par B.Chellali La crise alimentaire mondiale prend de l'ampleur à chaque instant, couplée à la crise financière ; elle se caractérise de nos jours par une flambée des prix des produits sur le marché international. Cette situation ne permet plus la régulation des marchés mondiaux et locaux qui favorisent la sécurité alimentaire dans nombre de pays. La notion de droit et de devoir des peuples à se nourrir fait apparaître la notion de droit collectif mais aussi la responsabilité collective dans ce domaine, car la mondialisation et la libéralisation économique du commerce ne suffisent pas à garantir les intérêts des pays les plus pauvres, et ceux enregistrant des déficits en production agricole surtout. L'Algérie semble avoir pris ses devants depuis quelques années pour faire face à une telle situation, tout en pensant à l'après-pétrole. L'option de soutien aux produits alimentaires de base s'est avérée la meilleure solution pour réguler le marché national, et favoriser la sécurité alimentaire du pays. Ainsi, le droit du citoyen à se nourrir et à accéder à tout moment à une nourriture quantitativement et qualitativement suffisante pour mener une vie saine et active, a été un engagement mesuré de l'Etat. Celui-ci, s'est tout d'abord appliqué à résoudre les problèmes d'alimentation au plus près des populations. Différentes décisions ont été prises pour répondre aux besoins alimentaires du pays. Les actions de régulation des produits agricoles de base que l'Etat a mises en place et les perspectives de développement, qui sont fixées au secteur de l'agriculture pour l'horizon 2013, ont créé une nouvelle situation qui met en exergue les atouts et les possibilités d'insuffler une nouvelle impulsion à la croissance agricole et au développement durable des territoires ruraux. C'est aussi l'action volontariste concernant le recentrage dans les missions et la volonté de mettre en synergie les différentes actions économiques et sociales ainsi que le déploiement des efforts, et également les budgets alloués au secteur de l'agriculture, dont les crédits se situent autour de 370 milliards de dinars par an, dont plus de la moitié est consacrée à la protection du pouvoir d'achat du citoyen, à travers la prise en charge du différentiel des prix. Dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation de l'agriculture, l'accent est mis sur la sécurité alimentaire. Le soutien de l'Etat à l'agriculture est appelé à se focaliser davantage sur les productions de base, y compris la production laitière et celle des viandes, l'amélioration de l'activité agricole et l'élevage par la relance de la mécanisation des cultures, la production des fertilisants, la production nationale de semences, le développement des capacités nationales de stockage et de conservation, et par la promotion de l'industrie agroalimentaire, et par conséquent l'entraînement du développement des industries et services d'accompagnement. Cette stratégie agricole nouvelle est d'autant plus importante et urgente tant le contexte international est caractérisé par l'émergence d'une crise alimentaire dans plusieurs régions du monde et qui prend de l'ampleur, avec les effets des changements climatiques qui s'expriment déjà par des sécheresses cycliques et fréquentes. L'Algérie se doit dans l'immédiat à s'occuper de plus près de la protection de ses ressources naturelles et réactiver en permanence son programme national de lutte contre la désertification. Cela nécessite une implication des fellahs, des éleveurs, des opérateurs de l'agroalimentaire, une mobilisation à la mesure des défis à relever pour assurer une réelle sécurité alimentaire et de fait consolider la souveraineté nationale.