Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en hausse, faisant fi de la paralysie de l'Etat américain, gagnées par l'espoir d'une résolution de la crise politique en Italie. Ces espoirs ont été alimentés par les propos de responsables du parti de Silvio Berlusconi suggérant que le gouvernement d'Enrico Letta pourrait passer avec succès l'épreuve du vote de confiance attendu mercredi. Par ailleurs, "il semblerait que les marchés européens ont décidé que la paralysie gouvernementale aux Etats-Unis n'est pas si grave que cela, si l'on en juge par leur réaction aujourd'hui", a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets. La paralysie gouvernementale aux Etats-Unis "va bien sûr avoir un impact sur l'économie, surtout si elle se prolonge", relève Art Hogan de Lazard Capital Markets. "Les consommateurs et les entreprises vont repousser à plus tard leurs décisions et le pouvoir d'achat des fonctionnaires mis au chômage technique va être affecté", explique-t-il. Le risque de gel partiel des services publics aux Etats-Unis s'est concrétisé mardi matin, aucun projet de loi de finances n'ayant pu être adopté à temps pour le début de l'exercice budgétaire 2014 malgré d'intenses tractations de dernières minutes au Congrès. Faute d'accord sur le budget, des centaines de milliers de fonctionnaires américains ont été mis au chômage technique.
L'Eurostoxx a gagné 1,38% La Bourse de Milan a accéléré en fin de séance, clôturant sur un bond de plus de 3% après des propos rassurants sur le vote de confiance du gouvernement italien. L'indice FTSE MIB a terminé en hausse de 3,11% à 17 977 points. Les banques en particulier ont bénéficié de cette annonce: Intesa Sanpaolo a bondi de 5,70% à 1,612 euro et Unicredit de 5,65% à 4,978 euros. Le constructeur Finmeccanica a gagné 6,15% à 4,694 euros. Le groupe Mediaset, qui fait partie de l'empire Berlusconi, n'a pas été en reste et a grimpé de 5,53% à 3,166 euros. Faisant encore mieux mais pour des motifs différents, Autogrill a progressé de 7,93% à 6,26 euros. Quant à Telecom Italia, il continue de bénéficier des rumeurs de démission du président Franco Bernabè et grimpe de 5,16% à 0,6415 euro. A Paris l'indice CAC 40 a nettement rebondi (1,28%), gagnant 53,16 points à 4 196,6 points, dans un volume d'échanges de 2,6 milliards d'euros. La veille, il s'était replié de 1,03%. Air Liquide (-0,10% à 102,85 euros), Essilor (-0,13% à 79,4 euros) ou encore Pernod Ricard (-1,53% à 90,39 euros) ont terminé en baisse. Les bancaires, plus volatiles, ont profité du rebond du marché: Société Générale a gagné 2,77% à 37,85 euros, Crédit Agricole 2,47% à 8,35 euros et BNP Paribas 1,70% à 50,85 euros. Dans le secteur automobile, Renault a gagné 1,65% à 59,9 euros, Peugeot 4,16% à 12,65 euros. Accor (+3,77% à 31,9 euros) s'est hissé en tête de l'indice, profitant d'un relèvement d'objectif de cours. A Londres, l'indice FTSE-100 a fini en quasi-équilibre, perdant seulement 2,21 points, soit 0,03%, à 6 460,01 points. Les valeurs minières ont été plombées par un indice PMI manufacturier chinois légèrement décevant en septembre: Fresnillo a perdu 4,98% à 924,5 pence, Randgold Resources 2,54% à 4 338 pence et Anglo American 2,21% à 1 484,5 pence. Unilever a de son côté abandonné 3,36% à 2 358 pence après un avertissement sur résultats. Du côté des gagnants, Wolseley a gagné 3,10% à 3 296 pence, Easyjet 3,13% à 1 318 pence. A Francfort, Le Dax a progressé de 1,10% à 8 689,14 points, tandis que l'indice des valeurs moyennes MDax a avancé de 0,93% à 15 174,54 points Deutsche Telekom a pris de 0,98% à 10,82 euros. Le constructeur automobile Daimler a progressé de 0,66% à 58 euros. Les seules valeurs en baisse ont été le fabricant de produits d'entretien et d'hygiène Henkel (-1,64% à 74,92 euros) et le fabricant d'engrais K+S (-0,78% à 19,01 euros), confronté à un accident sur une de ses mines. A la Bourse suisse, l'indice SMI a grignoté 0,45% à 8 059,01 points. Les bancaires ont pris la tête de l'indice: Credit Suisse a gagné 2,93% à 28,43 francs suisses, Julius Baer 2,58% à 43,29 francs suisses, et UBS 1,62% à 18,80 franc suisses. Adecco, le spécialiste du placement de personnel, a lui grimpé de 1,63% à 65,45 francs suisses. Parmi les rares valeurs en berne, l'agrochimiste Syngenta a reculé de 1,62%, à 363,40 francs suisses. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,72% à 377,63 points. Le grand gagnant a été Air France-KLM (+3,93% à 7,65 euros). A la baisse, le géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever a cédé 2,83% à 27,94 euros après un avertissement sur résultat. A Madrid, l'indice Ibex-35 a progressé de 1,69% à 9 341,5 points, un nouveau record depuis juillet 2011. Les valeurs bancaires ont fini dans le vert, notamment Santander (+2,26% à 6,164 euros), BBVA (+2,66% à 8,48 euros) et CaixaBank (+1,73% à 3,3 euros). Le constructeur Sacyr a lui terminé sur un net rebond de 5,37% à 3,59 euros, après la mise en vente de sa filiale de promotion immobilière Vallehermoso. La Bourse de Bruxelles a pris 0,97% à 2.829,38 points grâce aux valeurs financières. C'est le bancassureur KBC qui a terminé en tête de l'indice Bel-20 avec une hausse de 3,66% à 37,65 euros. Dans le même secteur, Ageas a avancé de 2,12% à 30,58 euros. En revanche, l'assureur Delta LLoyd a lui cédé 1,11% à 15,56 euros. Le groupe énergétique GDF Suez a lui gagné 2,53% à 19,04 euros. Lisbonne a fini en hausse de 0,49% à 5.982,85 points, soutenu par les vaneurs bancaires. BPI s'est appréciée de 3,23% à 0,95 euro et BES de 2,67% à 0,80 euro. Parmi les baisses, le groupe de distribution Jeronimo Martins a dévissé de 3,95% à 14,58 euros.
Wall Street rebondit, misant sur une fin rapide de la crise budgétaire US Wall Street a nettement rebondi avant-hier, les investisseurs misant sur une résolution rapide de la crise budgétaire à l'origine de la paralysie des services de l'Etat fédéral américain: le Dow Jones a gagné 0,41% et le Nasdaq 1,23%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones s'est adjugé 62,03 points à 15 191,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,50 points à 3817,98 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,80% (+13,45 points) à 1 695,00 points. Malgré d'intenses tractations de dernière minute à Washington, aucun projet de loi de finances n'a pu être adopté à temps et l'Etat fédéral a été contraint de mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires. Les investisseurs n'ont pas pour autant cédé à la panique. "La plupart des gens semblent penser qu'un accord va finir par être trouvé" et que la paralysie de l'Etat fédéral "ne va pas durer trop longtemps", relève William Lynch de Hinsdale Associates. Signe du relatif stoïcisme des investisseurs: le VIX, l'indice de volatilité des prix qui reflète la nervosité du marché, a reculé. Si elle se prolonge en revanche, cette situation pourrait "avoir un impact sur l'économie", souligne Art Hogan de Lazard Capital Markets. "Les consommateurs et les entreprises vont repousser à plus tard leurs décisions et le pouvoir d'achat des fonctionnaires mis au chômage technique va être affecté", explique-t-il. Mais "le marché semble penser que cette situation a déjà été prise en compte" par les investisseurs, fait observer cet expert: entre les récents records atteints par les indices le 18 septembre, quand Wall Street a commencé à surveiller de près les négociations sur le budget et le plafond de la dette, et lundi soir, le Dow Jones avait perdu près de 3,5% et le S&P 500 près de 2,5%. Au-delà des considérations sur les manoeuvres politiciennes en cours au Congrès américain, les courtiers ont aussi été encouragés par l'annonce d'une accélération, pour le quatrième mois consécutif, de l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis en septembre. Les indices ont également bénéficié de l'afflux de liquidités typique d'un début de trimestre. La bonne performance de quelques valeurs phares du secteur technologique a participé à la bonne humeur du marché. Apple a ainsi gagné 2,35% à 487,96 dollars alors que l'investisseur Carl Icahn fait pression pour que le groupe augmente nettement son programme de rachat d'actions. Le spécialiste de la recherche sur internet Yahoo! s'est de son côté adjugé 3,44% à 34,31 dollars après le relèvement par les analystes de Citigroup de leur objectif de prix. Son concurrent Google, qui semble faire des progrès dans son bras de fer avec les autorités européennes de la concurrence, a progressé de 1,27% à 887,00 dollars. Le distributeur en ligne Amazon, qui va créer plus de 70 000 emplois saisonniers pour répondre à la demande accrue pendant la saison des fêtes aux Etats-Unis, s'est apprécié de 2,66% à 320,95 dollars. L'annonce de la suppression de 8500 emplois dans le cadre d'un vaste plan d'économies par le groupe pharmaceutique Merck, a aussi été bien accueillie: le titre a gagné 2,38% à 48,74 dollars. Le marché obligataire est de son côté resté "insensible aux démonstrations de force politique" à Washington, selon Brian Rehling de Wells Fargo Advisors. Les fermetures partielles de services publics "n'ont rien de nouveau", c'est la 18e fois depuis les années 1970, explique-t-il. De même "le plafond de la dette a été relevé près de 80 fois depuis 1940". Aussi les investisseurs "s'attendent à ce qu'un compromis soit trouvé avant que l'économie ne soit vraiment affectée à long terme", estime Brian Rehling.
Tokyo: le Nikkei perd 2,17% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en forte baisse de 2,17%, à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis et de la hausse de la monnaie japonaise. A la clôture, le Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 314,23 points à 14 170,49 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 18,28 points (-1,53%) à 1 175,16 points. A la fermeture de la place tokyoïte, le dollar évoluait sous la barre des 98 yens, en net repli par rapport à son cours aux premières heures de la matinée, de même que l'euro qui se situait aux environs de 132,10 yens. Ces mouvements incitent les donneurs d'ordres à vendre des titres d'entreprises exportatrices nippones. Les investisseurs se gardent en outre de prendre des risques du fait des incertitudes entourant le débat sur le budget américain et le plafond de la dette, ainsi qu'en raison d'un possible impact sur l'économie de la fermeture d'une partie des services dépendant des finances publiques.