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Nécessité d'un nouveau modèle socioéconomique
Publié dans Le Maghreb le 05 - 02 - 2011


Mourad HAMDAN
(Consultant en management)
En 2002, 20% de la population mondiale accapare 80% des richesses, possède plus de 80% des voitures en circulation et consomme 60% de l'énergie, tandis que le milliard d'habitants les plus pauvres se partagent 1% du revenu mondial. Entre 1992 et 2002, le revenu par habitant a chuté dans 81 pays. Dans le Tiers-Monde, le nombre des " extrêmement pauvres " a augmenté de près de 100 millions.
En 2010 aux USA, les 1% les plus riches détiennent 70% des actifs financiers et 400 personnes possèdent au total une fortune estimée à 1570 milliards, dépassant celle de 155 millions d'américains les plus pauvres.
Faire baisser le " coût du travail "
Pour maximiser le profit des entreprises, la solution la plus facile et la plus efficace est de faire baisser le " coût du travail ". Il existe d'autres moyens pour accroître les profits (l'innovation, la recherche et développement...), mais leurs résultats sont incertains et ne peuvent être obtenus qu'à long-terme, alors que la réduction du "coût du travail " permet de générer une augmentation des profits de façon certaine et immédiate.
La baisse du " coût du travail" est obtenue en réduisant les salaires et les charges sociales, et en augmentant le temps de travail.
Et pour que les salariés acceptent des conditions moins avantageuses, il est nécessaire d'augmenter la concurrence sur le marché du travail.
Vers une ultime captation des richesses aux USA
L'explication pertinente aux problèmes économiques des Etats-Unis d'aujourd'hui n'est autre que le vol caractérisé à grande échelle ! La richesse nationale est volée car les gens travaillent comme des dingues pour des cacahuètes. C'est l'élite qui capte la majeure partie de la création de richesse. Conséquence logique : les 1% les plus riches qui détiennent la grande majorité des richesses sont responsables des 50 millions d'américains mal-nourris. Les Etats-Unis, lentement mais sûrement, glissent vers un déséquilibre social qui provoquera une catastrophe si rien n'est fait rapidement.
Comme l'a si bien écrit l'économiste Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times " le revenu moyen d'un travailleur aujourd'hui, après correction de l'inflation, est moins élevé qu'il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d'achat décline, un ouvrier d'aujourd'hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu'il y a deux décennies pour rester la tête hors de l'eau, tandis que l'ouvrière moyenne travaille 200 heures de plus chaque année. En même temps, les riches sont toujours de plus en plus riches ".
Reich a aussi noté qu' " à la fin des années 70, le top 1% des familles américaines les plus riches gagnait 9% du revenu total du pays ; mais en 2007 le top 1% a encaissé un énorme 23,5% du revenu total" et aujourd'hui avec la crise, 80% des nouveaux revenus sont allés dans la poche du 1% les plus riches. Le pays n'a pas connu une telle concentration de sa richesse dans les mains de l'élite depuis 1928, juste avant la Grande Dépression.
Si actuellement 1% du sommet de la pyramide capte 80% des richesses créées, à combien en serons-nous en 2020 ?
Malheureusement cette spirale infernale n'est pas prête de s'arrêter, bien au contraire elle s'accélère. Les grandes banques s'adonnent sans réserve au HFT (High Frequency Trading) : chaque millième de seconde compte pour faire de l'argent, manipuler les cours, berner les investisseurs ...
" Des opérateurs de premier plan, comme Nyse Euronext et le London Stock Exchange (LSE), offrent désormais des services dits de " colocation ". Ces derniers consistent à loger les serveurs des machines automatisées (de leurs clients, en l'occurrence les grandes banques) au plus près du cœur informatique de la Bourse, afin de réduire au maximum le temps de latence entre l'émission des ordres et leur exécution ".
Ce qui est toujours étonnant chez les capitalistes, c'est la surprise que constitue cette ultime évolution de la captation des richesses. Or, la " condensation " monétaire n'est pas une spécificité de notre époque mais un processus récurrent. Pourtant dans le passé, les règles de la finance étaient bien différentes, alors pourquoi ? C'est simple, la superstructure définit les infrastructures. En l'occurrence l'argent dette (réserve fractionnelle+ intérêts) est l'infrastructure. Son paradigme crée une réalité basée sur la pénurie organisée et le profit sur la valeur d'échange. Indirectement et de façon mathématique la faillite des acteurs sur cette surface économique est obligatoire. Il en découle naturellement la consolidation du capital des gagnants (force centrifuge qui croît avec le temps). Après un certain temps, la condensation monétaire ressemble à une fin de partie de Monopoly : la mort collective : l'argent (ou le capital) dans les mains d'un seul joueur. Celui-ci pense avoir gagné, mais en fait tout le monde a perdu car plus aucun produit ne peut être échangé. La réalité, comme le Monopoly, ne sont que des jeux avec leurs règles (au Monopoly on remplace les effets de la monnaie par le dé et pas par nécessité pour la survie et l'émancipation de l'homme). à partir de quel pourcentage de concentration de richesse la société américaine pourra-t-elle se comparer à une république bananière ? Si les causes principales du futur séisme social qui ébranlera la société américaine sont connues (installation d'un chômage structurel, creusement des inégalités et l'appauvrissement de larges couches de la population), son intensité ne l'est pas encore.
Bien qu'inévitable, l'explosion sociale est retardée par le niveau de sophistication du contrôle mental. Il est si élaboré aux USA que la prise de conscience et l'action qui en découle sont rendues pratiquement impossibles pour l'instant !
Vraie réalité de l'argent
L'argent est aujourd'hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier, et seulement 10% des transactions financières quotidiennes correspondent à des échanges économiques dans le " monde réel ". Les marchés financiers eux-mêmes constituent un système de création d'argent virtuel, de profit non basé sur une création de richesses réelles. Grâce au jeu des marchés financiers (qui permet de transformer en bénéfices les oscillations des cours), les investisseurs avisés peuvent être déclarés plus riches, par une simple circulation d'électrons dans des ordinateurs. Cette création d'argent sans création de richesses économiques correspondantes est la définition même de la création artificielle de monnaie. Ce que la loi interdit aux faux-monnayeurs, et ce que l'orthodoxie économique libérale interdit aux états, est donc possible et légal pour un nombre restreint de bénéficiaires. Si l'on veut comprendre ce qu'est réellement l'argent et ce à quoi il sert, il suffit d'inverser le vieil adage "le temps c'est de l'argent ".
L'argent, c'est du temps.
L'argent est ce qui permet d'acheter le temps des autres, le temps qui a été nécessaire à produire les produits ou les services que l'on consomme.
L'argent, le temps, et les esclaves
Techniquement, l'argent est une unité de calcul intermédiaire pour échanger du temps contre du temps, sans que le temps des uns et des autres puisse être comparé directement. Car chaque conversion entre l'argent et le temps se fait sur la base d'une estimation subjective, qui varie selon le rapport de force économique et informationnel entre l'acheteur et le vendeur.
Dans la pratique, ce rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié. Lorsqu'un individu moyen achète un produit, il paye le temps qui a été nécessaire pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé pour une fraction équivalente de son propre temps.
Par exemple, chez les grands constructeurs automobiles, une voiture est produite en une journée de travail (soit en 8 heures) par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le travail inclus dans les fournitures et les équipements de production utilisés). Le salaire journalier de chaque salarié devrait donc être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 1000 euros si la voiture vaut 20.000 euros. Ce qui fait un salaire mensuel théorique de 22.000 euros (sur la base de 22 jours travaillés par mois). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.
Lorsqu'un salarié occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure. Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une. Les bénéficiaires du temps volé aux salariés sont les entreprises et leurs dirigeants, mais aussi les états dès lors que l'argent prélevé par les impôts et les taxes n'est pas utilisé dans le sens de l'intérêt général.
L'écart des salaires s'est creusé de manière fantastique. Prenons l'exemple d'une ouvrière chez un sous-traitant asiatique de Disney qui fabrique des vêtements à l'effigie de Mickey pour les consommateurs occidentaux. Cette ouvrière travaille dans un "atelier de la sueur", 14 heures par jour, 7 jours sur 7, sans aucune protection sociale, sans droit de grève, le tout pour un salaire horaire de 0,28 dollars. Dans le même temps, le salaire horaire du PDG de Disney est de 2800 dollars, soit 10.000 fois plus.
Prédateurs (extraits du livre "Les nouveaux Maîtres du Monde" de Jean Ziegler)
" Au cœur du marché globalisé, le prédateur. Banquier, haut responsable de société transnationale, opérateur du commerce mondial. Il accumule l'argent, détruit l'état, dévaste la nature et les êtres humains, et pourrit par la corruption les agents dont il s'assure les services au sein des peuples qu'il domine.
Pour les forts, mais aussi pour les faibles qui rêvent de les rejoindre, le bonheur réside désormais dans la solitaire jouissance d'une richesse gagnée par l'écrasement d'autrui, par la manipulation boursière, par la fusion d'entreprises toujours plus gigantesques et l'accumulation accélérée de plus-values d'origines les plus diverses. La rationalité marchande ravage les consciences, elle aliène l'homme et détourne la multitude d'un destin librement débattu, démocratiquement choisi.


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