Feu Ahmed Ben Bella appartient à l'histoire de l'Algérie, à laquelle il a sacrifié sa vie pour lui rendre d'éminents services en tant que militant, et homme d'Etat. Comme exprimé par nombre de personnes lors de ses funérailles, le parcours de l'homme et de ce qu'il a donné à l'Algérie seront immortels. Ces proches et ceux qui ont collaboré avec lui, disent qu'il était d'une naïveté à friser la conscience : " L'euphorie d'une indépendance acquise au prix fort de la déchirure de toute une nation, le président de la République, Ahmed Ben Bella, voulait faire très vite pour reconstruire ce qui a été détruit par l'une des plus puissantes forces coloniales de l'époque. Au risque d'être incompris, de faire des erreurs et de se laisser entraîner par des courants idéologiques et politiques qui le poussaient jusqu'à confondre le rêve et la réalité. Il avait surtout confiance en lui-même et s'était bardé d'une assurance telle que ses proches collaborateurs voyaient en lui '' le responsable dont la naïveté frisait l'inconscience ". Nombre de sources et de témoignages de l'époque affirment que ce qui a fait précipiter le coup d'Etat du 19 juin 1965, était cet acte politique fort qui a été cet accord scellé entre le FLN et le FFS le 16 juin de la même année, reconnaissant ainsi ce parti comme parti d'opposition et, par conséquent, l'acceptation par la présidence de la République du principe du multipartisme en Algérie. En plus d'être président de la République, Ben Bella " était aussi secrétaire du FLN et Ait Ahmed président du FFS. Les mêmes sources indiquent que ce rapprochement entre deux historiques a été transmis comme un message aux autres compagnons tels que Krim Belkacem, Mohamed Khider et Mohamed Boudiaf pour qu'ils rentrent au pays et participer au changement. Pour eux, c'était le plus bel acte entrepris par Ben Bella pour consacrer la réconciliation nationale entre les historiques de la Révolution. Réconciliation qui devrait être annoncée officiellement en juillet 1965 au cours de la tenue à Alger de la Conférence afro-asiatique. Le chef d'état-major, ministre de la Défense nationale d'alors, le colonel Houari Boumediene ne le voyait pas de cet œil. Le 19 juin, il envoya le chef d'état-major à la tête d'un commando pour mettre aux arrêts Ben Bella qui se trouvait dans un petit logis de deux pièces de la villa Jolie, la bâtisse qui abrite la Banque d'Algérie actuellement, et qui fait face au Palais du peuple par lequel le défunt a été sorti le 11 avril 2012 pour rejoindre sa dernière demeure au cimetière d'El Alia. Ainsi, s'est terminée la vie de cet homme, mais pas son histoire, ni son parcours, ni ses sacrifices pour l'Algérie. On retiendra de lui cette phrase qui restera graver dans les mémoires " Je ne ressens pas de mépris ni de haine…".