La dette publique de l'Espagne a atteint 96,8% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, après 96,4% au trimestre précédent, selon des données publiées par la Banque d'Espagne. Le gouvernement prévoit de finir l'année avec une dette publique à 97,6% du PIB et de franchir la barre symbolique des 100% en 2015, à 100,3%. Elle devrait atteindre un record en 2016 à 101,5%, avant de refluer à 98,5% en 2017. La dette publique espagnole, qui n'était que de 36,3% en 2007, a explosé avec la crise, alourdie brutalement par le sauvetage de ses banques en 2012. Ces prévisions prennent en compte de nouvelles normes européennes qui gonflent de manière mécanique le PIB espagnol et diminuent d'autant le pourcentage de sa dette, en incluant des activités illicites comme le trafic de drogue et la prostitution, mais aussi les dépenses dans les secteurs de recherche et développement et militaire. Madrid tablait auparavant sur des pourcentages légèrement supérieurs. La quatrième économie de la zone euro redémarre, après avoir plongé dans la récession après l'explosion de sa bulle immobilière en 2008. Selon Madrid, le PIB devrait progresser de 1,3% cette année et de 2% l'an prochain, soit plus que ses voisins européens. Mais le pays reste frappé par le chômage de masse, avec un taux de 23,67% au troisième trimestre, et les inégalités ont augmenté ces dernières années.
Baisse des prix à la consommation L'Institut national de la statistique (Ine) a confirmé une baisse des prix à la consommation en Espagne de 0,5% en novembre, alors que la Banque centrale européenne s'inquiète de la faible inflation en zone euro. L'Ine avait déjà publié fin novembre une estimation provisoire de l'inflation. Les reculs les plus marqués ont été enregistrés dans le secteur des transports (-2,2%), avec la baisse des prix du pétrole, des communications (-5,7%) et de la culture (-2,8%), ainsi que des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées (-0,3%), détaille l'Ine dans un communiqué. C'est le cinquième mois de baisse consécutif en Espagne, avec un recul de 0,4% en juillet, de 0,5% en août, de 0,3% en septembre et de 0,2% en octobre, rappelle l'Ine. Les taux d'inflation sont faibles, voire négatifs depuis plus d'un an dans la quatrième économie de la zone euro. D'autres grands pays européens connaissent des situations similaires, comme l'Allemagne ou la France. La BCE a d'ailleurs abaissé au début du mois ses prévisions d'inflation dans la zone euro à 0,5% en 2014, 0,7% en 2015 et 1,3% en 2016, là où elle attendait encore en septembre 0,9% puis 1,1% et 1,4%, bien loin de son objectif d'un chiffre légèrement inférieur de 2%. Son président, l'Italien Mario Draghi, s'est dit prêt à recourir à des achats massifs d'actifs pour soutenir l'économie et éviter de plonger dans la déflation, spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires. Le résultat mi-figue mi-raisin jeudi d'un prêt géant proposé aux banques européennes devrait encore renforcer sa volonté d'intervenir.