Laisser la fuite des cerveaux augmenter en effectif et en qualité serait-il intégré dans la stratégie de la lutte contre le chômage, surtout quand il s'agit de cadres. Dans ces conditions, ceux qui partent devraient recevoir avant de franchir les frontières un pécule pouvant leur permettre de ne pas avoir de difficultés à s'installer dans les pays de leur choix. Cela semble de l'humour mais, enfin, cela mérite bien une réflexion à ce sujet. Il ne devrait pas s'agir de chercher comment freiner la fuite des cerveaux, mais plutôt de se demander si réellement il nous serait utile de la freiner quand l'économie au niveau où elle est parvenue n'est pas en mesure de les employer dès l'achèvement de leurs études et l'accès au diplôme. On dit souvent, car on aime bien répéter sans cesse, que le désinvestissement est principalement la cause de l'absence d'emplois pour les universitaires. Vrai ? Faux ? On parle parfois aussi de la fuite de capitaux. Ou plutôt on en parle tout le temps. Serait-il normal que l'on parle de l'exode de capitaux au lieu de fuite des capitaux, ce qui est une entreprise criminelle ? Fuite de capitaux, fuite de cerveaux ? Nous sommes arrivés à un moment où on trouve que la fuite des cerveaux est devenue naturelle. Presque même observation pour la fuite des capitaux qui n'a pas commencé seulement d'hier. Qui peut accéder aux grosses fortunes à transférer à l'étranger ? Avant, pour caractériser une utopie, on parlait de construire des châteaux en Espagne. Ce n'est plus une utopie, du moins pour les Algériens. Ceux qui partent ne le font pas tellement pour de l'argent, ni pour la maîtrise des technologies, du savoir-faire, de la recherche développement. Il y a surtout la malvie. En dehors du boulot, c'est le désert.