Les prix de l'or et des métaux platinoïdes ont progressé cette semaine tandis que les cours de l'argent ont été plombés par une hausse de la production du métal blanc. Or L'or a évolué dans une fourchette étroite cette semaine, reprenant son souffle après deux semaines de hausse. "L'or a consolidé ses récents gains mais a lutté pour passer la barre des 1 300 dollars l'once", ont remarqué Suki Cooper et Christopher Louney, analystes chez Barclays. Le métal jaune est très brièvement repassé au-dessus des 1 300 dollars mercredi avant de retomber vers les 1 275 dollars lors de l'intervention du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke devant la Chambre des représentants aux Etats-Unis. Celui-ci a prudemment réaffirmé vouloir diminuer les mesures de soutien à l'économie américaine si l'embellie de cette dernière continue de se confirmer. Ce bref recul des prix de l'or n'est tout de fois pas comparable avec la brutale chute subie durant les deux dernières semaines de juin, suivant l'annonce du possible calendrier de retrait des mesures de soutien de la Fed. Pour Ben Bernanke, la chute expérimentée par l'or depuis le début de l'année reflète une moindre inquiétude des investisseurs, l'or étant traditionnellement vu comme un actif refuge. Le président de la Fed a toutefois souligné que "personne ne comprenait vraiment (l'évolution des) prix de l'or". Plusieurs éléments encourageants sur la vigueur de la demande ont permis aux cours de l'or de se redresser en fin de semaine. Les analystes de Commerzbank ont notamment pointé le ralentissement des retraits des investisseurs des ETF (fonds d'investissements adossés à des stocks physiques d'or) et la forte hausse de la demande physique en Chine. "Le Shanghai Gold Exchange a livré 1098 tonnes d'or physique au premier semestre, ce qui est presque équivalent aux livraisons de l'ensemble de l'année dernière", ont-ils indiqué, estimant que la Chine constituait un "soutien crucial pour le prix de l'or". La Chine est le deuxième consommateur d'or de la planète derrière l'Inde. A eux deux, ces pays représentent 50% de la demande mondiale de métal jaune. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 295,75 dollars au fixing du soir, contre 1 279,75 dollars la semaine précédente.
Argent Contrairement à l'or, avec lequel il évolue pourtant habituellement en tandem, l'argent a chuté cette semaine, affecté par une production en hausse. "L'augmentation de la production d'argent garde le marché en surplus", ont noté Suki Cooper et Christopher Louney. Plusieurs producteurs ont en effet annoncé cette semaine des hausses de production. Le deuxième producteur d'argent, le géant minier anglo-australien BHP Billiton, a ainsi communiqué une hausse de sa production de métal blanc de 28% au deuxième trimestre 2013. L'argent a reculé de près de 35% depuis le début de l'année, signant le recul le plus prononcé sur le marché des matières premières. L'once d'argent a terminé la semaine à 19,42 dollars, contre 19,66 sept jours auparavant.
Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, qui sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques, ont poursuivi cette semaine leur rebond dans un marché peu animé. "L'activité des marchés a décliné en raison des vacances d'été dans l'hémisphère nord et il y a eu peu de nouvelles affectant les métaux précieux cette semaine", a indiqué Platinum Today, un site d'information appartenant au premier affineur mondial de platinoïdes Johnson Matthey. Fin juin, le platine était tombé à son plus bas niveau depuis octobre 2009 (1 294,60 dollars l'once) et le palladium à un plus bas depuis novembre 2012 (630,50 dollars l'once). Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 422 dollars, contre 1 403 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 743 dollars, contre 716 dollars la semaine précédente.
Les prix des métaux de base évoluent en ordre dispersé Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont hésité cette semaine, dans un marché peu animé, avant de terminer en ordre dispersé. "Le marché des métaux de base reste largement enfermé dans une fourchette (de prix) en raison de faibles volumes en plein milieu des vacances d'été", a indiqué George Adcock, analyste chez Marex Spectron. Les métaux industriels n'ont pas trop mal réagi en début de semaine à l'annonce du ralentissement de la croissance chinoise, qui a progressé de 7,5% au deuxième trimestre. C'était le cinquième trimestre consécutif sous la barre des 8% dans ce pays qui est le premier consommateur mondial de métaux de base. "Les opérateurs de marché avaient évidemment anticipé cette donnée économique plus faible, un certain soulagement étant palpable", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Mercredi, les chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) ont montré que tous les métaux de base étaient en situation de surplus, sauf le plomb, ont rapporté les experts de la banque allemande. "Sur les marchés du nickel et de l'aluminium, la surproduction chronique rend improbable tout redressement des cours", ont tout particulièrement souligné les analystes de Natixis. Enfin, les métaux de base ont été sous la pression, mercredi et jeudi, des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, qui a réaffirmé sa volonté de diminuer ses mesures de soutien à l'économie américaine si tant est que l'embellie de cette dernière se confirme. Ces déclarations ont renforcé le dollar en milieu de semaine, ce qui a pesé sur les métaux puisqu'ils sont libellés dans la monnaie américaine. Le CUIVRE, qui est considéré comme le meneur du marché, a reculé cette semaine, affecté par diverses informations pointant l'existence d'une offre abondante. "Les prix du cuivre ont encore chuté, probablement à cause des perspectives de surplus après les chiffres de production records annoncés par Rio Tinto et BHP Billiton", a indiqué Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Le géant minier anglo-australien BHP Billiton a en effet annoncé mercredi que la production de cuivre sur le site d'Escondida, au Chili, avait bondi de 28%, à 1,1 million de tonnes, sur la période juillet 2012-juin 2013. Et selon le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG), le marché mondial du cuivre a souffert d'un excédent de 266 000 tonnes de métal rouge raffiné sur les quatre premiers mois de l'année, en raison d'une "faible demande dans les plus grandes régions consommatrices". La demande apparente de la Chine a ainsi reculé de 7% sur cette période, selon les chiffres de l'ICSG communiqués vendredi. Pourtant, selon l'institut chinois de recherche officiel sur les métaux Antaike, la demande de cuivre du pays devrait augmenter de 5,5% en 2013. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 6 941 dollars la tonne, contre 6 979,50 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 818 dollars la tonne, contre 1 845,75 dollars. Le plomb valait 2 047,75 dollars la tonne, contre 2 076,50 dollars. L'étain valait 19 624 dollars la tonne, contre 19 540 dollars. Le nickel valait 14 070 dollars la tonne, contre 13 638 dollars. Le zinc valait 1 865 dollars la tonne, contre 1 905 dollars.
