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3 juillet 2013 : coup d'état en Egypte? : L'armée a repris le pouvoir
Publié dans Le Maghreb le 31 - 12 - 2013

En une année de pouvoir, le président Mohamed Morsi n'est pas arrivé à exécuter son programme politique axé sur quatre grands axes découlant de l'idéologie des Frères musulmans : la relance économique sous le label du libéralisme à la turque, islamisation graduelle de la société, réforme du secteur sécuritaire et la réaffirmation du rôle régional de l'Egypte.
Un échec qui a provoqué la colère de la rue et la mobilisation de millions d'Egyptiens, au point d'être destitué par l'armée. Il a été destitué mercredi par l'armée, un an après son élection le 30 juin 2012. Le président déchu est mis en cause par l'opposition de ne pas avoir su à régler la situation économique et sociale du pays. L'unanimité s'est rapidement faite sur son incapacité à gérer le pays. La situation n'a fait qu'empirer. A titre d'exemple, les prix des denrées alimentaires ont fortement augmenté. La dégradation de la paix civile et de la sécurité, auxquels les égyptiens étaient attachés, ont eu des effets négatifs sur le tourisme, " le poumon économique " du pays, le climat des affaires a connu sa plus mauvaise régression, depuis l'arrivée des Frères musulmans au pouvoir. Selon un spécialiste de l'Egypte, la seconde erreur a été, pour " les Frères musulmans, de croire qu'ils représentaient la totalité de l'Egypte, sans prendre en compte l'existence de l'opposition et des minorités.
Dès leur arrivée au pouvoir, ils ont fait comme si les autres forces n'existaient pas en invoquant la légitimité des urnes. Or, l'élection de Morsi a été rendue possible en partie grâce aux votes de l'opposition qui voulait tourner définitivement la page. Et dans un contexte déjà tendu, les jeux de pouvoir des Frères musulmans qui consistaient à placer leurs pions à des postes stratégiques n'ont pas arrangé la situation ".
Le passage d'une nouvelle Constitution au forceps sans tenir compte de la magistrature, a été une autre erreur du président Morsi qui s'est tenu à passer des compromis avec ses opposants et ses adversaires. A partir de ce cavalier seul, il en a résulté une situation politique des plus crispée et qui a en définitive aux manifestations grandioses lancées dimanche dernier et qui ont astreint l'armée à intervenir, une fois de plus dans la vie politique. " C'est l'arrogance de Morsi qui l'a conduite à sa chute ", indique-t-on.
D'abord hésitante, l'armée s'est jointe aux clameurs de la " Place Tahrir ", celle qui avait déjà scellée le sort du régime de Moubarak. La même foule qui est revenue sur les lieux dimanche dernier pour exiger le départ du président Morsi. Le plus étonnant, quand on y regarde de près, c'est la nomination éclair d'un nouveau président chargé de la gestion des affaires courantes jusqu'à la tenue de nouvelles élections, présidentielles et législatives, mise en place d'un gouvernement national de technocrates pour la période transitoire, formation d'une commission d'experts et de représentants de la population pour réviser la Constitution, mise en œuvre d'un code d'éthique dans les médias pour garantir la liberté d'information, une plus grande ouverture à la jeunesse égyptienne dans les institutions de l'Etat et la conformation d'un comité de réconciliation nationale. Le décret militaire stipule que le nouveau président, Mansour Adly agira comme président intérimaire en attendant l'élection d'un nouveau président. La date de l'élection n'a pas encore été annoncée. Un peu plus de deux ans après la chute de Moubarak, les militaires ont cette renversé Mohamed Morsi, le président islamiste élu au mois de juin 2012 accusé de dérives autoritaires par ses opposants. Le nouvel homme fort du pays est le général al-Sissi, ministre de la défense, chef des armées et président du Conseil suprême des forces armées. Il a mis ses menaces à exécution et présenté une feuille de route en vue d'une sortie de crise. Cette dernière prévoit la suspension de la constitution. Alors que le président Morsi a été arrêté, avant-hier à l'aube, et transféré au siège du ministère de la défense nationale, l'armée a resserré son étau sur les Frères musulmans en lançant 300 mandats d'arrêts contre ses membres, dont de hauts dirigeants. Ce mandat d'arrêt contre les Frères musulmans concerne essentiellement leur guide suprême, Mohamed Badie et qui a été arrêté jeudi dans la ville de Marsa Matrouh, dans le nord du pays près de la frontière libyenne. Les forces de sécurité ne croient pas qu'il tentait de fuir le pays. Un autre mandat d'arrêt a été également lance contre l'adjoint de Badie. Homme d'affaires fortuné, Kha ÎRAT AL6Chater est considéré comme le principal stratège politique de la confrérie. Il était le premier choix du mouvement islamiste pour l'élection présidentielle de 2012, mais des antécédents judiciaires l'ont contraint à s'effacer au profit de Mohamed Morsi. Les deux hommes étaient recherchés pour incitation à la violence dans l'enquête sur les heurts qui ont fait huit morts à l'issue des manifestations déclenchées dimanche dernier devant le siège cairote de la confrérie. Par ailleurs, les informations en provenance du Caire laissent entendre que le président déchu Mohamed Morsi fait l'objet d'une enquête pour " outrage à la justice ", a annoncé jeudi un magistrat, lui et les membres de son équipe sont interdit de voyager, indique la même source.

L'armée appelle à l'unité et la réconciliation après le coup d'Etat
L'armée égyptienne a appelé à l'unité et à la réconciliation après le coup d'Etat militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi, dans un communiqué publié dans la nuit d'hier. Les forces armées appellent notamment à rejeter la vengeance pour réaliser la réconciliation nationale dans un texte publié sur la page Facebook officielle de son porte-parole. Elle indique en outre que les mesures exceptionnelles et arbitraires contre tout mouvement politique doit être évitée, alors que les forces de sécurité ont mené un vaste coup de filet contre les plus hauts dirigeants des Frères musulmans dont est issu M. Morsi. Alors que les islamistes ont appelé à manifester vendredi en soutien au président déchu, faisant craindre un nouveau bras de fer après de récents heurts meurtriers entre pro et anti-Morsi, l'armée souligne que les rassemblements pacifiques et la liberté d'expression sont des droits garantis pour tous.

Al-Sissi, un général imprévisible au sommet du pouvoir
Nommé par le président islamiste Mohamed Morsi, il a pris le pouvoir début juillet et a fait réprimer les manifestations des Frères musulmans. Portrait. Il est le nouvel homme fort de l'Egypte. Le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef des armées et ministre de la Défense, est celui qui a mis en place le gouvernement de transition après avoir destitué Mohamed Morsi en juillet. C'est sous sa direction que les forces de l'ordre sont intervenues, mercredi 14 août, pour réprimer dans le sang les pro-Morsi. L'avenir du pays, menacé de guerre civile, est entre ses mains. Qu'en fera-t-il ? Il est difficile de le dire, tant l'homme semble imprévisible.

Un fervent musulman désigné par Morsi
Cela semble inconcevable aujourd'hui, mais c'est Mohamed Morsi, président islamiste élu démocratiquement en juin 2012, qui a fait passer le général Abdel Fattah Al-Sissi de l'ombre à la lumière, en le désignant ministre de la Défense et commandant en chef de l'armée. Morsi pense alors faire "un bon choix", raconte La Croix : "Sissi a une réputation de grande piété, une vision conservatrice de l'islam, et sa femme est voilée." De plus, "l'un des cousins de son père, Abbas Al-Sissi, a été en son temps une grande figure de la confrérie [des Frères musulmans]." Tout laissait donc croire que le pieux général de 58 ans allait être celui qui rendrait l'armée plus proche des islamistes. Juste après la chute de Moubarak, il avait créé la polémique en défendant les tests de virginité pratiqués par les militaires sur les manifestantes arrêtées. Au moment de sa nomination, certaines rumeurs ont même laissé entendre qu'il était une taupe islamiste au sein de l'armée. Au début de son mandat, "il surprit certains en ouvrant les portes des écoles militaires aux islamistes - ce qu'avaient banni les régimes antérieurs, farouchement hostiles aux intégristes".

L'artisan du coup d'Etat du 3 juillet
Quelques mois après sa nomination, les événements prennent cependant une tournure imprévue. En novembre 2012, le président Morsi décide de modifier la Constitution pour s'attribuer les pleins pouvoirs. C'est un tollé dans la population, et le pays est secoué de manifestations monstres. Abdel Fattah Al-Sissi tente alors d'organiser une table ronde entre l'opposition et le pouvoir. Mais Morsi s'y refuse au dernier moment. "Pour le général Sissi, c'est un affront personnel, qui marque aussi la volonté de la confrérie de marginaliser l'armée", relate La Croix.
Ces événements marquent le début d'une opposition avec le pouvoir, qui aboutira à la décision de l'armée, le 1er juillet, de donner un ultimatum au président : 48 heures pour "satisfaire les revendications du peuple". Le soir même de cette annonce, le général Abdel Fattah Al-Sissi envoie des hélicoptères militaires déployant le drapeau national au-dessus du Caire, en signe de soutien aux manifestants. Puis, deux jours plus tard, on le voit s'exprimer à la télévision. Sans laisser apparaître une émotion, il annonce la suspension de la Constitution, la destitution de Mohamed Morsi et déplie la feuille de route préparée par l'armée pour sortir de la crise. Abdel Fattah Al-Sissi devient l'homme fort de l'Egypte après un coup d'Etat qui ne dit pas son nom. Il nomme une personnalité de son choix, le juge Adly Mansour, à la présidence, pour installer un gouvernement de transition, selon Le Figaro.

Le commanditaire de la répression, admirateur de Nasser
Les Frères musulmans n'acceptent pas cette prise de pouvoir et, le 14 août, le divorce est définitivement acté. Abdel Fattah Al-Sissi ordonne la dispersion des camps pro-Morsi au Caire. La répression menée par son armée fait des centaines de morts. S'il continue d'être perçu par de nombreux Egyptiens comme "l'homme providentiel" selon Libération, son comportement commence à susciter de nombreuses interrogations à l'étranger. "Le personnage est extrêmement versatile", confie une source officielle française au JDD. "Qui peut assurer que cet homme-là redonnera un jour le pouvoir aux civils ?", s'interroge Alexandra Schwartzbrod dans Libération. Le doute plane surtout sur son positionnement vis-à-vis des Etats-Unis, le pays le plus à même d'infléchir la politique égyptienne pour éviter la guerre civile. "Vous avez tourné le dos aux Egyptiens, ils ne l'oublieront pas", a lâché Sissi à l'encontre des Américains dans une rare interview au Washington Post (lien en anglais), après la destitution de Mohamed Morsi. Selon le site israélien DebkaFiles, cité par le JDD, il a refusé de prendre au téléphone le président Obama mercredi 14 août au soir. Formé dans une académie militaire britannique avant de rejoindre, comme de nombreux officiers égyptiens, l'Ecole de guerre américaine en 2006, le général Al-Sissi reste un fervent admirateur de la période des officiers libres et de leur chef, Gamal Abdel Nasser (qui a dirigé le pays de 1954 à 1970).
Plus inquiétant encore, comme l'explique France24, des écrits publiés par Al-Sissi en 2006 ont pris un nouvel écho : les autocrates de la région ont des "raisons valables" de se méfier "d'un contrôle de leur régime par le vote populaire", avançait-il dans l'introduction d'une réflexion sur "La Démocratie et le Moyen-Orient".


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