Bientôt un an après l'attaque du site gazier de Tiguentourine, et les esprits des Algériens sont toujours hantés par les faits. En effet, les répercussions sont toujours présentes, et les questions sont toujours sans réponses. Que s'est-t-il réellement passé ? Comment les forces de l'armée algérienne ont pris la décision d'intervenir pour sauver les otages ? Comment une telle prise d'otages a-t-elle pu se produire avec une telle aisance ? Y a-t-il une faille dans le dispositif sécuritaire ainsi que dans le système de renseignement ? Le site gazier, un des plus importants du pays, était-il suffisamment sécurisé ? Celles-ci sont autant de questions que les Algériens se posent, sans pour autant trouver des réponses convaincantes. Par ailleurs, l'attaque revient au-devant de la scène médiatique à travers notamment un reportage de la chaîne française TF1 consacré à cette date et qui remet en cause l'intervention de l'armée algérienne. Ainsi, la date du16 janvier semble intéresser de nombreux médias étrangers. Toutefois, certains de ces médias relancent les critiques exprimées contre l'offensive lancée par les troupes spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) en vue de libérer les centaines d'otages et mettre hors d'état de nuire les terroristes qui les détenaient. En réaction à ces critiques, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait déclaré, à cet égard, "nous déplorons l'agitation tendancieuse de certains médias étrangers autour de l'anniversaire du lâche attentat terroriste perpétré contre le complexe gazier de Tiguentourine". "Nous rejetons vigoureusement les présentations biaisées et les allégations absurdes émises par ces médias qui, de parti pris en préjugés, en viennent quasiment à disculper les auteurs de cet odieux attentat terroriste et à faire d'une bande de criminels, sans foi ni loi, des interlocuteurs potentiels avec lesquels il y aurait matière à négociation", avait-t-il souligné. À ce sujet, une autre question traverse l'esprit des Algériens, celle-ci se résume au fait de vouloir savoir pourquoi les Français veulent-ils se mêler du dossier ?! Sur un autre sillage, en dépit des efforts consentis par l'Algérie en matière de sécurité, les compagnies pétrolières étrangères, l'anglaise BP et la norvégienne Statoil en joint-venture avec Sonatrach à Tiguentourine, n'ont pas encore redéployé leurs employés dans le complexe gazier. Ainsi, la sécurité des lieux est toujours évoquée malgré une amélioration considérable. Rappelons que l'Algérie a refusé catégoriquement la proposition des firmes étrangères d'assurer la sécurité de leurs employés. De ce fait, des interrogations tournent toujours autour de la sécurité. Le 16 janvier 2013, l'un des poumons de l'économie nationale venait d'être "conquis" par un groupe terroriste lourdement armé. Pour rappel, l'attaque terroriste menée contre le site gazier de Tiguentourine, d'une superficie de 10 hectares, qui employait 790 personnes dont 134 étrangers de 26 nationalités différentes, revendiquée par "les signataires par le sang" dirigée par Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, a permis l'élimination de 37 terroristes et l'arrestation de quatre autres. Cette attaque a malheureusement causé le décès de plusieurs otages, algériens et étrangers, dont des Britanniques et des Japonais.
