Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en baisse, malgré des indicateurs rassurants en Europe et en Chine, en attendant des indices sur l'évolution de la politique monétaire américaine. Ces indicateurs "plutôt bons" n'ont pas suffi à "emporter l'adhésion" du marché, estime Xavier de Villepion, vendeur d'actions de Global Equities. En zone euro, l'activité privée a continué de progresser en septembre, tandis qu'en Chine, la production manufacturière s'est accrue en septembre à un plus haut niveau depuis six mois. Le marché, qui a par ailleurs peu réagi à la victoire d'Angela Merkel lors des législatives allemandes, attend d'en savoir plus sur l'économie américaine et les prochaines décisions de la banque centrale des Etats-Unis. Les investisseurs se demandent quand la Fed va estimer que la croissance américaine est suffisamment solide pour mettre fin à son aide.
L'Eurostoxx a terminé en baisse de 0,71% La Bourse de Paris a repris son souffle après sa récente ascension: l'indice CAC 40 a perdu 0,75% à 4 172,08 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,8 milliards d'euros. Crédit Agricole a terminé en baisse (-1,43% à 8,152 euros). Vivendi a perdu 1,10% à 17,12 euros, après que le nouveau patron de SFR, Jean-Yves Charlier, a déclaré que l'opérateur, qui va sortir du giron de Vivendi, est ouvert à des rapprochements en France. Air France a reculé de 1,16% à 6,9 euros, le gouvernement italien n'ayant pas d'objection à une éventuelle montée à 50% d'Air France-KLM au capital d'Alitalia, dont il détient déjà 25%. Total a gagné 0,79% à 42,71 euros, soutenu par la confirmation de son objectif de production en 2017. Enfin, Technip a pâti d'un abaissement de recommandation (-2,98% à 89,53 euros). A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 a cédé 0,59% à 6 557,37 points. Les banques ont été sous pression, à l'image de Lloyds Banking Group (-3,07% à 73,91 pence) ou Barclays (-2,60% à 266,35 pence). Le secteur pharmaceutique a également souffert, avec Shire (2,82% à 2 520 pence) ou AstraZeneca (-1,43% à 3 210,5 pence). Du côté des gagnants, le fabricant de produits chimiques Croda International (+1,75% à 2727 pence) a pour sa part profité d'un relèvement de recommandation. A Francfort, l'indice vedette Dax a reculé de 0,47% à 8 635,29 points, et l'indice des valeurs moyennes MDax est repassé en dessous de la barre des 15 000 points, à 14 966,22 points (-0,37%). Habitué aux yoyo, le fabricant d'engrais K+S a cette fois fini en tête (+2,89% à 21,17 euros), suivi d'Infineon (+1,60% à 7,61 euros). Dans le bas du tableau, ThyssenKrupp a cédé 1,86% à 17,16 euros. Mais c'est Deutsche Post qui a fermé la marche avec -3,73% à 23,89 euros. L'indice MDax a accueilli lundi de nouvelles valeurs, à savoir l'ancienne branche d'ampoules électriques de Siemens, Osram (-3,13% à 33,13 euros), le chimiste Evonik (-3,33% à 28 euros), tout comme la filiale de Bertelsmann, le groupe d'audiovisuel RTL Group (-0,14% à 73,70 euros). L'indice SMI de la Bourse suisse a fini en baisse de 0,6% à 8 057,04 points. Le laboratoire Actelion a cédé 2,22% à 63,75 francs suisses tandis qu'Adecco le spécialiste du travail temporaire, a reculé de 2,10% à 62,95 francs. Parmi les hausses, le réassureur Swiss Re a progressé de 0,94% à 75,35 francs après avoir annoncé que ses coûts liés aux tempêtes en Allemagne étaient estimés à 240 millions de dollars. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a terminé en baisse de 0,32% à 17 913 points. Telecom Italia a gagné 3,42% à 0,59 euro en raison de spéculations sur des mouvements à son capital dans les jours qui viennent. Finmeccanica a de son côté bénéficié d'indiscrétions syndicales sur des négociations de vente de sa filiale Ansaldo Energia avec le groupe coréen Doosan. Il a grimpé de 4,20% à 4,714 euros. A l'inverse le groupe énergétique Eni a reculé de 3,45% à 17,33 euros. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,51%, à 2 822,02 points. Le groupe de services aux automobilistes D'Ieteren a enregistré la plus forte baisse (-2,83% à 35,07 euros) suivi par le groupe de distribution Delhaize (-2,05% à 47,46 euros). Seul le groupe diversifié Ackermans & van Haaren a fini en hausse (+3,04% à 76,03 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a lâché 0,66% à 379,55 points. Le groupe de prospection pétrolière, gazière et minière Fugro a dévissé de 5,10% à 46,31 euros, suivi de près par le spécialiste des technologies de l'information et de l'électrotechnique Imtech, qui a, lui, perdu 4,58% à 1,95 euros. A Madrid, l'IBEX-35 a perdu 0,68% à 9 109,5 points, tout en se maintenant au-dessus du seuil des 9 000 points. Les banques ont terminé en recul: Santander a lâché 1% à 5,902 euros, BBVA 0,63% à 8,246 euros et CaixaBank 1,74% à 3,274 euros. Le pétrolier Repsol était également dans le rouge (-1,76% à 18,18 euros) tout comme Iberdrola (-0,82% à 4,249 euros). La Bourse de Lisbonne a reculé de 0,79% à 5 977,20 points. Le groupe pétrolier et gazier Galp enregistre la plus forte perte (-0,84%) à 12,44 euros. Le distributeur Jeronimo Martins cède 0,72% à 15,11 euros, l'électricien EDP 0,70% à 2,69 euros et Portugal Telecom 0,18% à 3,41 euros. Parmi les bancaires, seule BPI gagne 0,95% à 0,95 euro. BCP perd 2,04% à 0,09 euro et BES 1,21% à 0,81 euro.
Wall Street troublée Wall Street a entamé la semaine sur une note prudente, troublée par les commentaires de responsables de la banque centrale américaine (Fed) sur l'économie des Etats-Unis: le Dow Jones a cédé 0,32% et le Nasdaq 0,25%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a lâché 49,71 points à 15 401,38 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 9,44 points à 3 765,29 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a de son côté perdu 0,47% ou 8,07 points à 1 701,84 points. Après un début de séance hésitant, les indices ont perdu de leur aplomb au fur et à mesure que s'exprimaient des responsables de la Réserve fédérale. Encore une fois c'est la Fed qui donne le +la+, a remarqué Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. Les investisseurs avaient fait grimper les indices à des niveaux records la semaine dernière quand les responsables de l'institut monétaire avaient décidé de maintenir en l'état les mesures exceptionnelles de soutien à l'économie. Trois présidents d'antenne régionale de la Fed ont commenté lundi ce choix, créant encore un peu plus d'incertitudes sur la politique monétaire des Etats-Unis et par conséquent un certain manque d'enthousiasme sur le marché, a souligné Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Le président de l'antenne régionale de la Réserve fédérale d'Atlanta, Dennis Lockhart, a ainsi estimé que l'économie américaine serait en train de perdre son fameux dynamisme économique, mettant en avant la relative faiblesse des créations d'emplois associée à un rythme de croissance morose. Pour William Dudley, le président de la Réserve fédérale de New York, l'économie se redresse lentement (...) mais il reste un certain nombre de vents contraires qui peuvent contrecarrer une amélioration des fondamentaux économiques. Le président de l'antenne régionale de Dallas, Richard Fisher, qui sera un membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC) l'année prochaine, a indiqué qu'il était contre la décision de conserver le statu quo sur le soutien de la Fed à l'économie. Autre raison pour les acteurs du marché de se montrer prudents: les négociations houleuses sur le budget et le plafond de la dette à Washington. Républicains et démocrates semblent loin de parvenir à un accord sur ces sujets, ce qui fait craindre une fermeture temporaire de certains services publics pouvant affecter l'économie. Ces facteurs ont relégué au second plan de bonnes nouvelles en provenance de Chine, où la production manufacturière s'est accrue en septembre à un plus haut niveau depuis six mois, et de la zone euro, où l'activité privée a continué de progresser en septembre. Même la forte progression d'Apple (+3,76% à 484,98 dollars), qui a positivement surpris le marché en vendant 9 millions d'exemplaires de ses nouveaux iPhone en trois jours, un record, ne parvenait pas à tirer le Nasdaq, dont il est le plus important composant, vers le haut. Son concurrent Microsoft, qui a dévoilé deux nouvelles versions de sa tablette Surface, grappillait pour sa part 0,09% à 32,82 dollars. Le titre coté à Wall Street du groupe canadien Blackberry chutait de son côté de 4,99% à 8,29 dollars. Le groupe a annoncé vendredi la suppression de 4.500 emplois dans le monde soit 40% de ses effectifs et plusieurs analystes ont abaissé leur recommandation dans la foulée. Parmi les autres valeurs du jour figuraient Visa (-1,06% à 196,72 dollars), Goldman Sachs (-2,72% à 165,13 dollars) et Nike (-1,28% à 68,48 dollars), qui remplacent officiellement dans l'indice Dow Jones Alcoa (+0,42% à 8,32 dollars), Hewlett-Packard (-0,94% à 21,02 dollars) et Bank of America (-2,17% à 14,13 dollars). Dans le secteur bancaire, Citigroup perdait 3,06% à 49,64 dollars. L'établissement a prévenu les analystes que ses résultats du troisième trimestre devraient avoir été affectés par une baisse plus marquée qu'attendu de son activité, rapporte le quotidien économique Financial Times. Dans ce contexte, le groupe diversifié américain General Electric parvenait à peine à tirer son épingle du jeu (+0,85% à 24,21 dollars) après l'annonce de l'un des plus gros contrats de son histoire dans le domaine de l'énergie, un accord d'un montant de 2,7 milliards de dollars, avec l'Algérie.
