Les Européens pensent que la baisse des cours du pétrole va induire une réduction des tensions inflationnistes en Europe, bien sûr. Ils souhaiteraient que les cours du baril de pétrole descendent encore plus bas, mais n'ont pas intégré les implications de cette baisse sur les capacités des pays producteurs à pouvoir continuer à financer leur développement. Il n'y aura certainement pas de possibilités à ce que de part et d'autre, entre pays producteurs et pays consommateurs, s'amorce un dialogue autour de la fixation d'un prix qui puisse satisfaire tout le monde. Les discussions ne portent jamais sur la fixation d'un prix et même pas sur l'offre et de la demande, mais sur les questions de disponibilité d'assez d'offre pour qu'il n'y ait pas d'inquiétude du côté des pays consommateurs pour ce qui concerne la sécurité des approvisionnements. Les pays producteurs veulent fixer un prix qu'ils estiment ne pas compromettre les intérêts des pays consommateurs ; mais d'une part, il ne dessine pas un prix pouvant satisfaire ces deux catégories en même temps, et d'autre part c'est le marché qui fixe les cours, alors que le marché a ceci de particulier qu'il n'intègre pas la donnée essentielle selon laquelle il s'agit d'une ressource non renouvelable. Que le marché concerne les produits manufacturés, il est normal que les prix soient définis par la loi de l'offre et de la demande, mais nous sommes dans une situation où le pétrole s'épuise et ne se renouvelle pas, ce qui signifie que les capacités à financer le développement s'épuisent mais ne se maintiennent pas, et à terme, vont disparaître si le processus de développement est stoppé et qu'il n'arrive donc pas à créer d'autres sources pour financer les importations. Les pays consommateurs, les grandes puissances plus particulièrement, sont solidaires entre eux quant aux attitudes à tenir à l'égard de Opep, mais assez pour ce qui concerne ces derniers. Déjà que ne sont pas dans l'Opep tous les pays producteurs, la Russie par exemple , même si celle ci a manifesté cette semaine sa volonté à coopérer avec cette organisation tout en demeurant souveraine dans ses décisions. De plus, il n y aurait pas de solidarité au sein de l'Opep, quand il apparaît que l'Arabie saoudite peut être le chaînon qui va rompre cette solidarité.