Le gouvernement a donné son accord à l'Office algérien interprofessionnel (OAIC) pour renforcer ses capacités de stockage de céréales. La décision a été entérinée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) mardi dernier. Selon le directeur général de l'OAIC ce programme prévoit la réalisation de " nouvelles infrastructures d'une capacité de stockage de 8,5 millions de quintaux ". Une mesure qui intervient suite aux récoltes record enregistrées par l'Algérie en 2009 qui ont atteint " 61,2 millions de quintaux de céréales ". D'où la nécessité de constituer un " stock de sécurité comme l'a décidé le gouvernement ", a tenu à préciser Nouredine Kehal sur les ondes de la radio chaîne III. Ainsi, est-il prévu, lors de la réunion du CPE, l'octroi d'une enveloppe financière conséquente à l'OAIC pour la réalisation de ce projet. Et c'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a donné le feu vert pour le financement du programme d'investissement de l'ordre de " 32 milliards de dinars ". Un montage financier est en voie d'élaboration avec les banques et qui prévoit des crédits à long terme de " 30 ans avec 10 ans de différé de paiement ", a-t-il déclaré. Grâce à ses nouveaux projets, l'OAIC augmentera ses capacités de stockage pour atteindre " 40 millions de quintaux ". Nouredine Kehal a souligné, par ailleurs, que l'Algérie " va exporter de l'orge cette année ", ce qui est une " première depuis 40 ans ". Le niveau de la récolte de l'orge, poursuit-il, qui est de " 11 millions de quintaux " représente " l'équivalent de deux ans et demi des besoins nationaux ". Il annonce, à cet effet, le début de la prospection des marchés extérieurs, notamment celui de Chicago, car l'orge est un "produit coté en bourse dont les cours varient actuellement entre 135 et 145 dollars la tonne". Autre possibilité avancée par le même responsable, " échanger l'orge algérien contre le blé tendre dont le niveau de collecte permet d'avoir une couverture des besoins pour quatre mois, soit 40% des besoins du marché national". A propos de la production de blé dur, celle-ci est la plus importante depuis "les années 1970 ", ce qui permet à l'Algérie de ne pas importer cette matière première cette année. Mais la problématique demeure entière avec le refus des transformateurs d'acheter le blé disponible chez l'OAIC. Nouredine Kehla a réitéré, à cette occasion, son appel aux fournisseurs, mais surtout l'ultimatum qui leur a été adressé. " Les fournisseurs ont jusqu'au 1er juin prochain pour s'approvisionner en blé de l'OAIC, à défaut ils ne seront plus fournis en blé dur", avertit-il. D'autant que la facture des importations de céréales a baissé l'année passée de " 62% par rapport à 2008 ". Pour le DG de l'OAIC, il est " inconcevable d'aller importer le blé dur à coup de devises alors que la production nationale peut répondre aux besoins de tous les transformateurs ". Toutefois, Nouredine Kehal ne ferme pas la porte du dialogue avec les transformateurs et annonce la tenue dans les jours à venir d'un " conseil interprofessionnel pour trouver une solution ".
