Créée en partenariat par le groupe français Macif, la SAA, la BDL et la Badr, la société d'assurance, de prévoyance et de la santé (SAPS) a obtenu le 10 mars dernier, du ministère des Finances, l'agrément pour son fonctionnement et le développement de l'assurance des personnes en Algérie. L'obtention de son agrément permet à la Macif d'arriver sur le marché algérien de l'assurance en y créant la première compagnie d'assurances de personnes. Le décret a été publié récemment au journal officiel. La SAPS est la première compagnie d'assurances de personnes qui vient d'être ainsi agreéé en Algérie. Le démarrage effectif des ventes de produits interviendra avant le 30 juin prochain, selon M Amara Latrous, P-DG de la SAA et président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAR). " Nous sommes en train de finaliser les produits. Nous sommes en pleine organisation pour le démarrage de la société qui sera effectif avant le 30 juin prochain. Pour le moment, les produits d'assurances de personnes sont vendus dans plus de 200 guichets via les agences de la SAA, les guichets de la Badr et ceux de la BDL qui font de la bancassurance avec nous ", a-t-il ajouté. Pour rappel, la SAPS est dotée d'un capital social de 1 milliard de dinars algériens (9.84 millions d'euros), soit le double de ce que prévoit la loi. Ce capital est détenu à 41% par la Macif, alors que les 59% de la partie algérienne sont répartis entre la SAA (34%), la Banque d'agriculture et de développement rural (Badr) avec 10% et la Banque de développement local (BDL) avec 15%. La création de cette filiale d'assurance vient en application de la loi N° 06-04 sur les investissements, qui a accordé aux compagnies d'assurances un délai de cinq ans, soit jusqu'au mois de mars dernier, pour procéder à la séparation effective des assurances des personnes et de celles des dommages. Mais ce délai a été prorogé jusqu'au 30 juin afin de permettre, selon la même source, aux autres compagnies d'assurances de boucler les négociations qu'elles mènent actuellement avec d'autres partenaires étrangers. En effet, seules trois compagnies publiques, la SAA, la Caar et la Caat ont réussi, pour l'instant, à mener à terme leurs négociations dans les délais initialement impartis. La branche assurance des personnes peine néanmoins à se développer en Algérie du fait de l'absence d'un environnement propice et des mentalités non prêtes à ce type d'assurance, selon elles, les préceptes de l'islam. Elle ne représente pour l'instant qu'à peine 10% de la production globale du secteur des assurances, contre cinq à six fois plus dans les pays développés. Interrogé sur le manque d'intérêt des Algériens pour ce type de produit, Amara Latrous explique que " les Algériens ne sont pas friands des produits d'assurances-vie car là où cela fonctionne, les Etats ne sont pas aussi généreux que le nôtre. En Algérie, la retraite s'élève jusqu'à 80% du salaire des cinq dernières années, alors qu'ailleurs, on accorde un minimum qui ne permet pas toujours de faire face aux aléas de la vie. D'autre part, les Algériens ont tendance à penser que la retraite qu'ils percevront sera suffisante. Ils ne tiennent pas compte de l'érosion de leur pouvoir d'achat et de l'inflation car ils espèrent toujours bénéficier de la solidarité familiale." L'assurance des personnes suppose ainsi une certaine évolution des mentalités et des campagnes de vulgarisation sur le terrain. C'est pourquoi la SAPS doit mettre la main à la poche pour engager un programme de communication et convaincre les Algériens à contracter des contrats d'assurance-vie. L'investissement est nécessaire pour tisser large et obtenir des résultats dans un domaine aussi sensible et important.