L'ouverture à Jijel d'une station de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) permettrait de donner un «plus» au développement de la fraise à Jijel, leader national en matière de culture de ce fruit, a-t-on estimé mardi au cours d'une journée technique. Le président de la Chambre de wilaya de l'agriculture, Youcef Khen, s'exprimant au cours de cette rencontre consacrée à la culture de la fraise, organisée au Centre de formation des agents techniques spécialisés en forêts, a indiqué qu'une demande a été introduite dans ce sens auprès des instances concernées qui lui ont réservé un avis favorable. Initiée par la direction des Services agricoles (DSA), de concert avec la Chambre de wilaya de l'agriculture, cette journée qui a réuni une cinquantaine de participants, entre agents communaux vulgarisateurs (ACV), producteurs de fraise (dont 7 femmes), représentant de la société Fertial – partenaire de cette culture – ainsi que des cadres du secteur agricole, a permis de débattre de toutes les questions liées à la culture de la fraise, depuis le plant, jusqu'à sa mise en vente sur les marchés. Leader national de la culture de la fraise, Jijel qui a expérimenté en 2001 ce fruit sous serre sur une superficie de 4 hectares avec seulement deux (2) variétés est passée aujourd'hui à vingt-cinq (25) variétés et une surface cultivée de 225 hectares, a-t-on indiqué lors de cette rencontre. Une quantité de 52.450 quintaux de fraises avait été récoltée au terme de la campagne 2012-2013, principalement dans huit (8) communes du littoral jijélien. Le représentant de l'ITCMI, Mourad Atif, également directeur de la station-mère de cet institut basé à Staouéli (Alger), a expliqué à l'assistance toutes les étapes et la conduite à tenir pour la réussite de la culture du fraisier, insistant notamment sur le traitement préventif des plantes depuis leur mise en terre jusqu'à la croissance du fruit. Les exigences de la culture sur les plans édaphique (sol), climatique, hydrique et nutritif, la fertilisation, les analyses du sol et de l'eau, ont figuré parmi les sujets évoqués par le conférencier qui s'est félicité de la «bonne maîtrise» de la culture de la fraise par les agriculteurs de la région de Jijel. L'utilisation irrationnelle et parfois excessive des engrais et des pesticides dans la culture de la fraise a été déplorée par des techniciens agricoles qui y voient un «gaspillage» d'argent dès lors que la plante «ne consomme que ce dont elle a besoin pour sa croissance». De son côté, Mohamed Lefouili, responsable de la subdivision agricole de la daïra d'El Ancer (sud-est de Jijel) où activent de nombreux fraisiculteurs, a révélé à l'APS que ses services étaient à pied d'œuvre sur une «étude économique» se rapportant à la culture de la fraise qui, selon lui, «brasse plusieurs millions de dinars». Il a été fait part, au cours de cette journée d'étude, sur «l'engouement sans précédent» pour ce fruit rouge chez de nombreux hommes et femmes dans la région de Jijel où les conditions se prêtent pour la culture de ce fruit apprécié.
