durabilité dépendant du redressement de la demande des ménages et des entreprises sur les prochains trimestres 2010/2011. Selon le scénario de base de la BM, la croissance mondiale devrait atteindre 2,7 % en 2010 et 3,2 % en 2011 après s'être contractée de 2,2 % en 2009. Les hausses les plus marquées sont à signaler dans les pays en développement d'Asie de l'Est, reflétant, du moins en partie, le programme de relance de 4 000 milliards de yuans (soit 12 % du PIB) mis en place par les autorités chinoises jusqu'en 2010 (au titre duquel environ la moitié des dépenses ont déjà été réalisées). Selon la BM, on ne peut cependant pas exclure l'hypothèse d'une rechute en 2011, s'il advenait que la dépense publique se ralentisse et que la croissance ne soit pas reprise par l'entreprise privée, et ce à mesure de l'atténuation de l'impact des mesures de relance budgétaires et monétaires sur la croissance. Certes, après leur stabilisation, les marchés financiers se redressent mais ils restent fragiles. La liquidité interbancaire, telle que mesurée par l'écart entre les taux d'intérêt appliqués entre banques et ceux dont elles doivent s'acquitter auprès des banques centrales, a reculé d'un sommet historique de 366 points de base sur les marchés en dollars à moins de 15 points de base. Aussi, face à cette situation, la reprise pour 2010 sera relativement molle en Europe et aux USA, et une reprise beaucoup plus dynamique de la Chine est prévue. Pour preuve, la faible reprise de la sphère réelle, le nombre de sans-emploi dans le monde ayant atteint près de 212 millions en 2009, en raison d'une hausse sans précédent de 34 millions par rapport à 2007, à la veille de la crise économique mondiale, a annoncé le Bureau international du Travail (BIT) dans son rapport annuel sur les tendances mondiales de l'emploi publié fin janvier 2010. S'appuyant sur les prévisions économiques du FMI, le BIT estime que le chômage devrait rester élevé en 2010, notamment dans les économies développées et l'Union européenne où un surcroît de 3 millions de personnes pourrait grossir les rangs des chômeurs en 2010. En outre, le nombre de jeunes au chômage a augmenté de 10,2 millions entre 2007 et 2009, soit la plus forte hausse enregistrée depuis au moins 1991. Le rapport souligne que, même si les mesures de relance coordonnées semblent avoir éviter une catastrophe économique et sociale bien plus grave, des millions de personnes de par le monde sont toujours privées d'emplois, d'allocation chômage ou de toute autre forme viable de protection sociale. Pour le BIT, la proportion de travailleurs en situation d'emplois vulnérables dans le monde est évaluée à plus de 1,5 milliard, soit plus de la moitié (50,6 %) de la main-d'œuvre mondiale. Et ce nombre est susceptible d'avoir augmenté de plus de 100 millions entre 2008 et 2009. Le rapport indique également que 633 millions de travailleurs et leurs familles vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour en 2008, avec pas moins de 215 millions d'autres travailleurs vivant à la limite et courent le risque de tomber dans la pauvreté en 2009. Ainsi, le taux de chômage mondial a atteint 6,6 % en 2009, en hausse de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2007. Cependant, il diffère considérablement selon les régions. Contre fin 2007 de 5,7%, le taux de chômage moyen dans la zone OCDE est à son «plus haut niveau» depuis la seconde guerre mondiale selon le rapport de l'OCDE 2010 intitulé perspectives de l'emploi. Il a atteint 8,7% en moyenne avec des disparités (le chômage en Espagne et l'Irlande explose alors qu'il recule en Allemagne du fait de la reprise de la croissance) son plus haut niveau depuis 1945. «Le taux de chômage de la zone OCDE pourrait encore dépasser les 8% à la fin de 2011. Etant donné la gravité du ralentissement du marché du travail et les risques sociaux et économiques que cela implique, il est important de continuer d'allouer des fonds appropriés aux politiques du marché du travail», écrit l'OCDE. Même avec la reprise, «fragile», il manquera fin 2011 environ 15 millions d'emplois pour revenir au taux d'emploi d'avant la crise, notamment dans certains pays comme l'Espagne, l'Irlande ou les Etats-Unis.
Or, qui dit chômage seul indicateur de la reprise de la sphère réelle, dit baisse de la demande solvable qui se répercute sur le niveau de l'appareil de production et l'Espagne le pays le plus frappé de l'Europe avec près de 20% du taux de chômage est un exemple significatif. C'est pourquoi, le Forum de Davos a clôturé le 31 janvier 2010 dans une ambiance loin d'être euphorique. Le rapport final insiste que si la croissance est légèrement repartie, les problèmes budgétaires d'Etats comme la Grèce suscitent beaucoup d'inquiétudes, tandis que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a prévenu lors de ce forum que le rétablissement du système financier sur des bases plus saines et des finances publiques serait l'un des principaux problèmes pour l'économie mondiale et qu'il fallait rester prudent. Avis partagé par M. Neil Barofsky, inspecteur indépendant du plan public de sauvetage de la finance aux Etats- Unis qui a affirmé, dans un rapport publié dans le Waal Street Journal du 31 janvier 2010, qu'une nouvelle crise financière restait possible, sauf réforme importante du système financier américain, étant donné sa faiblesse et les risques qu'il prend. Aussi, selon bon nombre d'experts internationaux, on ne peut malheureusement pas s'attendre à une reprise miraculeuse après une crise aussi grave, car il faudra des années pour reconstruire les économies et redresser la situation de l'emploi. Par ailleurs, au cours des 5 à 10 prochaines années, du fait de l'aversion accrue pour le risque, une réglementation plus prudente et la nécessité d'adopter des pratiques de prêt moins libérales que pendant la période d'expansion qui a précédé la crise se traduiront probablement par une raréfaction et un renchérissement des capitaux destinés aux pays en développement. Toutes les formes de financement étant affectées par la crise, les sociétés mères seront moins en mesure de financer le développement de nouveaux produits car leurs coûts d'équipement vont augmenter. Il s'ensuit que selon une étude de l'assureur- crédit Euler Hermes SFAC publiée le 11 juin 2009 que la crise économique et financière va durablement peser sur la croissance mondiale et la demande intérieure des pays émergents reste trop faible pour compenser la récession des pays développés, Je cite : « Depuis dix ans, la dynamique mondiale a été portée par la demande des pays de l'OCDE, poussée par le crédit, et cette demande était aussi le moteur extérieur des pays émergents, leur demande intérieure, encore trop faible, ne pouvant pas servir de locomotive de la croissance mondiale à ce stade ». Aussi, selon cette étude, la croissance mondiale devrait rester inférieure à sa tendance de 4% pendant quelques années avant de revenir à l'équilibre. Dans la même lignée, dans un rapport, publié le 2 juin 2009 à Londres, le Centre for Economics and Business Research (CEBR) indique que l'Alena (Canada, Etats-Unis, Mexique) et l'Union européenne ne parviennent plus à produire la majorité du PNB mondial. La communauté transatlantique représentait 60 à 64 % de l'économie mondiale à son apogée, dans la période 1995-2004. Elle ne représentera que 49,4 % en 2009. La chute devrait se poursuivre, pour tomber à 45 % en 2012. Avis partagé, la déclaration en date du 5 juin 2009 du président russe Dmitri Medvedev, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg qui pense que la crise financière et économique internationale provoquera un "reformatage" du monde et modifiera le peloton de tête du développement économique.
«En fin de compte, les leaders du développement économique changeront, tout comme le modèle de comportement dans la sphère économique et les modes de fonctionnement des marchés économiques. Il est vrai, les nouveaux modèles qui verront le jour au cours des prochaines années, devront prouver leur efficacité ».
2- Risque de conjonction de bulles financières et de bulles budgétaires 2013/2015
Souvent l'on ne différencie pas exactement ente le déficit budgétaire (flux) de la dette publique (stock), le déficit budgétaire étant la situation dans laquelle les recettes du budget de l'Etat sont inférieures aux dépenses, donnant un solde négatif et pour financer son déficit, l'Etat est obligé d'emprunter. La dette de l'Etat se définit quant à elle comme l'ensemble des emprunts effectués par l'Etat, dont l'encours (montant total des emprunts) résulte de l'accumulation des déficits de l'Etat. Aussi, elle ne doit pas être confondue avec la dette extérieure, (là aussi à ne pas confondre le principal qui est un stock avec le service de la dette qui est un flux), constituée de l'ensemble des engagements des agents économiques d'un pays (particuliers, entreprises..), et non seulement de l'Etat, vis-à-vis de prêteurs étrangers. Ces deux données, bien que différentes, sont liées : le flux du déficit budgétaire vient alimenter l'encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l'augmentation des intérêts versés, qui sont une charge (dépense) budgétaire, la succession des déficits favorisant l'apparition de nouveaux déficits. En effet, le gonflement de la dette provoque un effet "boule de neige" selon un processus auto entretenu, la charge d'intérêt qu'elle produit conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l'endettement de l'Etat et la charge des intérêts.
Dans ce cadre, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke déclare ( Reuters 03 juin 2009) que l'augmentation de la dette américaine contribue à faire monter les taux d'intérêt à long terme et qu'il est temps de commencer à travailler aux moyens permettant de réduire les déficits, rejoint par la présidente de la Banque de Réserve fédérale de Cleveland, Sandra Pianalto, à l'occasion d'une conférence devant des investisseurs et chefs d'entreprise le 8 juin 2009, je cite : « l 'Etat américain, confronté à un important déséquilibre budgétaire, ne pourra pas poursuivre indéfiniment son soutien à l'économie. Il n'est ni possible ni souhaitable que les dépenses fédérales se maintiennent à un niveau aussi élevé ». Mais cela n'est pas propre aux USA comme en témoigne l'explosion des déficits budgétaires pour l'ensemble des pays européens sans compter les déficits des pays émergents.
a reprise permettra t- elle d'absorber cette importante injection monétaire sans précédent dans l'histoire du capitalisme comme le postule la théorie keynésienne raisonnant au sein de structures élastiques et d'Etats Nations (relance de la demande globale, consommation et investissement) et le blocage n'est –il pas mondial (fait nouveau -interdépendance des économies), donc d'ordre structurel ? La solution ne pouvant qu'être globale et le risque n'est-il pas de s'orienter vers une hyperinflation à la Weimar à l'échelle planétaire, mais fait nouveau, conséquence à la fois de la combinaison cette fois de bulles financières et de bulles budgétaires ? C'est dans ce sens que les avertissements adressés aux banques centrales par la chancelière allemande Angela Merkel, les alertant contre le danger d'une politique inflationniste et surtout l'intervention de l'économiste Jacques Attali, connaissant fort bien le fonctionnement du système monétaire international, montrent des signes d'inquiétudes qui contrastent avec les déclarations rassurantes de bon nombre de dirigeants. Pour Jacques Attali devant le Forum international économique et financier (FIEF), en avril 2009 à Paris, le danger d'une hyperinflation semblable à celle de l'Allemagne en 1923 est réel.
Je cite Jacques Attali : «depuis que le système de réserve fédérale (la FED) a perdu, en 1971, l'étalon de change-or, la garantie de l'Etat et tous les engagements relatifs à la masse monétaire qui leur sont liés, ses propriétaires privés ont vu la masse monétaire se multiplier par quarante en 30 ans seulement, alors que la croissance des biens n'était que de quatre fois.
Le scénario du pire est vraisemblable, celui d'une grave dépression et d'une inflation importante. Je le dis comme je le pense : le monde n'est pas loin de s'engager sur le chemin d'un Weimar planétaire. Si le pire n'est pas certain, il n'en demeure que le scénario du pire est le plus probable ».
Selon cet économiste, la dette totale des Etats-Unis, quand on additionne les acteurs privés et publics représentent en janvier 2008 l'équivalent de 350% du PIB américain, plus élevée qu'en 1929, quand elle n'a jamais dépassé les 300%.
Un an plus tard, en janvier 2009, cette dette représente 500% du PIB et atteint 54.000 milliards de dollars.
L'auteur énonce un autre chiffre inquiétant qui est le lien entre les encours et les fonds propres des banques. Les encours montent à environ 84.000 milliards et les fonds propres ne représentent que 4.000 milliards, c'est-à-dire un ratio de vingt. Cette proportion ne doit jamais dépasser les 15%, alors que pour certaines banques le ratio dépasse les 50. C'est que les difficultés du système bancaire s'expriment par la différence entre la valeur des banques en bourse et la valeur qu'ils affichent sur le papier, la valeur de certaines banques occidentales étant à peu près la moitié de leurs fonds propres, possédant des actifs toxiques qu'elles refusent de faire apparaître dans leurs comptes. Dans une intéressante contribution au journal financier les Echos en date du 07 mai 2010 Mathieu Delouvrier président de Swensee sous le titre « les chiffres nous trompent sur l'endettement des Etats » je le cite : « l'information est souvent incomplète et peu fiable alors que l'Etat est chargé de tenir ses propres opérations et de tenir à jour les comptes de la nation, identifier ses ressources afin de mobiliser pour rembourser sa dette. Il s'agit principalement des impôts et taxes, excluant les revenus du secteur privé, qui sont déjà taxés, mais aussi ceux des collectivités locales ou des organismes de sécurité sociale. Dans la présentation budgétaire, les nouveaux emprunts sont la plupart du temps présentés en net, c'est-à-dire après déduction des remboursements. Cette analyse de l'opacité de l'information relative à la dette est argumentée pour les USA, dans une étude fouillée de Onubre Einz dans http://criseusa. blog .lemonde.fr/2010/05/01/ sous le titre « les Usa sont insolvables ? ».
Selon cet auteur, « les chiffres concernant la dette souveraine américaine ont une particularité, leurs citations s'accompagnant souvent des plus grandes confusions.La dette fédérale souveraine des USA était de 12.311 milliards de dollars (Md USD) au 31-12-2009, soit 86 % du PIB, la dette de marché constituée de titres négociables et non négociables étant de 7.811 Md USD, soit 54% du PIB. C'est souvent elle qui est utilisée pour calculer le poids dépenses publique en % de PIB, alors que la part de la dette couverte par les excédents des fonds sociaux (Funds et Trust funds américaines) était de 4.500 Md USD soit 31 % du PIB. Mal connue, cette partie de la dette souveraine étant souvent occultée, il s'ensuit que la dette des administrations étatiques et locales » (state and local governments) est de 2362 Md USD, soit 16 % et devrait être intégrée à la dette souveraine des USA car elle est un élément de l'endettement public du pays ». Et pour cet auteur de conclure : le chiffre de l'endettement public est donc de 14.673 soit 103 % du PIB. D'autres sources avancent pour éviter cette confusion que face à une dette extérieure grecque de 300 milliards d'euros, mais inclus la dette interne des industries et des institutions publiques envers les banques privées de l´ordre de 200 milliards d'euros, celle des ménages de 400 milliards d'euros, nous aurons 900 milliards d'euros soit plus de 1100 milliards de dollars, au moment du déclenchement de la crise, alors que le produit intérieur brut n'est que de 290 milliards de dollars. Cependant, il faut comparer le comparable pour calculer le niveau de la dette publique. Ainsi, en 2009, la France a cinq (5) millions de fonctionnaires pour 64 millions d'habitants, contre en Allemagne 3 millions de fonctionnaires pour 83 millions d'habitants. Mais attention à ce que l'on met dans la rubrique fonctionnaire du point de vue statistique : exemple en Suède sont considérés comme fonctionnaires seulement l'Armée, la police, la justice et une infime segments des services publics , tout le reste étant externalisé, donnant la priorité à la flexibilité de l'emploi , avec une exigence la qualité du service public du fait que le citoyen considère que le fonctionnaire est rémunéré grâce à ses impôts à la différence du modèle français où un fonctionnaire est supposé garder son emploi à vie.Toujours en termes de comparaison le niveau de la dépense publique varie selon que l'on externalise comme aux USA où l'épargne des ménages est relativement faible (dominance des assurances privées et retraites par capitalisation à travers les fonds de pension ) ou les internalise comme en France (dominance du système de répartition) où l'épargne des ménages est relativement élevée.
3- Risque d' amplification de la crise mondiale par l'endettement public des Etats
Selon la Fed américaine dans son rapport de juin 2010, le déficit US représentera 10% du produit intérieur brut (PIB) en 2010, se donnant pour objectif de le ramener à 5% du PIB d'ici 2013. Aussi, les analystes s'attendent à ce que la prévision de déficit soit légèrement inférieure aux 1.560 milliards prévus. Mais, si le déficit est révisé à 1.450 milliards de dollars fin 2010, il restera supérieur au record de 1.410 milliards enregistré en 2009. Mais beaucoup d'observateurs jugent que ce montant relève de la théorie compte tenu de l'ampleur de la récession dont le pays sort avec difficulté.
Pour l'Europe, à l'occasion de son séminaire européen qui s'est tenu à Namur (Belgique) du 22 au 24 mai 2010, pour l'organisation CADTM, la dette publique européenne serait passée de 7300 à 8 700 milliards d'euros entre 2007 et 2009. Le bloc des cinq pays jugés fragiles de la zone euro - Portugal, Irlande, Grèce, Espagne, Italie - souffre de difficultés financières aigües. Quant au G7 pour CMA DataVision, au 31 décembre 2009, il totalise 30.000 milliards de dollars de dette publique depuis la crise. Des déficits qui commencent à inquiéter les marchés, des marchés nerveux, inquiets de la situation excessive de l'endettement public de certains pays Au-delà de la question économique, le dossier est devenu, avec le sauvetage en urgence d'Athènes, un enjeu politique majeur de la gouvernance et un danger pour la cohésion tant européenne que mondiale.
La Grèce, pays de la zone euro, est devenue le deuxième pays le plus risqué au monde en matière de dette souveraine en 2010, juste derrière le Venezuela. Selon les statistiques données par le journal « Frankfurter Allgemeine début mai 2010, le ratio actifs / retraités est en forte baisse dans les pays industrialisés et si rien n'est fait, (supposant le retour à une croissance solide), au Japon, la dette publique représentera 300% du PIB en 2020, 200% au Royaume Uni, 150% en France, et pour des pays comme la Belgique, l' Irlande, la Grèce, l'Italie et pour les Etats-Unis atteindrait 500% du PIB en 2040. A court terme, pour l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) dans son rapport de mars 2010, les trente pays les plus avancés du globe verront leur dette grimper jusqu'à 100 % de leur richesse produite en 2010, signalant le quasi-doublement de leur endettement en vingt ans, passant d'une crise des banques à une crise de l'endettement des Etats. Pourtant à la différence de bon nombre de pays, les USA peuvent monétiser leur dette « faire tourner la planche à billets du fait du dollar comme monnaie internationale expliquant les réticences à réformer le système monétaire international. Alors que la BCE voit cette possibilité interdite par ses statuts, encore que la dernière réunion du 11 mai 2010 consacrée à la dette grecque permet à la BCE d'acheter la dette publique dans la zone euro, une initiative sans précédent qui marque un revirement de la stratégie de la Banque centrale européenne, jusqu'alors opposée à une telle mesure.
Certes, pour toute comparaison fiable ,il faut relativiser en ramenant d'abord le PIB sur la population totale , le produit intérieur global de l'Europe étant de plus de 17.000 milliards de dollars moyenne 2009/2010 en 2010 contre 14.000 aux USA et qu'un taux de croissance se calcule à prix constants par rapport à la période antérieure donnant un taux de croissance faible si le taux de croissance antérieur était faible devant raisonner à prix constants et d'introduire un indicateur beaucoup plus fiable que le PIB , qui est l'indice du développement humain (IRH)( voir notre autre contribution dans ce présent ouvrage). D'où l'importance d'éviter le mythe, du moins à court terme que la résolution de la crise mondiale proviendrait de la Chine, en étant conscient d'un bouleversement géostratégique horizon 2015/2020, des pays émergents ( Brésil, Chine, Inde Russie ) qui ont misé sur la maitrise de la connaissance pilier du développement du XXIème siècle, avec une meilleure gouvernance. Certes, la Chine est devenue depuis fin juillet 2010 la deuxième puissance économique mondiale dépassant de peu le Japon confronté à un nouveau ralentissement de sa croissance, alors qu'en 2005 le PIB chinois était équivalent à la moitié, seulement, de celui du Japon.. Mais attention aux illusions de court terme, le PIB par tête d'habitant qui avec 3 600 dollars (2 800 euros) en janvier 2010, représente moins de 10% de celui des Américains avec 46 000 dollars (36000 euros) et l'indice du développement humain donne encore un écart plus important.
Le Quotidien du Peuple, organe du parti communiste chinois, faisait observer en novembre 2009 que moins de 1% des familles chinoises disposaient d'un revenu équivalent ou supérieur au revenu moyen des familles américaines, tandis que des dizaines de millions d'autres sont encore sous le seuil de la pauvreté. La Chine, avec ses 1,3 milliard d'habitants, se retrouve avec le PIB par habitant du niveau des pays pauvres de la planète, avec de profondes disparités de richesse : les trois décennies de réformes économiques ont en effet creusé le fossé social. Certes , la Chine a un marché intérieur potentiellement important mais réellement encore limité avec un taux de croissance tiré par la dépense publique dépendante fortement pour ses exportations d'une reprise économique de l'Europe et des USA.
Donc, tout dépendra à l'avenir de l'évolution du pouvoir d'achat (extension de la demande solvable) fonction de l'extension des couches moyennes d'où l'importance face à la crise d'analyser la stratégie américano-chinoise, la stratégie des pays à fonds souverains et de la Finance islamique.
Le Docteur Abderrahmane MEBTOUL est Expert International et professeur d'Université en management stratégique (Algérie)


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