Le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, en poste depuis 2009, a présenté avant-hier la démission attendue de son gouvernement au président Mohamed Ould Abdel Aziz, a-t-on appris de source officielle. Le Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a présenté au Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz la démission de son gouvernement, a annoncé l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle), sans donner plus de détails. M. Ould Mohamed Laghdaf a déclaré avoir présenté sa démission conformément aux dispositions de la Constitution mauritanienne. Il a félicité les membres de son gouvernement pour le travail accompli et affirmé que le président de la République annoncera le moment venu la formation du nouveau gouvernement, selon des propos rapportés par l'AMI. Aucune date n'a été avancée pour cette équipe gouvernementale en vue. Cette démission du Premier ministre et de son gouvernement était attendue à l'issue des élections législatives de novembre-décembre remportées par le parti présidentiel qui dispose avec ses alliés d'une confortable majorité à l'Assemblée nationale. C'est une formalité courante en Mauritanie après chaque scrutin législatif et elle intervient après l'installation mercredi de la nouvelle Assemblée issue des dernières législatives. M. Ould Mohamed Laghdaf, docteur en sciences appliquées, né en 1957 à Néma (sud-est), est ingénieur des mines et de génie chimique et est titulaire d'un master en management. Ce fidèle du président Aziz, marié et père de quatre enfants, parle arabe, français et anglais. Il occupait le poste de Premier ministre depuis l'élection du président Aziz en 2009. Il avait également été son Premier ministre après sa prise du pouvoir en 2008 à la suite d'un coup d'Etat. Ex-général putschiste, M. Aziz avait ensuite été élu, en 2009, à la tête de son pays, dans des conditions contestées par l'opposition. Lors de l'installation de la nouvelle Assemblée nationale, l'ex-ministre de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil, membre du parti du président Aziz, en a été élu président par ses collègues députés. Cette chambre basse, qui compte au total 147 députés, a été renouvelée lors des législatives de novembre-décembre 2013, pour un mandat de cinq ans. L'Union pour la République (UPR, formation du président Aziz) détient une majorité de 76 députés sur les 147. Elle est suivie par le parti islamiste Tewassoul (16 députés). Avec ses alliés, la coalition au pouvoir compte 110 élus. L'opposition dispose de 37 sièges. Les législatives de novembre-décembre ont été boycottées par dix des onze partis de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) pour dénoncer leur organisation unilatérale et sans garantie de transparence par le régime du président Aziz. Le parti Tewassoul est le seul membre de la COD à avoir participé à ces élections dont les municipales avaient également été largement remportées par le parti présidentiel qui les a gagnées dans 154 communes sur les 218 du pays.