Même si la plupart des métaux de base peinent à se redresser, les métaux précieux caracolent. Valeurs refuge par excellence, l'or et l'argent ne font que s'apprécier. C'est le cas de l'argent dont le cours a pris plus de 20% pour atteindre notre objectif dans la zone des 12 USD/l'once. Ce n'est pas la demande, provenant majoritairement de l'industrie qui a provoquée ce mouvement car on s'en doute, les commandes ne sont pas au beau fixe. Ce qui pourrait expliquer cette soudaine appréciation est à chercher du côté de la corrélation entre l'argent et l'or. En effet, sur les unités de temps longues, notamment mensuelles et trimestrielles, ces deux métaux sont particulièrement corrélés et la récente hausse de l'or pourrait être la cause de la reprise. L'OR, sécurisant, brillant, recherché et donc de plus en plus cher. Ainsi, sur le trimestre écoulé, le métal doré affiche une performance insolente de plus de 30%. Les investisseurs à la recherche d'actifs tangibles se ruent littéralement sur lui au détriment du marché action ou des obligations, le papier n'ayant plus la cote. On pourrait chercher d'innombrables raisons à la hausse de l'or lors de ces dernières semaines, le plus simple étant peut être de réaliser que la tendance de long terme de ce métal est tout simplement haussière et intacte malgré de fortes consolidations…à la hauteur des envolées précédentes ! Sur toutes les unités de temps, l'or affiche une tendance résolument haussière. Les moyennes mobiles sont en soutien à court comme à long terme et les indicateurs techniques laissent encore de la marge à ce mouvement haussier. Il faudra néanmoins enfoncer le seuil des 918 USD sous peine d'assister à une consolidation dans la zone des 900 USD. Dans le cadre de ce scénario, tout repli de l'or dans la zone des 850/870 USD sera à mettre à profit afin d'ouvrir des positions à l'achat pour viser les plus hauts historiques soit le seuil psychologique des 1000 USD. Pour leur part, les prix des métaux de base échangés au LME ont tenté une échappée vers le haut cette semaine, le cuivre et l'étain ayant rebondi à des plus hauts depuis deux mois, mais le niveau très élevé des stocks au LME et le pessimisme économique ont refroidi leurs velléités d'ascension. "Le marché reste englué dans une atmosphère très baissière, qui se traduit au quotidien par des données économiques soulignant la gravité du malaise économique actuel" a constaté Gayle Berry, de la banque Barclays Capital. Ce malaise s'est notamment reflété dans la révision, mardi, des perspectives économiques du Fonds monétaire international (FMI): alors qu'il prévoyait encore en novembre 2,2% de croissance mondiale en 2009, le FMI estime à présent que la croissance ne devrait pas dépasser 0,5% cette année."Avec une consommation (de métaux) qui décline sur plusieurs grands marchés, la progression des stocks au London Metal Exchange (LME) n'a pas rencontré de frein", a rappelé par ailleurs M. Berry. "La montée des réserves devrait perdurer au cours des prochains mois, car l'excédent de production devrait encore s'accroître", juge-t-il. Le CUIVRE a grimpé à 3610 dollars la tonne mardi, un prix plus vu depuis près de deux mois (début décembre), avant de céder une partie de ses gains. "Le cuivre s'est essoufflé dans sa course, handicapé par les thèmes (qui animeront) 2009: stocks qui bondissent et mauvais indicateurs américains", ont expliqué les analystes de Deutsche Bank. L'ALUMINIUM a achevé la semaine stable, résistant à la hausse continue des stocks qui pèse sur les prix. Les stocks mondiaux d'aluminium ont très légèrement progressé en décembre, atteignant 2,959 millions de tonnes contre 2,942 millions de tonnes le mois précédent, a rapporté lundi l'Institut international de l'aluminium (IAI). Parallèlement, les stocks au LME ont continué à gonfler, pour atteindre 2,791 millions de tonnes, un niveau record. "Clairement, les baisses de production n'ont pas été suffisantes jusqu'à présent en 2009, malgré la chute des prix bien en deçà du coût de production", ont souligné les analystes de Deutsche Bank. Michael Widmer, de la banque BNP Paribas, observe toutefois que les prix de l'aluminium sont "sous-évalués", si l'on se réfère aux prévisions des analystes, qui tablent sur un rebond des prix, très inférieurs aux coûts de production. L'ETAIN a lui aussi enregistré sa meilleure performance en deux mois, se hissant à 12'450 dollars la tonne mardi, mais il a ensuite cédé tous ses gains et achevé la semaine en baisse. Le PLOMB est monté à 1205 dollars mardi, un plus haut depuis le 12 janvier, avant de finir la semaine sur une avancée plus modeste. Les cours du NICKEL ont quant à eux légèrement baissé, plombés par des perspectives peu encourageantes de demande. "Le marché présente un énorme excédent et il devrait souffrir d'un déclin de la consommation chinoise au premier semestre", estiment ainsi les analystes de Barclays Capital. En outre, "il y a peu de chances pour que la demande d'acier inoxydable (principal débouché pour le nickel, ndlr) se redresse au second trimestre", ajoutaient-ils. Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois coûtait 3245 dollars la tonne vendredi à 16H00 GMT (17H00 HEC) contre 3109 dollars la tonne une semaine plus tôt à 14H00 GMT (15H00 HEC). Synthèse R.T.M.
