Personnages du Grand Sud dominent l'expo de l'artiste plasticienne constantinoise Chafika Bendali-Hassine qui se décline tout en électrisme et en couleurs contrastées. Ouverte dimanche dernier dans le hall de la Maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa de Constantine, cette expo rassemble pas moins de 25 œuvres représentant les différentes collections de l'artiste donnant ainsi une idée sur la richesse de ses techniques d'expression. Le visiteur est d'emblée happé par la beauté et l'expressivité de quelques portraits de personnages sahariens, plus précisément touareg, inspirés à l'auteur par un voyage à Djanet."J'ai été éblouie par la simplicité et l'authenticité des gens du Sud du pays", dit-elle pour expliquer ses choix de personnages sahariens pour des portraits intitulés "Sagesse et grandeur", "Fille du désert", "Innocence juvénile", "Homme Bleu"', ou encore "Majesté de l'homme targui". C'est également des scènes et des paysages du Grand Sud, "pays de la lumière par excellence" que choisit l'artiste pour des toiles à l'huile, comme celle intitulée "Préparatifs pour le départ", représentant une scène de nomades sur le point de démonter leur campement. Chafika Bendali-Hassine se dit intéressée par toutes les techniques d'expression qui s'offrent à l'artiste. Elle ne se prive pas de les explorer, passant allègrement du travail à la craie d'art avec lequel elle arrive à réaliser de magnifiques portraits, à la peinture à l'huile, à l'abstrait où elle se dit très influencée par l'artiste français George Barque, avant de s'essayer aux techniques du semi figuratif employant l'acrylique. C'est cette dernière technique avec laquelle elle vient de réaliser de nombreux tableaux comme "Naufrage", "Métaphore" ou "Souk", qui semble l'intéresser le plus aujourd'hui. "Je m'y sens plus libre et plus spontanée car cette technique m'offre la possibilité de me débarrasser des contraintes de l'anatomie et de moult autres détails très fatiguant à réaliser, ici je crie au lieu de m'échiner à faire des phrases construites et respectueuses de la grammaire et de la syntaxe et l'expressivité est aussi bonne sinon meilleure", déclare-t-elle. Le directeur de wilaya de la culture qui a assisté au vernissage de l'exposition, a tenu à souligner que dorénavant le hall de la Maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa ne servira plus jamais d'espace commercial comme par le passé mais sera réservé exclusivement pour abriter des expositions et des évènements strictement culturels, ajoutant qu'il sera bientôt renforcé par d'autres espaces de la structure, actuellement en cours de réhabilitation.